Merci d’avoir été si vaillants malgré les fortes chaleurs pour certains ! Voici les 25 participants (moi comprise), par ordre d’arrivée des liens : Janickmm, Adrienne, Mélanie, Marlaguette, Pivoine, Ghislaine, Nunzi, Soène, Mind The Gap, Pierrot Bâton, LilouSoleil, Laplumedilettante, Merquin, Cériat, Jean-Charles, Sharon, Brize, Coccinelle, PatchCath, Solange, Kristel, Célestine, Claudialucia et Wens !
Les 20 mots à placer étaient : retour, euphorie, liesse, valise, chant, solitude, larme, immortel, mouchoir, voyage, destination, horizon, retard, trajet, rupture, retraite, rater et impétueux, incandescent, inverser.
Et ci-dessous, mon texte :
La vieille femme avait la peau tannée et le jupon usé par les voyages sur les rebords boueux des routes. La poussière des étés sinuait entre ses rides et la neige des hivers habillait ses cheveux. Pas de retraite sous une grosse horloge pour les gens de sa trempe, juste un passage ombragé sur le trajet où l’on s’assoit enfin. Les valises sont vides ou emplies de si peu, il n’y reste que la nostalgie des allers sans retours, un peu de vent et de larmes froissées dans les plis d’un mouchoir.
Elle avait aussi l’âge des rêves immobiles, tendrement adossée à ses souvenirs. Elle avait même l’âge de s’endormir pour ne plus se réveiller. Elle fredonna un vieux chant qu’hier encore Sandro jouait à la guitare, devant le feu. Elle leur avait dit adieu à tous, un par un. Adieu à la liesse impétueuse qui suit les mariages et les naissances. Adieu l’euphorie grisante quand elle montait son cheval à cru vers des destinations inconnues.
Cette fois, elle savait où elle allait, elle eut un soupir qui n’était ni de soulagement, ni d’effroi. Il fallait inverser le mouvement du temps, le suspendre et l’amener sans retard au point de rupture qui la ferait basculer dans d’insondables ténèbres, attendues et pourtant douloureuses. C’était écrit dans ses mains, elle irait au bout sans fléchir. Elle ne voulait pas rater cet instant dont elle entendait parler depuis si longtemps.
Au crépuscule, elle reconnut la douceur chaude du sable sous ses pieds. Elle fit un autre pas et entra, telle une immortelle sur le chemin des grandes solitudes, là où personne, pas même Dieu ne vient vous rechercher.
Le soleil soudain éventra les nuages et elle offrit son visage à l’horizon incandescent. Sans se retourner, elle eut un geste d’adieu de la main, souriant et léger, laissant dans son sillage le parfum impalpable qui monte de la terre après une pluie d’été. Défilèrent ensuite toutes les rivières joyeuses qu’elle avait vues, les montagnes fumantes de brume, les steppes arides, les villes lézardées d’acier et d’immensité avant que ne se referment ses yeux où dansait un dernier éclat de feu…
Belle image que ce jupon usé,simple et lourde des suites que tu nous offres à travers ce portrait d’arrivée au bout du quai de la vie,quand l’heure n’est plus aux cavalcades à cru ni à la guitare dansante.Je pèse mes mots,c’est magnifique.A très bientôt Aspho.
Merci Claude, ça me fait plaisir ! 😉 Bises et à très vite ! 🙂
Coucou Miss Aspho
CB refusant de coopérer de bonne heure ce matin, je me réfugie chez WP 😆
Un beau départ que tu nous racontes. Le pouvoir de tes mots est extraordinaire.
Il est si difficile de réussir le dernier départ… Si seulement on pouvait le préparer de façon à ce qu’il soit comme on le souhaite…
26 textes 😥 😥 et dire que l’ordi fait monter la température de la pièce d’au moins 2 degrés 😆
Ici, à Yon, on est en alerte canicule, hein, faut pas l’oublier 😉
Bon we et gros bisous d’O.
Soène, merci…
Oui 26 textes ! Plus que 25 puisque tu as lu le mien !!! 😆
Je sais pour la canicule, vous n’êtes vraiment pas gâtés dans votre pays de fous !!! Tu devrais te réfugier à Part-Dieu, à la clim’ ! Bises plus fraîches d’ici, les orages ont fait du bien !!! 🙂
» des larmes froissées au creux d’un mouchoir » , comme c’est beau
et puis d’autres encore…
quelle douceur dis donc!
ça ne fait même pas peur un départ comme celui-ci
merci
Merci Patch, contente que ça t’ait plu, le but n’était pas de faire peur !!! 😉
Un départ en jolis mots écrit avec des coups de crayon qui laissent des traces comme ‘l’âge des rêves immobiles » une belle formule.
🙂
Jean-Charles, merci !!! Bah on bouge de moins en moins avec l’âge, enfin il me semble !!! 🙂
Bonjour Asphodèle,
Une belle mort…
Contente de ne pas être dans les retardataires cette semaine !
Bon weekend !
Merci Coccinelle ! Et tu es matinale en plus !!! 😆
8 alexandrins dans ton beau texte ! Méritait bien ça la dame ! Bonne journée, mon Aspho!
