LES PLUMES 27 – Les textes en Métamorphose !


écritoire vanishingintoclouds(3)C’était une très mauvaise idée que d’avoir reporté le SWAP de Printemps au 11 mai, je n’avais pas vu que ça tombait une semaine de « Plumes », on a frôlé le bug mais tout est rentré dans l’ordre… Ou presque ! Dame Mauve m’a, à juste titre, fait remarquer qu’il y avait 20 mots alors que je n’en voyais que 17 !!! Bref. Je vais prendre une (ou un) assistant(e) ! D’ailleurs, je remercie Syl. qui se décarcasse pour moi quand elle le peut ! (quand elle ne me fait pas partir des billets avant l’heure) (fou rire pour elle et suées pour moi) … Alors mon texte est un peu trop long, je n’ai pas eu le temps de le retravailler pour « synthétiser » : j’espère que vous ne m’en voudrez pas…

Par ordre d’arrivée des liens, ont participé et je les en remercie : Dame Mauve, Biancat, Martine27, Jacou33, Marlaguette, , Modrone-Eeguab, Nunzi, Valentyne, Martine Littér’auteurs, Pascal Bléval, Marie Felices (ex Miss Nefer), Cériat, Célestine, Filamots, Janick, Jean-Charles, Les Sorcières (Marie)Adrienne. Evalire et sa soeur Momo. Dimdamdom59. Et Astrid (mardi 13 au matin). Et Josette, notre marraine suisse octogénaire qui pourrait en remontrer à des plus jeunes (je dis ça pour moi^^) !!! Gwendoline, le 4 juin 2014, en retard certes mais si vous repassez par là n’hésitez pas à aller y jeter un oeil !

Les 20 mots imposés étaient : changement, incrédulité ou incrédule, papillon, régénérer, chenille, évolution, climat, déguiser, magie, transformation, grossesse, adolescence, éclosion, cafard, majestueux, amour, travesti, éperdu, éphémère, envol.

 Mon texte ci-dessous  fait écho à cette histoire commencée en juillet 2013, par textes indépendants les uns des autres mais reliés tout de même. Le 1, le 2, le 3 et le 4. Je laisse parler ici Anastasia, l’héroïne…

UN NOM DE VENT, DE PLUIE ET DE SOLEILS MÊLÉS…cheval noir et mariée nature-and-culture

Je m’appelle Anastasia. Vous me connaissez si vous avez suivi mes galops, mes errances de papillon affolé pour retrouver Diego, devenu mutique, enfermé dans un deuil inconsolable. Mais je l’aime. Quand ses haillons travestis de malheur ne lui serviront plus à se déguiser,  qu’il ne croulera plus sous le poids du chagrin, qu’il sortira de la montagne où il panse ses plaies d’animal blessé alors je sais que s’élèveront dans les airs les chants rythmés de nos fêtes à venir.

Tous deux nous sommes nés d’un peuple de vent et de musique, ancestral et nomade. Notre patrie, c’est le monde, celui-là même qui nous repousse souvent dans les marges, à la périphérie des villes qui nous vomissent. Nous le leur rendons bien en les évitant elles et les cafards qui y vivent en maîtres. Il y règne un tel climat que la haine, la violence sont les seules réponses aux changements qu’ils attendent en vain. Ces cités et leur supposée magie artificielle ne remplaceront jamais l’authenticité des chemins de traverse que nous empruntons, de la boue collée à nos semelles, aux sabots de nos chevaux et à nos pieds nus l’été. Le soleil, le froid du givre l’hiver sculptent nos visages  levés vers un ciel sans frontières. Sans bannière. Sans étendard d’appartenance. De nos racines lointaines de l’Est de l’Europe me restent la blondeur et des yeux transparents. Comme ceux d’Izia, ma grand-mère qui a protégé la chenille indocile que j’étais, avant de s’en aller mourir selon nos coutumes. Elle m’a transmis le Livre des Veuves pour m’aider à comprendre ce que l’éclosion d’une femme en devenir entraine comme bouleversements. Je suis restée souvent incrédule devant tant de mystères. Elle explique aussi dans la partie réservée aux plantes comment éviter les grossesses indésirées afin que nous ne mourions pas dans les antres puantes des faiseuses d’ange. J’ai lu aussi un chapitre intitulé Phénix qui raconte comment nous régénérer après les souffrances. C’est à ce moment là que j’ai senti l’amorce d’une transformation s’opérer en moi, longtemps après avoir lu les dernières lignes. Les mots de ce livre me désarçonnent un instant mais j’y bois l’eau de mon existence en suspens.

