Voilà un recueil de lettres, en prose poétique que m’a adressé l’auteur, avec une charmante dédicace. Puis, pour lui dire que je l’avais bien reçu, j’ai remercié son attaché de presse (ou équivalent) par mail, comme de coutume et Valence m’a répondu par…lettre.Vous qui savez l’importance que j’accorde à la lettre écrite sur parchemin (oui je revendique mon côté Gutenbërg), ce geste m’a beaucoup touché comme ont su me parler les mots de l’auteur. Dans cette lettre, il me remerciait également de ne pas succomber aux diktats des maisons d’éditions connues. J’y succombe, hélas, mais je m’intéresse autant que faire se peut à celles moins connues et à leurs auteurs non médiatisés. Et, jusqu’à présent il m’est arrivé de faire de belles découvertes, d’y rencontrer des auteurs plus « vrais » également, qui ne tombent pas dans le chaudron de la « consensualité » et du politiquement correct. Avec Valence nous sommes servis !
Valence Rouzaud dans ces Correspondances adressées à des amis, son fils, sa mère, des anonymes ou personne, s’indigne, s’insurge, il dit tout haut ce que personne n’ose plus penser tout bas. Sous drapeau blanc de la poésie, ultime issue de la pensée universelle et lisible par tous, il hisse le drapeau noir des pamphlets qui ont brûlé depuis bien longtemps, disparus dans la masse et le flot ininterrompu de l’information qui chasse l’autre, d’une minute à l’autre. Il voudrait réveiller ce qui s’est endormi et nous rappeler que Verlaine, Rimbaud, Gérard de Nerval et Baudelaire furent des princes asservis tout d’abord à leur plume, ne cédant rien qui ne fut pas plaisir. Ainsi de Gérard de Nerval qui s’est pendu « signifiant que l’art poétique est la forme ultime du vécu. » p33.
Valence, c’est Léo Ferré réinventé, ou plutôt Léo Ferré qui continue de se battre avec les mots pour en faire sortir le jus le plus sincère, celui qui vous arrache les tripes de suite, pas de moelleux, du brut ! Il n’y a pas de « costume » de poète quand on a un C.A.P de chaudronnier, on ne fréquente pas les cercles germanopratins et les « critiques » complaisants mais n’empêche « Nous sommes tous des rois, il suffit de trouver son royaume », dit-il à son fils en l’encourageant à bien travailler à l’école…
Valence, c’est le poète que nous avons tous comme ami, celui qui marche la tête dans les nuages en entortillant déjà les mots qu’il va jeter au vent mauvais mais il n’est pas dupe de l’utopie, il sait que la « politique » est partout et de tous temps a brisé les élans des poètes, ainsi d’Alphonse de Lamartine dit-il : » Et savent-ils qu’au-delà du romantique, qu’à travers la politique, il s’est confronté plus que quiconque à la réalité amputée d’illusions, où se meurent les poètes ? (…) Fatigué de mon époque mais jamais de poésie. »
Valence, sous couvert de douceur mâtinée d’échardes, est en lutte perpétuelle avec le temps, celui d’hier et encore plus celui de demain, alors il se sert des mots pour le dire et il en use avec brio. « Rien ne mène à l’universel qu’un homme qui s’interroge. La foule marche, l’artiste fait des bonds ».
Merci Valence, votre recueil a rejoint ceux que je chéris sur ma table de nuit, je suis une indécrottable poétique moi aussi, j’ai également beaucoup aimé vos extraits de « Rentier » (2000 et 2002) et de « Mon âme est en ciseaux » (1998) dont je ne résiste pas à mettre la phrase si juste que vous m’avez dédicacée « Les modes flottent dans le temps comme des épaves »… Et j’ai bien compris aussi qu’il ne fallait pas confondre idée et idéologie de comptoir !
On ne trouve ni photo ni biographie de vous sur Internet, seulement « poète » . Cultiver le mystère est votre choix, je le respecte. On trouve vos oeuvres uniquement aux Editions Thierry Sajat. Merci à vous pour les bons moments que je passe en vous lisant, vos mots ont cette fraîcheur des matins que j’aime tant, quand le silence habite encore le monde endormi, avant que ne s’élèvent les voix discordantes des « informateurs » et que s’étouffent celles des poètes de votre trempe. Ceux qui trempent leur plume dans la sincérité et s’endorment au pied des horloges arrêtées.
Quelle belle déclaration d’amour… 🙂
Noctenbule, euh… peut-être pas d’amour hein ? Une admiration littéraire, c’est déjà pas mal !!!^^
Quel beau commentaire!Je note ce titre.
