Je profite d’un « trou » dans mon emploi du temps pour vous rejoindre, pour taper ce poème et participer au « printempoétisons » de Gwénaëlle. Poème sans titre comme la plupart de ceux de cette « Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines », intitulée « Pas ici, pas d’ailleurs » un énooorme recueil de plus de trois cents pages offert par Martine (Comment ça ? 😉 ) pour mon anniversaire et que j’ai beaucoup lu et relu…au fil des jours et des humeurs… Lire la suite
Archives du mot-clef poésie
Le jeudi poésie vert mais pas que…

Logo des jeudis poésie pour ceux qui écrivent…
Un jeudi vert où vous pouviez écrire un poème, moi aussi. Sauf que je n’ai VRAIMENT pas eu le temps , pas de l’écrire, mais d’être concentrée et inspirée suffisamment… Ce sont des choses qui arrivent, alors vous aurez Marceline (Desbordes-Valmore) à la place…et c’est plutôt chouette non ? Promis, le mois prochain, j’en écris deux pour me faire pardonner !
Ont poétisé avec moi ce jeudi, mes fidèles amis de la poésie et je les en remercie : (ça sent l’hiver, il y a du monde aujourd’hui ! On va se tenir chaud…) Lire la suite
GÉRONIMO A MAL AU DOS de Guy Goffette
Guy Goffette est dans mon Panthéon d’auteurs incontournables. Après mon coup de coeur pour son livre sensible et lumineux, « Elle par bonheur et toujours nue« , j’ai lu sa poésie (un tout petit peu) avec « L’adieu aux lisières« . J’avais repéré et noté ce titre chez Anne (Des mots et des notes), aussi quand Somaja me l’a offert cet été, je n’ai pas attendu longtemps pour me jeter dessus et bien m’en a pris… (Merci Somaja de tomber toujours aussi juste dans tes choix !) Ce livre est la suite de « Un été autour du cou » qui met en scène Simon Sylvestre plus tôt dans sa vie, que je vais m’empresser de lire dès que je l’aurais trouvé… Mais je me demande, pour une fois, s’il n’est pas mieux finalement d’avoir lu celui-ci avant car il va éclairer le précédent d’une lumière nouvelle, en y apportant les clés manquantes… Ne nous leurrons pas, Simon est une fiction mais Guy Goffette a mis beaucoup beaucoup de lui dans ce dernier, il dit même dans une interview que l’écriture en a été parfois douloureuse… Comme on le comprend ! Lire la suite
DÉLICIEUSES POURRITURES DE Joyce Carol Oates
Il était temps ! Je découvre cette auteure grâce à ma korrigane préférée, Jeneen qui m’avait tentée, LÀ, et me l’a fait voyager. Il vient de chez Liyah, billet ici qui elle-même… Ah ! la vie rêvée d’un livre voyageur.. Mais je m’égare… Lire la suite
Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines de Pierre Thiry
© Myriam Saci (clic sur l’image) Lire la suite
Pluie d’été de Shinju Miruku
Publié au Téètras Magic – Collection Belle Lurette – Octobre 2011 – 9 €uros. Ma note : 5/5.
Recueil de haïkus modernes, joliment illustrés dont les mots résonnent encore en moi. Un petit recueil que l’on aime à garder près de soi afin de les relire encore et, ici, d’y trouver un écho dans l’illustration symbolique et recherchée. Lire la suite
LA BELLE AMOUR HUMAINE de Lyonel Trouillot
Comme je n’ai pas honoré, à mon sens, mon challenge pour l’opération, les matchs de la Rentrée Littéraire organisée par Price Minister en ne finissant pas Freedom de Jonathan Franzen, j’ai lu avec plaisir celui-ci, reçu en cadeau de « marrainage ». Je remercie Rémi Gonseau de PriceMinister et les Editions Actes Sud pour cet envoi. Lire la suite
LE COEUR RÉGULIER d’Olivier Adam
Editions de l’Olivier,©2010. 217 pages. Collection Points pour mon exemplaire. Evidemment, le bandeau rouge avec « Étincelant » m’a influencée pour découvrir cet auteur dont j’entends parler régulièrement… Mais étincelant est-il le mot qui convienne ? Pas sûr. Lire la suite
LA CITATION DU JEUDI…À l’épée de l’encre.
Sur une idée de Chiffonnette, ici.
Je ne peux pas encore vous donner de citations de ma lecture en cours (trop récente) ; je n’ai rien trouvé (pour une fois) dans Les Années d’Annie Ernaux non plus, alors ce sera de la poésie dont je vous parle bientôt, il me faut juste la relire, comme souvent la poésie…avec ce recueil intitulé : À L’ÉPÉE DE L’ENCRE de Béatrice Arnaud Gorecki.
