Poème tiré de l’anthologie féminine « D’ici et d’ailleurs », signé Jeanine Baude.


Je profite d’un « trou » dans mon emploi du temps pour vous rejoindre, pour taper ce poème  et participer au « printempoétisons » de Gwénaëlle. Poème sans titre comme la plupart de ceux de cette « Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines », intitulée « Pas ici, pas d’ailleurs » un énooorme recueil de plus de trois cents pages offert par Martine (Comment ça ? 😉 ) pour mon anniversaire et que j’ai beaucoup lu et relu…au fil des jours et des humeurs…

4ème de couverture

 

 

Si l’étoile devint l’étoiledans le fracas de l’ombre
du commencement

Dis-moi le ciel son acidité
son érosion et l’implosion des rocs
là où se trame la vie
là où se trame la mort
sur la durée des labours
son écorce

Dis-moi le redoublement des racines
la femme qui s’avance sans amarres
et sans peur       debout dans la distance
celle qui écrit au revers des courants

celle qui pense sous la cognée
à l’arbre qui perdure
aux forteresses aux clôtures
pour mieux les cisailler

d’un poème tranchant
comme l’or     au soir des certitudes
quand l’âme se délivre
de sa robe charnellea Baude âme se délivre

et que liens se délient
comme fleurs sous l’orage

©Jeanine Baude, non daté.

L’auteure  « est née et vit dans les Alpilles. Elle vit et travaille à Paris. Elle a publié une trentaine de livres, essais, récits, poésie dont, récemment, Le Goût de Buenos Aires (Mercure de France 2009), récit Île corps océan/Isla cuerpo oceano, traduction de Porfirio Mamani Macedo (L’Arbre à paroles, 2007) (…), L’adresse à la voix, poésie (Éd. Rougerie, 2004). Membre du Comité du Pen Club Français, Secrétaire générale du Prix du poème en prose Louis Guillaume, elle publie dans de nombreuses revues européennes et étrangères. Des extraits,  des recueils complets ont été traduits en anglais, biélorusse, espagnol, italien, slovaque… Elle a obtenu  en 2008, pour l’ensemble de son oeuvre, le grand prix international de Poésie Lucian Blaga décerné par l’Université de Cluj Napoca en Roumanie. » Extrait de l’Anthologie sus-citée). C’est fou quand même le nombre de poètes que nous ne connaissons pas encore !!!!

35 réflexions au sujet de « Poème tiré de l’anthologie féminine « D’ici et d’ailleurs », signé Jeanine Baude. »

  1. Hello Aspho. Penser sous la cognée, écrire au revers des courants, cisailler d’un poème trenchant. Que de beautés! Photos comme toujours à l’avenant des textes, c’est tout dire. Vive la poésie. Grosses bises à toi et à ttds de tout coeur.

    • Oui Claude, ce poème est une merveille, je vais essayer de me procurer un recueil de cette poétesse car elle me « parle »… C’est bon de poétiser et de vous retrouver là, je t’embrasse, à ttds♥

    • Merci Adrienne de ton message pertinent, ce qu’il y a de bien avec la poésie (un peu comme avec la peinture) c’est que chacun peut y retranscrire ses émotions du moment… Bon dimanche à toi♥

    • Oui ma Sandrionette, ce poème est très fort et très beau, tu as raison, on s’identifie souvent à un poème comme à un personnage de roman… Je t’embrasse bien fort♥

    • Merci Gwen, j’avais matière pour le Printemps des poètes, il y a d’autres voix dans ce recueil très belles également… mais je dois avouer avoir un faible pour Jeanine Baude et j’aimerais lire d’autres oeuvres d’elle… Bisous 😉

  2. C’est un poème magnifique et comme d’habitude, tu as soigné les illustrations. Bonne journée ma belle, reste bien au chaud, dehors c’est l’hiver qui est revenu 😉

    • Bah, que fais-tu, cachée dans Indésirables ??? Je te repêche ! 😀 Nous sommes d’accord, ce poème est superbe ! Et quand le poème est inspirant, je trouve plus facilement à l’illustrer, Pinterest est une mine… Bon dimanche, ici nous avons soleil (pour l’instant) et un petit 5), pas de neige en vue… mais je vais rester au chaud tout de même ! 😆 Comme tu le sais, une lecture addictive me tient en haleine…

      • Quel beau poème qui transcende les élans de nos cœurs quand ils sèment l’espoir même si la vie nous étreint de ses lianes. J’ai aimé cette flamme et cette fougue de la poétesse quand elle écrit: « la femme qui s’avance sans amarres
        et sans peur , debout dans la distance celle qui écrit au revers des courants.. » C’est sublime ! c’est ne jamais perdre espoir, quand la lumière fuse sur nous encore.
        Merci Asphodèle
        Je t’embrasse en ami confiant.