Bonjour et bienvenue Quenotte, si tu aimes la poésie et les esprits rebelles, alors je te le conseille vivement !
Tu me donne envie de découvrir cet auteur qui semble être un sacré personnage. Aurais-tu quelques titres de ses ouvrages à me recommander ? 😀
Cériat, c’est un personnage pas si simple et sa poésie n’est pas là pour faire « joli », il y a un sens, un fond, j’ai mis du temps à faire ce billet, je l’ai lu et relu pour bien m’imprégner justement du fond au-delà des envolées lyriques ! Je te conseille donc celui-ci, ainsi que « Mon âme est en ciseaux » (j’ai adoré les extraits tapuscrits que j’ai reçus), « Rentier » aussi, un autre que j’ai vu dans la présentation « Vingt-et-une orties » (je me demande si ce n’est pas un avant-goût de Correspondances) et tout est édité aux éditions Thierry Sajat, pas connues certes mais impeccables ! Et je peux te prêter (pas longtemps hein^^) mon exemplaire si tu veux te faire une idée ??? 😀 (j’aime lire une ou deux pages de mes recueils de poésie tous les soirs)…
Merci beaucoup, je vais voir si je peux trouver l’un de ces deux livres que tu me conseilles. 😀 Je ne voudrais pas te priver de ta magnifique collection. 😉 Mais merci pour la proposition. 😀 Je te dirais ce que j’en pense. 😀
De rien Cériat, je peux m’en passer un petit mois si tu veux le découvrir avant d’acheter, c’est comme tu le sens !!! 😀
quel article magnifique !! Ce que tu dis sur ce poète m’inspire énormément ! Je note son nom dans mon carnet sans hésitation merci 😀
Merci Laure, ce billet m’a donné plus de mal que les autres car l’auteur n’est pas…facile (enfin l’idée que je m’en fais, je ne le connais qu’à travers ses écrits) et je voulais rendre hommage à sa belle plume en respectant ce qu’il est en tant qu’homme : une belle âme…
Tu l’as très bien fait vraiment, et je n’ai qu’une envie, le découvrir 🙂
Merci Laure ! 🙂 Attends quelques jours si tu veux bien hein !!! 😉
De toute façon où j’achète habituellement il n’y est pas ! 😆
Laure, ha ha tu es coincée là !!! 😆 On peut le trouver en passant directement par la Maison d’Editions ! 😉
Je ne veux rien savoir !! tu ne vas pas me faire encore acheter un livre non ! 😆 ça attendra 😀
Laure, ho ho pas besoin de te pousser, tu te débrouilles trèèèès bien toute seule !!! 😆 Je ne veux pas être responsable d’un dossier de surendettement, ha mé !!! 😀
rho non t’inquiète pas, pas d’endettement en vue, juste un bras en moins ! 😆
C’est bien ce que je disais, tu flirtes avec le danger !!! 😀
En vérité je fais gaffe (hum hum). C’est juste mes économies qu’ont prise une claque 🙄
Ha bah ! 🙄 Tu m’étonnes tiens !!! Maintenant tu y vas mollo, vraiment en cas de coup de coeur absolu d’une copine ou si tu as le moral dans les chaussettes, bah oui ça remonte des nouveaux livres mais pas trop non plus !!! 🙂
je dois parler de ce livre moi aussi, comme toi j’ai été très touchée par ses mots 🙂
Aymeline, deux mois que je tourne le billet dans ma tête pour essayer de ne pas être trop « nulle », pas facile d’en parler alors qu’il soulève tant d’émotions, ce doit être un vrai poète maudit !!! 😆
Très bel article Asphodèle, très touchant.
Merci Natiora, mais le mérite en revient à l’auteur qui m’a inspirée ! 😉
Un beau prénom. Peut-être un nom de plume ? C’est toujours agréable, un petit mot d’un auteur.
Alex, je ne sais pas si c’est un pseudo, mais peu importe, il est effectivement charmant ! Prendre la peine d’ecrire un mot a ses futurs lecteurs ce n’est pas courant et ca fait du bien de ne pas etre pris pour des robots de lecture-billet ! 😀
Ce message a été envoyé depuis un terminal BlackBerry de Bouygues Telecom
Magnifique billet!
Merciii Violette ! 🙂
C’est un bel article rendant hommage à toutes ces plumes ignorées des grands éditeurs !
entre les mauvaises auto-éditions et les best-sellers, il ne faut pas oublier ces écrivains qui ont tout juste la « malchance » de ne pas avoir le monde des médias tourné vers eux grâce aux gros éditeurs… il va être touché par ton article !