Mon Pierrot, des alexandrins ??? Si tu le dis !!! 😀 Bon week-end !
La poussière des étés sinuait entre ses rides
et la neige des hivers habillait ses cheveux.
Les valises sont vides ou emplies de si peu,
et de larmes froissées dans les plis d’un mouchoir.
Elle avait aussi l’âge des rêves immobiles,
Il fallait inverser le mouvement du temps,
laissant dans son sillage le parfum impalpabl’
qui monte de la terre après une pluie d’été.
Et de 8!
Pierrot mais tu sais, quand j’écris, j’écoute la musique des mots quand je relis ma phrase, donc j’écris en alexandrins sans le savoir, zas ! 😆 Quand j’étais gamine, j’écrivais des poèmes, j’ai dû garder le rythme !!! 😆 Merci à ton oeil…affûté !!! 😀
c’est superbe, Asphodèle, depuis les plis du mouchoir jusqu’à l’horizon incandescent… Bravo!
Merci Adrienne, j’ai fait ce que j’ai pu mais j’étais plus inspirée que la semaine dernière ! 😉
J’adore tes valises emplies de nostalgies. 😀 Elle emporte tous ses souvenirs avec elle, mais c’est dommage qu’elle ne nous en ait dit d’avantage avant de s’en aller. 😦 Enfin, c’est toujours ainsi, n’est-ce pas, on n’en a jamais assez. 😉 Encore un texte magnifique et poignant. 😀 J’adore ! 😀
Cériat, c’est juste a fin de son histoire, elle en aurait des choses à dire mais je n’allais pas faire 5 pages !!! 😆
Pourtant, je pense que ce serait beau. 😀
Cériat, je suis en train d’en faire quelque chose mais pas pour le blog, tu sais bien que les trop looongs formats ne sont pas toujours lus… 😉
Poignant…Ce texte nous emporte..
Merci Ethunelle pour ce commentaire …
Un dernier départ magnifique et très émouvant. Il se dégage de ton texte beaucoup d’émotions, c’est vraiment beau.
Mélanie, merci, si tu as l’émotion alors je suis contente !!! 🙂
Superbe ! J’adore !
Merciiii Liliba, je te croyais en vacances !!! 🙂
quelle fin de vie pleine d’espérance ! C’est si douce, cette façon de dire !
Merci Merquin, la douceur était voulue !!! 🙂
Je ne peux que me répéter chaque semaine, tes mots sont magnifiques, on la voit tellement cette vieille dame, le dernier paragraphe est somptueux…
merci Mindounet, mais tu n’es pas objectif !!! 😆
çà y est, j’ai édité mon billet : mon ordi fixe m’a quittée hier soir, et je surfe désormais sur un vieil ordi portable dont je n’ai pas l’habitude encore, j’ai galéré ce matin 🙂 je reviendrais te lire plus tard, bisous
Kristel, je l’ai mis en ligne vers midi !!! Moi j’ai des orages à répétition, donc je débranche tout même la Box et je me faufile entre deux mais plus question de faire prendre des risques à mon ordi tout neuf !!! 🙂
Je ne trouve pas de mots à part superbe magnifique, la langue française est riche mais pas à ce point. Un vrai bonheur !
avec le sourire
Lilouette, tu me fais plaisir, je l’ai travaillé celui-ci !!! 😉
Joli, en effet, ce dernier paragraphe.
C’est beau, mais ça me parle moins, sans doute mon jeune âge (oui, chuis jeune, nanmého).
Bisous. ♥
Livvy, pfffff , gamine !!! 😆 Je te rassure, je ne me sens pas encore à ce stade non plus mais avec un peu d’imagination, on se positionne aussi bien vieille que plus jeune !!! 😉 Attention, comme dit Pierrot, « tu as l’âge de te prendre un coup de bâton » !!!! Bises♥
Il est tout en douceur ce texte malgré les larmes froissées (j’aime ce passage)
Moi je n’ai pas envie de partir, juste envie de frais !!
Ghislaine c’est un texte de fiction hein, moi non plus je n’ai pas envie de partir !!! Je t’envoie de la fraîcheur qui est arrivée avec les orages, ça fait un bien fou !!! 🙂
Superbe texte, parcouru de très belles images !
Brize, il faut que des images me parlent avant que j’écrive, je fonctionne ainsi !!! 🙂
un très beau texte même s’il est triste
Coucou Flipperine mais non il n’est pas triste justement !!! 🙂
J’ai relu dix fois ton texte, juste pour le plaisir de sentir les mots couler sur ma langue : de la pure poésie, sais-tu comme je suis sensible aux allitérations et aux images qui naissent a la simple évocation d’un mot. J’ai particulièrement aimé le dernier paragraphe, les montagnes fumantes de brume et les villes lézardées d’acier. Putain que c’est beau! ( oups, je suis du midi, ça m’a échappé). 😉
Célestine, 10 fois ??? Tu n’es pas de Marseille peuchère ??? 😆 Merci pour ce gentil commentaire ! 😉
Bon d’accord, cinq fois seulement…mais quand je trouve des mots qui glissent tous seuls, vraiment, j’aime a les relire plusieurs fois…
Célestine ! 😉
Hey Asph,avec Per Petterson je me sui vraiment régalé,enfin deux fois sur trois,c’est déjà pas mal.