L’hiver est fini et mon cheval a trouvé seul le chemin d’une rivière, en bas des montagnes que je ne me résous pas à quitter, parce que l’ombre de Diego y flotte partout. C’est une sorte de gave nonchalant avec des plages de galets et quelques bancs de sable entre les rochers où l’eau murmure en sinuant. Je me suis assise sur l’un deux, mon visage offert au soleil de mai et quand je ferme les yeux, je vois des points rouges, bleus qui me rappellent le feu d’artifice qui embrase mon ventre quand je pense à lui.

Dans le jour finissant, des ombres bleues dansent sur l’eau de la rivière et je me laisse aller au bonheur de cet instant fragile, éclaboussé d’éclats transparents aux couleurs de l’arc-en-ciel. J’ai en tête les chants de Pablo à la guitare et les larmes que tire Angel de son violon.  Mon coeur éperdu et solitaire frémit devant l’envol majestueux d’un oiseau au plumage argenté. Grâce à l’éphémère beauté du monde qui m’entoure je me laisse happer par ce vide empli des silences qui un à un s’échappent de ma gorge en un cri muet.

Maintenant que j’ai franchi le seuil de l’adolescence, maintenant que je deviens femme, vais-je rester encore longtemps sur les rebords de la vie ? Mon destin n’est pas celui d’une pleureuse, je ne vais plus verser de larmes aussi brûlantes que stériles  sur une chimère au nom de l’amour. Quel amour d’ailleurs ? Celui qui métamorphose ? Celui dont on parle et qui cliquète comme le bruit des verrous refermés des portes des prisons ? Mon instinct me tient un autre langage, il sait le parfum des saisons,  il renifle l’air comme les bêtes le font quand elles sentent un danger. L’amour est invisible, comme l’air, insaisissable et volatil. Est-ce ce rayon de jour qui passe à travers le trou d’une serrure ? Est-ce cette vague immense au moment où elle s’enroule sur elle-même ? Ou encore le léger mouvement des feuilles qui ondoient à la moindre brise ?  Des voix lointaines me répondent mais elle sont si basses qu’elles emportent trop vite leurs secrets. Alors je sais maintenant d’où viendra le charme. Il aura le parfum de ce soir de printemps qui s’achève avec les ors reflétés à l’infini dans les méandres de l’eau transparente, il aura les contours d’un visage espéré et la plénitude qui m’emplira dès que je m’assoupirai, repue dans la chaleur de ces bras là… Anastasia ne signifie-t-il pas résurrection ?

à suivre…©Asphodèle –

gif cheval et femme rivière nature-and-culture

 

54 réflexions au sujet de « LES PLUMES 27 – Les textes en Métamorphose ! »

  1. Je sens que tu vas me haïr 😳 et pourtant tu ne devrais pas, car vois-tu je l’ai fait ce texte et même que je t’ai envoyé le lien cette nuit à 1h33 plus exactement!!! Je ne sais pourquoi il n’est pas parti, sans doute que de l’endroit où je me trouvais la connexion ne passait plus après les heures de bureau 😉
    Donc voici mon lien ma chère Aspho, je te préviens c’est du grand n’importe quoi 😉
    http://dimdamdom59.apln-blog.fr/2014/05/10/collecte-n27-plumes-dasphodele/
    A cette heure je reprends la route du retour, je serai demain chez moi pour découvrir peut-être mon swap 😉
    Tu as vu le mien est bien arrivé 😉 malgré mon bas débit 😉

    Bisous Aspho, je lirai ton texte demain quand j’aurai retrouvé mon souffle 😉
    Domi.