        • Merci Bizak, mon bel ami poète ! Il y a une fougue et une flamme comme tu le dis si bien dans ce poème et ça allait bien avec « l’Ardeur », le thème du Printemps des poètes. Je l’avais déjà coché il y a longtemps, avant que..ce que tu sais, comme quoi, les mots ont toujours un sens quelles que soient les situations que nous vivions…
          Je t’embrasse♥

  3. Un poème magnifique mon Aspho, te lire me plaît infiniment et ton choix de poèsie n’est pas anodin – … « la femme qui s’avance sans amarres… celle qui écrit au revers des courants… »
    c’est tout toi, courageuse et déterminée.
    Je t’embrasse très très fort. Lylou

  4. Hello Miss Aspho
    Tu n’as pas dû choisir ce poème par hasard…
    Je le trouve sombre mais le choix de tes illustrations adoucit ces lignes.
    Tu as raison, avec la poésie, on peut interpréter et s’approprier les textes selon nos états d’âme du moment 😉
    Gros bisous d’O.
    Le soleil vient de se lever…

  5. Coucou Asphodèle ! c’est une découverte grâce à ton blog alors un grand merci. J’espère que tu vas bien. Grand soleil ici en Bretagne, le Printemps me fais revivre chaque année, il est presque là.. 😉 Bises de ma Bretagne pour toi, @bientôt, prends soin de toi Asphodèle 🙂 😉

  6. Je prends ce poème comme un bel hommage à la Femme créatrice par ses actions et ses mots, qui sclupte et ausculte le monde.
    Tu as raison, beaucoup de bons poètes et de bonnes poétesses encore à découvrir, voilà qui est fait pour moi pour Jeanine Baude grâce à toi.
    Merci.

  7. Que c’est agréable de te voir dans ton blog même si c’est pour une petite échappée. Et oui, la poésie donne du courage et c’est bien qu’elle puisse accompagner notre vie. Bises de nous deux

  8. Je ne suis pas amatrice de poésie, mais celle-ci m’a touchée et ton illustration est juste parfaite …
    Du coup, tu viens de me donner envie de l’acquérir pour l’offrir à une amie qui adore, elle, la poésie.

    Gros bisous ma belle

  9. Mais oui, tant à découvrir encore et toujours ! Merci pour cette découverte-là. Et vive la poésie, que ce soit au Printemps ou pas.

  10. Coucou ma belle miss
    Pourquoi n’ai-je pas été avertie de ta nouvelle publication ? Ça personne ne pourra me le dire…En tout cas, ce n’est vraiment pas de la négligence de ma part que d’avoir laissé passer ce splendide poème.
    Comme il parle bien des femmes ! de la femme et de cette blessure de l’être que la poétesse exprime par ses images personnelles.
    Un très beau choix.
    Bisous tout doux ma belle amie

  11. Et c’est le combat encore et encore de la femme à travers le temps et les âges. Une belle figure illustrée à la perfection.
    Ceci dit…comme je suis contente de te retrouver ! Réjanie suivie d’un numéro que j’ai oublié (pauvre tête, rien n’a changé !) a eu la bonne idée de s’abonner à mon blog, je suis curieuse, je suis allée voir qui était cette personne et j’ai vu ton commentaire, il a suffit d’un clic sur ton pseudo et me voici me voilà ! 😀 Gros bisous.

  12.  » La poésie du mouvement pour en savourer la volupté, il faut s’être trouvé seul, sur une hauteur, au milieu du calme de la nuit, et avoir contemplé la marche des étoiles ! Après cette incursion dans le domaine des constellations célestes, l’esprit, élevé au-dessus des préoccupations terrestres, des pensées et des visions ordinaires, comprend mieux l’éternité.  »
    Citation de Thomas Hardy ; Loin de la foule déchaînée (1874)
    Tendres pensées pour toi Isa, à qui je pense bien souvent.
    Gros bisous.
    Domi.

    • L’Or, je suis désolée, je ne passe même plus sur mon blog ou quand j’ai le temps, je vois vos messages mais pas le temps de me poser pour y répondre. Ça va très très moyen en ce moment, IRM demain, peut-être en saurons-nous plus (pas avant le 27) car il n’a plus de chimio depuis mars, il est trop faible, (il a eu des transfusions de plaquettes). J’ai des journées de dingue, je m’accroche à ce que je peux quand je le vois baisser ainsi…:( Je t’embrasse fort♥

      • Courage, courage… Les mots manquent toujours pour exprimer ce que l’on ressent, mais très souvent je pense à toi et à ton fils. Il faut rester confiante (bien sûr c’est plus facile à dire qu’à faire) et je suis sûre qu’il va aller mieux bientôt. Je t’embrasse, je vous embrasse très très fort et t’envoie mes pensées les plus affectueuses

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