Valou, je ne rends pas systématiquement « hommage » à toutes ces plumes dont tu parles, j’ai reçu parfois des livres illisibles et je comprends qu’ils ne soient pas médiatisés ou restent au stade de l’auto-édition bâclée, pour d’autres, comme Valence Rouzaud, c’est juste dommage, d’autant qu’il n’y a plus beaucoup de poètes en ce monde et qui plus est le revendique ! 😉
Il me l’a envoyé aussi, mais je ne me suis pas encore penchée dessus. En effet, cet auteur semble aimer la correspondance écrite, je voulais d’ailleurs lui envoyer une carte de voeux mais… j’ai paumé son adresse. Si tu l’as, je veux bien un petit mail 😉
L’Irrégulière, mail envoyé, j’espère que c’est la bonne adresse car je lui ai répondu entre Noël et jour de l’An mais je n’ai pas eu de réponse, je vais retenter moi aussi !
Un joli billet, en effet !
Livvy, en général « les jolis billets » sont inspirés par des livres qui ont soulevé des émotions ou dans lesquels on a trouvé un écho… 😉 Y’a pas de mystère ! 🙂
Visiblement tu es tombée sous le charme des textes, et charme n’est peut-être pas le mot qui convient. C’est toujours émouvant quand on se laisse capter par les mots d’un autre à ce point-là.
Aifelle, euh… bah qu’est-ce que tu vas imaginer ? 😆 Charme est le juste mot, n’exagérons rien !!!^^
Je n’imaginais rien rassures-toi 🙂 Je voulais seulement dire qu’en ce qui concerne des mots assez profonds, charme est un mot trop superficiel, il y est plutôt question de mots essentiels.
Aifelle je plaisantais !!! 🙂 Disons que ses mots m’ont vraiment touchée, qu’il y a eu une vraie résonance ce qui n’est pas toujours le cas même si on a aimé !
j’a aussi reçu ce livre par l’auteur mais ne l’ai pas encore lu et là tu donne senvie d’y aller tout de suite le chercher…
Denis ! Eh bien j’espère qu’il te plaira, prends le temps de lire et relire, ça ne résonne pas pareil quand on relit ! 😉
C’est du beau! Asphodèle tu nous as encore écris un magnifique billet d’un poète contemporain dont je n’ai malheureusement jamais entendu parler. Il faudrait un jour que je me tourne un peu plus vers la poésie, je connais si peu ce domaine. Merci Aspho pour cette petite ouverture culturelle.
Merci Missy mais hélas mon blog n’est pas Le Monde ou Télérama et je ne suis qu’une goutte d’eau pour faire connaître quelqu’un !!! 😉
bonjour asphodele qu’est ce que celà veut dire,les plumes epistolaires ecriture,celà m’interresse sans vraiment comprendre le sens,peux tu m’expliquer cequ’il faut faire pour participer,au plaisir de communiquer avec toi et de partager ton blog est bien!
Bonjour Rosemonde et bienvenue ici ! 🙂 J’ai « mal taggué » mon billet mais cette catégorie « Plumes épistolaires » est un atelier d’écriture que j’animais l’an dernier et j’ai arrêté car j’ai eu des soucis de santé, à savoir que j’anime Les Plumes (de l’été, de l’année, à thème) pendant les vacances scolaires), donc parfois les deux se chevauchaient et c’était du boulot mais je ne désespère pas de le remettre en activité un jour ! En attendant, les prochaines plumes à thème auront lieu en février, je ne sais pas à quelle date, on se partage avec Olivia de Désir d’Histoires, un peu compliqué mais ça marche !!! 🙂 Tu peux en attendant et si tu le souhaites aller chez Olivia voir le fonctionnement de l’atelier « Des mots, une histoire », ICI et pour les Plumes à thème, il faut que je retrouve le règlement ce doit être … tu peux aller voir sur ce billet que je viens de te mettre en lien ! 😉
J’aime beaucoup ton billet sur ce livre sur lequel je viens de poster un billet. Je rejoins ton avis à son propos… Bon dimanche Asphodèle 🙂
C’est un très bon poète avec un message fort ! Bon dimanche Margotte ! 🙂
Bonjour,
Comment vous contactez par courriel ?
Comme d’habitude ! Sauf que ça ne marche pas vraiment fort ! Mais si vous avez reçu un mail de moi ce matin, mettez-le dans vos spams, ce n’était pas moi !