    • Domi, je t’ai répondu, mais à 1 h 33, je n’étais plus derrière l’écran !!! Je t’ajoute maintenant ! Je n’ai pas encore vu chez Jacou, j’irai demain (à chaque jour son programme) sinon je ne vais pas y arriver, aujourd’hui c’est Plumes et j’ai mon billet de demain à finir !!! Bonne route et soyez prudents cette fois !!! 😉 Bises 🙂

  2. Magnifique suite qui permet à Anastasia d’évoluer vers un avenir qui sera prometteur, j’espère. 😀 Très beau texte, comme toujours, tu nous plonges dans l’émotion. 😀 J’adore ! 😀

    • Coucou Claudia, et moi j’ai été tellement débordée avec le SWAP que j’ai zappé le cinéma chez Claude, la hooonte totale !!! Je ne sais pas s’il me le pardonnera ! 😦

  3. Isa, je suis juste scotchée pour ton aisance d’écriture et notre facilité de lecture, quel talent, je te félicite.
    Ton texte est vraiment beau, je suis impatiente de découvrir la suite.
    Je te souhaite un doux week-end, gros bisous.
    Lylou

    • Coucou choupi et padon pour la réponse tardive mais j’ai été bien occupée (et ce n’est pas fini) ! Pour le roman on va encore attendre un peu mais j’avoue que cette histoire ne me lâche pas (du moins les personnages) alors je vais peut-être en faire quelque chose, à force ! 🙂 Bises♥

      • Tu as l’air de t’y tenir à cette histoire effectivement. Oui tu étais très occupée ses derniers temps trop de choses à la fois, en fait tu es revenue sur les chapeaux de roues. Du calme ! 😀

        • Choupi, je reviens par à-coups car j’ai une cousine et son mari qui viennent mercredi et jeudi donc demain je suis en cuisine une partie de la journée, jeudi matin vous ne me verrez pas, je reviendrai dans l’après-*midi, ça va encore être chaud, je le sens ! POur mon histoire, je suis mon instinct ! 🙂 Biiises !

  4. J’aime beaucoup l’univers de ton texte malgré tout ce que tu en penses. Moi aussi je n’ai pas vraiment eu le temps de retravailler le mien. Je ne suis pas satisfaite.

  5. j’adore ta plume si poetique
    quel talent ! que je n’aurais jamais ,il me faudrait travailler 1000 ans et d’abord que dis je le talent c’est inné
    petite parenthèse oui on peut s’inscrire a newletter c’est dans la colonne de droite tu n’as pas vu c’est tout 11 inscrits à ce jour c’est chouette pour moi aller je vais lire les textes et « me regaler  » car en Provence  » se Régaler  » c’est c’est fort surtout quand c’est dit à la Raimu
    bisous

  6. « comprendre ce que l’éclosion d’une femme en devenir entraine comme bouleversements ». …
    j’en suis toujours là! A mon âge! et à l’heure qu’il est…
    esbaudie par la force d’un texte que tu as soi-disant « bâclé »…

    • Célestine, tu en es encore au seuil de l’adolescence ??? Eh bien restes-y, après ce n’est plus jamais pareil !!! Avec le SWAP qui est arrivé alors que je n’avais pas fini mon texte, ce n’est pas « bâclé » à proprement parler c’est juste « laissé en l’état » après le premier jet… Pas eu le temps de synthétiser un peu ! 🙂

  7. Une écriture toujours aussi belle Aspho, souvent quand je te lis j’oublie le sens du texte (de quoi parle-t-il déjà ?) pour me laisser porter par le flot et la beauté des mots.

  8. Et bien voilà, ici s’achève ma tournée. Je me suis plu à lire chacune et chacun, à chacun son style, à chacun son inspiration, puis je réalise que j’en ai oubliée une lol!!!
    Oh pardon Aspho, pourtant j’avais commencé à lire ton texte, non pas sur la moto je te rassure, mais dans la voiture c’était beaucoup plus calme 😉

    Bon plus sérieusement, en parcourant ton histoire je me voyais dans le film de Pocahontas hihi!!!
    Et plus sérieusement encore dans un livre rempli de sagesse que j’ai lu au moins 7 fois, si tu ne connais pas je te le recommande vivement !!!
    Les sept plumes de l’aigle d’Henri Gougaud
    Nous voici mardi 13 mai et toujours pas de colis ;(
    Je te souhaite de bons moments avec ta famille les jours prochains!!!
    Bisous
    Domi.

