Les plumes à thème 3 – Les textes avec Liberté !


LOGO PLUMES2, lylouanne tumblr comBon, un petit bulletin de santé avant de commencer, je vais mieux mais le traitement est trèèèès contraignant, invalidant et m’empêche de faire ce dont j’ai envie et ça, c’est encore plus insupportable que le pourquoi de la chose ! Merci à celles et ceux qui m’ont laissé un commentaire, cela m’a remonté le moral qui voguait au niveau des chaussettes (et encore je ne mets pas de chaussettes). En attendant, j’ai pris un peu de liberté avec le traitement (c’était le thème non ?) et si je n’ai pas fignolé mon texte comme de coutume, voici les participants à cette troisième édition  et la première cuvée 2013, même si certains ont publié en 2012 ! Edit de 11 h  : et je vous dis aux vacances de février (qui durent un mois sur les 4 zones , yeah), Olivia reprenant le collier mardi prochain !

Janickmm, Violette Dame Mauve, Nunzi, Marlaguette, Pierrot Bâton, Cériat, Avalon, Solange, Valentyne, Soène, Laure, Cécile Mdl, Mon Café Lecture, PatchCath, Eeguab,  ,Sharon, Jean-Charles  , Mind The Gap, Célestine Lucie 38,. EDIT DU 08/01/13 : Et CATHERINE, don je n’ai vu le commentaire qu’aujourd’hui 8 JANVIER, elle était dans Indésirables et je ne suis pas venue à l’écran depuis le 6, dé-so-lée ! :(Et veuillez m’excuser si je ne peux aller tous vous lire dans la journée, vous connaissez la situation, pfffff………..

Les 18 mots à placer étaient : choix, devoir (le n.m pas le verbe), se battre, crime, pingouin, amarres, divorce, étendard, vent, nuage, écrire, aspirer, s’envoler, s’évader, fraternité, clameur, cascade, chuchotement.

Et le mien ci-dessous :

QUAND LA CALLAS CHANTAIT…

artiste face public www tumblr com tagged gipsy-rose-lee

En cette fin novembre 1959, Maria faisait les cent pas dans sa loge de l’Opéra de Paris, aspirant de longues bouffées sur sa cigarette. Tant pis pour sa voix. Certains disaient qu’elle l’avait perdue et d’autres qu’elle n’en avait jamais eue. Qu’elle usurpait son titre de soprano….elle laissait dire. Sous ses yeux claquait l’étendard des blanches victoires, flottant au vent de son destin depuis qu’elle avait interprété La Gioconda dans les arènes de Vérone dix ans plus tôt. Son public lui avait appris le sens du mot fraternité, elle entretenait avec lui la seule complicité qui vaille d’être vécue. Avec l’amour, le grand, dévastateur, impossible et obsédant, elle venait de le croiser. En deux mois, Aristote avait pris toute la place, il faut dire que son coeur n’en manquait pas. Son divorce ferait bientôt la Une des tabloïds, elle s’en moquait, elle se sentait vivante . Était-ce un crime d’aimer enfin, autrement que par  devoir ? Elle en avait payé le lourd tribut et avait eu son compte de misère. Depuis l’âge de huit ans, sa vie s’écrivait  sur le livre noir des légendes, un livre qui ne paraîtrait qu’après sa mort et qu’elle ne lirait jamais. C’est pour Ari qu’elle chanterait ce soir encore, modulant les sanglots de la Norma, pour lui encore qu’elle ancrait les amarres de leur couple adultère pour qu’il prenne la lumière et n’étouffe pas dans l’ombre de l’interdit. Il y avait déjà tant à faire avec l’hypocrisie.

Elle  se tenait derrière le rideau, elle en écarta un pan sur le côté, doucement, pour regarder la salle encore éclairée et bruissante de chuchotements, des étoffes soyeuses des femmes accompagnées d’hommes guindés dans leurs costumes de pingouin ; certains le portait naturellement, on devinait ceux qui n’avait pas eu d’autre choix que d’en louer un. L’heure approchait, la boule d’angoisse dans sa gorge la paralysait. Elle perçut, comme sur un nuage mouvant les voix qui lui disaient d’y aller, les coulisses s’animaient et elle rentrait en elle. Auréolée de brume, elle avançait vers la scène, ivre de trac et d’un sentiment inexplicable qui l’anéantissait en la rendant puissante. Elle souriait, les bras tendus, offerts à ce public, asservie mais libre, consentante. Quand la première note s’envola, une clameur sourde et admirative ondula dans les rangs et le silence se fit. Seule la voix de Maria, cristalline comme les cascades d’Edessa en Macédoine habitait le temps suspendu entre la beauté et la mort. Les peurs s’évadaient comme les ballons lâchés par des enfants heureux. En cet instant, elle seule rendait à Dieu et à Zeus l’hommage de l’homme infiniment petit face au grandiose qui le dépasse.