L’horloge à son rouet
Dévide le temps
A mots de suture
je greffe un ventre
à mes entrailles
Ecrire
c’est recoudre
aussi
Je suis désolée que sur WordPress, nous ne puissions choisir les interlignes (nous en avons un et demi à chaque retour) car la disposition de ces poèmes est très particulière. Je l’ai retranscrit le plus fidèlement possible.
QUELQUES MOTS A LA COLLE POUR L’ENVOL de Nareva
Recueil poétique illustré, Editions C Du Lourd, 56 pages, 12,90 €.
Pour le pitch, je reprendrai un passage de la 4ème de couverture et quelques mots de l’auteure dans son avant-propos : » Quelques mots à la colle pour l’envol » est le premier recueil poétique illustré publié par Nareva aux Editions C Du Lourd . Il est question de poésie en suivant le fil d’une vie comme on regarderait, assis au bord de celle-ci, un fleuve. » Et dans son avant-propos, l’auteure se présente ainsi : « Ecrire comme l’on respire. Des mots à la colle comme des ressentis qui parsèment la vie. La correspondance des sens, c’est la mère de ma plume, celle qui peuple mes percussions à jamais emplie d’illusions. (…) La rime n’est pas orthodoxe. Le nombre de pieds n’est point calculé. (…) Cette poésie n’a pas la cadence coutumière attendue (…) ».
Décortiquer la poésie, comme nous l’avons appris à l’école, me semble parfois être une hérésie. Apprendre ce qu’est une métaphore, un alexandrin, soit, mais dépiauter un poème ligne par ligne est un exercice auquel je me refuse.
Un poème est avant tout une envolée, une main qui ne se lève de la feuille qu’une fois le souffle expiré ; il traduit une émotion, il fixe un instant de vie attrapé au temps, il déploie les sentiments et les vibrations en corolle palpitante de fleurs qui s’ouvrent ou se fanent, que ce soit en vers où effectivement la rime n’y est pas toujours, ou en prose qu’elle ne fait pas mais qui en a souvent le ton, léger et surtout pas ampoulé. Les quarante-quatre poèmes déclinés en cinq parties de Nareva sont tout cela. De la genèse (Inspiration, La magie de l’enfance), à la mort (La Dame aux Cheveux Blancs, La Mort par Correspondance) en passant par la vie et nos introspections sur des chemins caillouteux et souvent tortueux (Regarde-toi par la racine, Évasion), aux fulgurances de l’amour et les déclarations à l’amante, à l’amant (Que garder ?, Doute ou Lucidité), elle nous prend par la main et nous emmène dans ses balades le long d’un fleuve, en elle, avec elle, nous faisant toucher du doigt l’infini des possibles et des illusions perdues ou à venir. En outre, il existe une vraie musicalité dans ces poèmes, des chansons pratiquement où des refrains sont scandés, litanies parfois sombres mais jamais désespérées, lucides. Au plus triste, subsiste toujours un éclat de lumière, prisme du miroir clignotant sous le soleil qui guide ses pas au fil de l’eau qui sinue et s’insinue en nous, on entend cascader les mots, résonnances musicales comme dans Sensations où le refrain mélodieux et sensuel est une ode à l’amour, à la passion quand elle se glisse sous notre peau enfiévrée :
« S’laisser glisser sur les contours lisses du désir
Pénétrer dans son antre, aller et venir
Pour atteindre les mille et un plaisirs
C’est caresser les yeux, voir
C’est inviter le son à entrer, ouïr
C’est caresser des mains, toucher
C’est déguster du palais, goûter
C’est parfumer son esprit, sentir
C’est la vie ! ».
Les illustrations à l’encre de chine (ou au crayon ?) en noir et blanc accentue la mélancolie des clairs-obscurs, font émerger la lumière qui se lève ou se couche, dans son poème « Merci Charles », elle remercie celui qui a su mettre du « noir, des courbes et du relief » en « correspondance » avec son univers.
Et pour finir, un extrait de « De passage » qui nous ramène à l’essence de la vie, de la nôtre, des autres, à la vibration qui chante comme un écho mélodieux aux multiples facettes :
« Chacun son ancre, son histoire
Toujours tu reviendras à elle
La peau brûlée par mille soleils
Chacun son ancre, son histoire
On poursuit sa vie au hasard
Le crépuscule de nos jours y ramène.