    • Domi ton gif m’a fait rire : c’est tout à fait toi quand tu reviens de ta vacances sans ta tête, ton casque et ton portable, mouhaha !!! 😆 Pour mon texte merci de l’avoir lu quand même, si tu l’avais sauté je ne te l’aurais pas pardonné (ouarf je rigole hein) !!! Je ne connais pas du tout le livre (ni l’auteur) dont tu me parles, je vais aller voir ça de plus près, parce que 7 fois là tu me bats, le maxi que j’ai fait c’est 3 fois avec Alabama Song de Gilles Leroy : je te parle de ces 5 dernières années, avant je relisais mes livres tous les ans mais c’était avant le blog !!!
      Pour ton colis, as-tu des nouvelles de Gwendoline ? Vous communiquez par mail ? Là je m’inquiète aussi si tu n’as pas de nouvelles ni du colis ni par mail ! Je pense qu’en Suisse c’est comme en France : on peut suivre ses colis, elle doit avoir un bordereau d’envoi ? Les colis ne se perdent que trèèès rarement de nos jours à moins d’habiter en Afrique et encore… Tu peux m’envoyer son mail par MP, je vais lui demander moi ! Ha mé !!! 🙄 D’autant qu’il a été reporté à cause de vous trois, hein !!! 😉
      Bises, demain je risque d’être en cuisine une bonne partie de la journée mais je passerai des têtes (comme toi aux WC, hi !)

      • Bonsoir Aspho!!!
        Avant que tu te mettes derrière les fourneaux je t’apporte le lien de notre chère amie Josette!!!
        Ce serait dommage de passer à côté de son texte qui est vraiment très riche 😉
        http://marrainesuisse.skynetblogs.be/archive/2014/05/11/mots-d-asphogele-chez-dim-dam-dom-8185871.html
        Voilà cette fois je ne te dérange plus!!!
        Pour Jeudi ne m’en veux pas je ne participerai pas au défi poésie, j’ai tellement de retard à rattraper sur d’autres communautés dont la mienne 😉
        Bisous
        Domi.

        • Domi, je suis morte de honte, je n’ai vraiment vraiment pas eu le temps de passer chez elle !!! 😦 J’ajoute son lien de suite et vais la lire, j’étais en train de rajouter les liens (encooore) du jeudi poésie et basta, je ferme, je repasserai le museau dans la journée comme je te l’ai dit mais ce sera épisodique, je n’aurais le temps de rien ! Pas de souci pour jeudi, ne va pas nous faire un burn-out à peine rentrée de vacances hein !!!
          Gros bisous et bonne nuit ! 😉

    • Merci Itzamna, tu peux t’y esssayer une fois et si ça te plaît, tu recommenceras, il y a une collecte demain ! 😉 Mais je ne te force pas, surtout, venir avec l’envie est primordial ! 🙂

    • Gwendoline oui certes mais c’est déjà le texte sur la sagesse ??? Oups pardon, j’ai cliqué sur le lien et j’ai vu que c’était celui de métamorphose, je l’ajoute aux autres ! Je ne sais plus où j’en suis quand il y a du retard, pardonne-moi ! 😀 Bises

      • Mindounet, tu vois quand tu veux hein ! Tss, il faut toujours te supplier ou te pousser, pittbull ? pittbull et demi hein !!! 😆
        Pour les gifs : oui, 3 heures c’est le minimum quand j’ai déjà un stock d’images dans ma biblio perso, sinon quand je dois aller à la pêche, les télécharger dans la biblio de l’ordi, puis faire les textes ad hoc (selon la journée) et le re-télécharger sur WP, ça peut me prendre 5 heures, montre en main ! Mais comme je m’amuse, je ne m’en rends pas compte ! Enfin, sauf quand la mama m’appelle à cors et à cris ! 😆

  9. Bon ayé j’ai lu les 4 épisodes ! c’est magique et saisissant, la mort, l’amour, la fuite et la recherche, de soi. Tu as un réel talent de conteuse, les textes quoique tu en dises ne sont pas trop longs même pour internet, puisque l’on va jusqu’au bout sans peine. Le passage de l’un a l’autre des personnages au fil des épisodes est facile. J’ai adoré certaines images, le rayon à travers le trou de la serrure, et puis les illustrations inutiles mais pas de trop. Je continue de me régaler.
    Bises, à bientôt.

    • Ho Monesille, bravo à toi, quel courage !!! Je ne sais même pas si j’ai mis tous les épisodes (c’est te dire le bazar dans mes écrits). Les textes ne sont pas longs car je « coupe » en les retapant, je les remanie ! Mais il faut que je garde mes carnets où il y a le « reste » si je veux en faire une histoire un jour… J’ai fait en sorte à chaque fois qu’on puisse les lire sans être perdus, sans avoir justement tout à relire, je sais que quand il y a plus de 20 textes, personne n’ira ! 😉 Merci à toi d’avoir pris la peine !

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