Eeguab, je me ré-ga-le !!! C’est touchant, magnifique aussi par moment, Les paysages de cet été norvégien, l’hiver qui arrive, il avait tout pour me plaire. Plus que 50 pages, ce soir si je ne m’endors pas comme une bûche !!! 😆
je ne peux que me joindre à ce concert de louanges car une fois de plus tu m’as transportée et émue , tes mots sont d’une telle poésie Asphodele! Tu as des licences poetiques remarquables.La mort avec toi, se fait douce et sans angoisse.
Merci Pyrausta, tu vas me faire rougir ! 😳 Je suis contente que tu aimes !!! 🙂
http://sabledutemps.canalblog.com/archives/2013/07/28/27739687.html
le délai pour envoyer les billets est passé. Je tenais simplement à vous signaler qu’ayant utilisé votre consigne pour écrire un texte chez moi, je trouvais normal de vous avertir.
Sable du temps, bah oui c’est le samedi, là on recommence une collecte !!! Je le note quand même sur le billet de samedi dernier ! 😉
Ton texte est très beau (bon comme d’hab) sauf que je trouve cette fois ci qu’il a sonorité très particulière et particulièrement poétique: « une immortelle sur les chemins de grande solitude » c’est splendide. Bravo, bravo, tu devrais t’attaquer à du long un jour
Galéa, disons que j’étais plus inspirée cette semaine (ça m’arrive) et c’est un premier jet quasiment, d’où les forces peut-être mais aussi les faiblesses… J’y pense pour le « long », j’y pense mais le jour où je vais m’y mettre, le blog lui…sera au ralenti !!! 😀
C’est une bonne raison de mettre son blog en sommeil ou en sourdine , la meilleure en fait! Et puis c’est un aboutissement aussi ! J’dis ça , j’dis rien
Galéa, je le vois comme ça aussi mais pas facile de se passer de la blogo quand on est addict, tu connais ça toi aussi les addictions dangereuses !!! 😆 Mais c’est en train de devenir une priorité…reste à s’organiser pour le faire ! 😉 Merci de tes encouragements !!!^^
Un beau texte…comme d’habitude
Merci Wens ! 😉 Comme d’habitude ??? Bah zut alors !!!
Je n’ai pas pu laisser de commentaire sur le blog de Wens, je le poste donc ici.
@ Wens : Je suis venue lire ton texte il y a quelques jours, mais je n’ai pas pu accéder aux commentaires. Je trouve ton texte très beau et c’est un bel hommage aux poilus. 😀
Cériat, je ne sais pas s’il repassera par là ni même s’il relira les commentaires, il flemmarde Wens pendant les vacances !!! J’essaierai de lui dire chez lui dès que j’ai une minute de rab’ !!! 😆
Et NON il ne flemmarde pas, Wens (ni Claudia) il reçoit « Tornade blonde » chez lui! Théâtre pour enfant le matin pendant le festival +jeux+lectures+dessins etc… sieste (juste le temps de prendre le café parce que le café c’est sacré) et puis piscine (ou mer!!) retour avec « Tornade Blonde » fatiguée et transformée en Gremlin, repas du soir, re-re lectures, câlins, chansons, re-câlins, nuit avec cauchemars : sorcières, fantômes, crocodiles, pirates et j’en passe etc.. + soif+ pipi ; fin de la nuit vers six heures, on joue? On lit? théâtre etc…. On adore mais…. Bref! moi non plus je n’ai pu venir voir vos textes, ni participer aux plumes de cette semaine, ni continuer mon blog mais tant pis! On profite au maximum d’avoir Léonie parce qu’après pendant l’année c’est plus calme!
Cette fin de semaine, trois jours de congé de petite fille. j’en profite pour venir voir vos textes. Comme d’habitude j’ai aimé le tien : un beau départ comme on rêverait d’en avoir!
Claudia, pardon pardon je ne savais pas !!!!^^ Avec des enfants en bas âge, pas facile de bloguer ! Moi j’ai la famille à partir du 8, je mets en pause, c’est moi qui suis préposée aux fourneaux !!! Mais c’est deux fois dans l’année, il faut en profiter… 😉
Je ne savais que tu avais autant de richesse dans tes écrits. Tu portes les mots comme en bandoulière et tu les éparpilles au gré du vent. Ajouté à cela pour ce texte plein d’émotions pour un dernier regard sur les traces laissées indélébiles de tout le chemin fait. Fabuleux, c’est celle-là, ta plus belle voie Aspho, la poésie! merci pour ce beau cadeau.
Rhooo merci Bizak ! Je me doutais que ce texte te plairait, c’est aussi ce que je préfère écrire mais je ne peux pas le faire tout le temps ! Mais quand ça « vient », quand ça « s’impose », alors je laisse filer ma plume au vent et j’aligne les mots qu’il me souffle ! Merci à toi d’avoir pris la peine de le lire et pour ce commentaire ! 😉