Chacun son ancre, son histoire
La boucle est bouclée, il est tard
On vient y terminer le voyage, un soir. »
MON AVIS
J’aime beaucoup la poésie et je n’ai pas été insensible aux vers de cette poétesse qui signe là un premier opus bien maîtrisé, bien construit même si la rime comme elle le dit elle-même n’est pas « orthodoxe, ni le nombre de pieds, calculé », ce qui en fait le charme également et donne à l’ensemble une sonorité plus proche parfois de la chanson que du poème classique. Par ailleurs, elle ne revendique pas non plus l’autobiographie dans ses écrits mais plutôt une universalité où chacun peut se reconnaître à un moment donné de son existence, y trouver un écho et des correspondances frissonnantes dans un style fluide, musical et accessible . J’ai beaucoup aimé. A découvrir pour les amateurs du genre. La couverture est également très belle et les illustrations en adéquation avec ses poèmes. Seul léger bémol, que j’attribuerai à « l’étourderie » : une ou deux coquilles orthographiques….mais rien de bien méchant ! J’ai vu pire et chez des maisons d’édition réputées !
SUR L’AUTEUR
Pas grand-chose sur la toile à son sujet, donc je reprends le petit encart la concernant en 4ème de couverture: Elle vit dans le sud de la France. Certains de ses poèmes ont été le support de chansons, elles est sociétaire SACEM. Passionnée par la lumière et la manière dont elle inonde la nature et les êtres, elle fait également de singulères photos d’artistes et de paysages pour CreArt de C Du Lourd.
A PROPOS DES AGENTS LITTERAIRES
Je les remercie tout d’abord de m’avoir permis cette rencontre. Ils font la promotion de nouveaux auteurs, ce qui a tout pour me plaire, dans de nombreux domaines (romans, essais, poésie, livres numériques, etc). Je vous encourage à aller sur leur site, ici, de lire les critiques qui y sont déposées et de constater l’énergie qu’ils déploient pour assurer la visibilité de ces nouveaux auteurs. Leur lien (il est déjà dans les miens) mais je vous le donne en entier : http://www.les-agents-litteraires.fr
LE CHANT GÉNÉRAL de Pablo Neruda
Comment évoquer El Canto General (Chant Général en français) sans parler un minimum de la vie de cet auteur chilien, à la fois poète, diplomate, homme politique et penseur, profondément engagé à gauche (il sera communiste toute sa vie allant jusqu’à justifier les dérives du stalinisme) et dont les écrits racontent plus de cinquante ans de l’Histoire de son pays mais aussi de l’Amérique latine, de l’Espagne et tant d’autres. Sa biographie très « dense » ne vous sera livrée qu’en « bribes » résumées pour l’occasion, pour ceux et celles qui s’y intéresseraient plus avant, Wikipédia est une bonne source…
Pablo Neruda (nom de plume) est né, Neftali Ricardo Reyes au Chili en 1904 à Parral (province de Linares) et décédé à Santiago du Chili le 23 septembre 1973, à 69 ans, quelques jours après le coup d’état qui renversa Salvador Allende, le 11 septembre. Sa maison fut saccagée, ses livres brûlés alors même qu’il agonisait à l’hôpital d’un cancer du pancréas. Son inhumation, malgré la protection policière devint une manifestation contre la terreur militaire qui venait de s’installer.
Avant d’être Prix Nobel de Littérature en 1971, il a été consul dès 1927, de Rangoon, en passant par Buenos Aires, Batavia, Calcutta puis à Madrid où il se lie d’amitié avec Federico Garcià Lorca (qui aura une grande influence sur son oeuvre). En 1935, avec le putsch de Franco et l’assassinat de son ami le 18 juillet, il se fait l’avocat de l’Espagne et se voit révoquer de sa fonction consulaire ; il écrira alors l’Espagne au coeur, publié en 1937 qui fera dire à Jean-Paul Vidal que son chant « de sombre et solitaire devient solidaire et agissant ». Commence alors pour lui une vie d’exil qui le ramènera d’abord au Chili qu’il fuira, puis en URSS, en Pologne, en Hongrie, en Italie. Mais aussi au Mexique où paraîtra en 1950, son Chant Général, écrit dans la clandestinité et qui sera interdit au Chili. En 1957, il devient président de l’Union des écrivains chiliens tout en soutenant comme il le fera en 1964 la candidature de Salvador Allende. En 1965, il est nommé Doctor honoris causa de l’université d’Oxford. En 1969, le parti communiste le désigne comme candidat à la présidence mais il se désistera pour Salvador Allende. En 1974, son autobiographie, J’avoue que j’ai vécu, paraît à titre posthume et rejoint la vingtaine d’oeuvres de l’écrivain. En voici un extrait :
« Je veux vivre dans un pays où il n’y a pas d’excommuniés.
Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette./ Je veux qu’on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries./ Je veux qu’on n’attende plus jamais personne à la porte d’un hôtel de ville pour l’arrêter, pour l’expulser. /Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie./ Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos. / Je veux que l’immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s’épanouir. »
Le Chant Général commencé en 1938, alors qu’il était en fuite et vivait dans la clandestinité, achevé en 1948, est composé de quinze parties regroupant 342 poèmes en une épopée lyrique où Neruda nous parle de sa jeunesse, de chroniques historiques sur l’époque pré-colombienne, les conquistadors, de l’Histoire et de ses manipulations, du cri des peuples opprimés par les dictatures, des batailles incessantes autour du pillage des richesses par les « gringos » ; ces poèmes épiques et « prosaïques » sont écrits dans un langage abordable même s’il savait que certains, n’ayant pas eu accès à l’école ne pourraient le lire. Ce Chant n’est pas qu’à la gloire du Chili mais à l’Amérique latine toute entière (où il est toujours un écrivain culte), et aux pays d’Europe alors malmenés tels l’Espagne, la Grèce ou l’Italie. Il émane de ce Chant une sorte de minéralité propre aux paysages de la Patagonie, un souffle puissant qui fait déferler des images à un ryhme de cheval au galop dans une pampa aride et insoumise… Ces rapports entre l’homme et la nature lui donne toute sa force évocatrice et symbolique, en redonnant à l’être humain, l’humanité qu’il est en droit d’exiger . Ainsi le musicien grec Mikis Théodorakis ne s’y est pas trompé, lui qui l’a mis en musique si souvent (dans des chansons souvent reprises par Paco Ibanez) en ralliant les causes qu’il défendaient. Ainsi en entrée, le petit poème de « Comment naissent les drapeaux » :
« Nos drapeaux sont ainsi pour le moment. /Le peuple les broda avec le fil de sa tendresse, il en cousit le tissu avec sa souffrance. / Il y planta l’étoile avec sa main ardente. / Il tailla dans une chemise ou dans le ciel/ du bleu pour l’étoile de la patrie. / Le rouge naissait goutte à goutte. »
Et pour finir, une partie du dernier poème de ce livre, intitulé « Je m’arrête ici » :
« Ici prend fin ce livre qui est né / de la colère comme une braise, comme les territoires/ de forêts incendiées, et je désire /que tel un arbre rouge il continue/ à propager sa flamme claire./ Mais dans ses branches tu n’as pas trouvé/ que la colère : si ses racines/ ont cherché la douleur elles cherchèrent aussi la force,/ et je suis cette force de pierre pensive,/ cette joie de mains rassemblées. / Oui je vais et je viens libre entre les êtres. / je vis parmi les êtres comme l’air. / De la solitude traquée,/ je sors me mêler à la foule des combats,/ libre puisque dans ma main va ta main/ et que nous conquérons des joies qui ne se domptent. (…) Ici s’achève mon Chant Général, / un livre écrit dans la persécution, en chantant sous/ les ailes clandestines de ma patrie. / Aujourd’hui 5 février de l’année/ 1949, au Chili, à « Godomar de Chena ». / J’aurai,/ dans quelques mois, quarante-cinq ans. »
Dimanche Léonard Cohen
Avec la douceur revenue mais pas de soleil aujourd’hui, les tulipes s’épanouissent dans mon jardin. Il y fait encore un peu triste et dans ces moments là (ça n’arrange rien c’est clair !), j’aime écouter mon vieux copain Léonard Cohen, sa Suzanne aussi célèbre que son Blue raincoat ou So long Marianne, j’ai préféré ne pas écouter Hallelujah, c’eût été trop pour mon âme sensible !! Aussi, je vous laisse avec Suzanne… Et ce qui est bien avec ce chanteur, c’est son élocution parfaite, je comprends tout !! Ei il a le mérite d’avoir aussi écrit. J’ai d’ailleurs The Favorite Game dans ma PAL, en anglais, je vais demander à Delphine de me le traduire !!
Bon dimanche à tous et à toutes !
RIMBAUD ou l’éternelle adolescence…
Parce que c’est comme ça que Rimbaud est resté dans notre mémoire, ce poète précoce de 17 ans, qui a cessé d’écrire très vite et qui à sa mort, à 37 ans était complètement oublié dans le monde de la littérature et de l’édition.
C’est comme ça que je veux me le rappeler, même si le fait de savoir qu’il a fini marchand d’armes et d’ivoire ne me plaît guère…
Je préfère me remémorer ou relire Le Bateau Ivre, Sensation, Les Étrennes des Orphelins, les Assis et aujourd’hui : Ma Bohème… que je dédie à un grand adolescent de 24 ans prénommé Boris et qui se reconnaîtra s’il passe par là… Ça dit quoi Ma Bohème ? Des vers que vous connaissez certainement mais qu’on ne se lasse pas de lire encore et encore :
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal;
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied contre mon coeur !