Dans le chant qui s’élevait, les hommes et les femmes pleuraient l’absence revenue, l’amour qui se meurt et, dans un souffle aux ailes déployées, d’autres voix tout près de l’âme, accrochaient la lumière de Maria aux étoiles inoubliables.  Pour éclairer encore un instant, les nuits obscures des vivants et des morts, dans l’ultime soupir du vide éternel qui rôde parfois, là où devrait battre le coeur…

Je me suis inspirée « librement » des bios de la Callas pour les dates mais pour le reste, c’est mon imagination ! pour rester dans l’ambiance et pour ceux qui passeront aussi dimanche, La Norma, bien sûr…

46 réflexions au sujet de « Les plumes à thème 3 – Les textes avec Liberté ! »

  1. Bel hommage d’une admiratrice à quelqu’un qui a transcendé les limites.Bon rétablissement Isabelle.Tu verras que mon texte cette semaine n’a guère en commun avec le tien que..certains costumes.Et merci…

    • Claude, j’ai lu ton texte et j’avoue ne pas m’être foulée pour pingouin, faut dire que faire chanter la Callas sur la banquise, je n’ai pas trouvé dans les archives de la dame ! 😆 J’ai aimé la Callas grâce à ma tante qui était elle-même soprano, sinon je serais passée à côté de cet art je pense… Merci 🙂

  2. Ah Maria !! Quel bel hommage tu lui rends!
    Entre nous, je me suis toujours demandée ce qu’ il avait, cet Aristote si vilain (à part l’ argent bien sûr …)
    T’ es priée d’ être raisonnable avec ton zyeux, hein! Dis-donc !!!!

    • Pierrot, nous sommes d’accord pour Ari !!! On se demande effectivement et elle l’a aimé à la folie, c’est ça le pire mais son père ayant été plus qu’absent dans sa vie, c’est freudien ! Je fais juste une incursion, je lis quelques textes et je remets le bandeau Moche-Phodèle !!! 😀

  3. Hello Miss Aspho,
    Ton texte, même « pas fignolé » est beau comme la mort du cygne. Il m’a plongée dans le passé, au temps où mon père écoutait la Callas des larmes dans les yeux.
    Le bonheur est-il incompatible avec le talent ? Ces artistes éternels en sont un exemple troublant.
    « … un sentiment inexplicable qui l’anéantissait en la rendant puissante », comme c’est vrai…
    Ne force pas sur tes yeux, Aspho…
    Bon we & bisous d’O.

    • Merci Soène, j’aurais aimé le travailler davantage, surtout le début mais ça me demandait trop d’efforts, il fallait partager avec les liens !!! 😆 La Callas n’a pas été follement heureuse comme beaucoup d’artistes ! 😦
      J’essaie de ne pas forcer, là je fais un petit écart mais je garderai le truc horrible tout l’après-midi pour compenser ! 😆 Bises♥

    • Merci Choupi, pourtant je ne l’ai pas écrit dans de bonnes circonstances… Et rendre l’émotion que procure La Norma est bien trop difficile, je n’ai pas cette prétention ! 😀 Bises♥

    • Ha ha Lucie, tu m’as fait sourire !!! 😀 C’est vrai que j’ai un air de pirate !!! Je rajoute le lien complet (tu vois j’avais anticipé ton retard en mettant le lien vers ton blog, arf 🙄 , vous allez avoir ma peau autant qua vous êtes !!!^^)…

    • Ava, merci pour la Callas, la vie de cette femme m’a toujours fascinée ! Pour le lien, c’est la faute à BS, un coup ils mettent bs. FR et là visiblement ils sont repassés à bs.COM, franchement ! 🙄 Je corrige le fr en com car le lien que tu me donnes est mis ! Bises 😀

  4. Très joli comme à l’habitude 😀 je vois que nos hommes sont tout autant guindés dans leurs costumes et que les ailes se déploient 😉
    bises et je pense bien à toi 🙂 bonne journée !

    • Laure, j’avoue que je n’ai pas trop fait d’efforts pour pingouin ni pour mon texte en général mais que veux-tu, la banquise ne m’inspirait pas et les circonstances ne m’ont pas vraiment incitée à peaufiner ou à faire plus original ! 😆 Bises

  5. Un vibrant hommage, magistralement rendu. 😀 J’adooore ! 😀 Je viens de voir pour ton œil, et je compatis. 😀 Bon rétablissement et ne perds pas le bon œil. 😆

  6. J’aime l’idée que l’amour inspire le meilleur des plus grands artistes, c’est une réalité d’ailleurs, c’est peut être ce qui les différencie des autres.
    Bises et un rayon de soleil pour toi (tu ne le verras que d’un oeil mais tant pis…)

    • MTG, oui j’aime l’idée aussi mais malheureusement concernant la Callas, son amour pour Onassis a signé le début de la fin (et de la faim), elle a trop maigri, a perdu en partie sa voix et a sombré dans le désespoir… Je n’ai pas droit au soleil, ça tombe bien ici il n’y en a pas et j’enlève la compresse pour taper car d’un oeil je ne vois rien même avec les lunettes, alors… 😦 Bises♥ (je vais pouvoir rajouter ton lien COMPLET, hein ? :roll:)

    • Valentyne, je t’assure que non, je n’ai pas eu le temps de peaufiner mais alors pas du tout, je l’avais commencé mardi, j’ai laissé tel que et je l’ai fini vendredi matin, après je ne me suis occupée que des liens dans le temps qui m’était imparti !! 😦 Gros bisous ! 🙂

    • Merci Nunzi, je bichonne mon oeil 18 fois par jour (l’autre est jaloux) et je reste dans le noir aussi longtemps que mes nerfs le supportent !!! 😆 Et toi aussi fais attention à ce que tu manges !!! 😉 Miaous affectueux !^^

  7. Un très bel hommage à cette femme qui a eu une vie tellement fascinante et triste à la fois. L’extrait que tu partages avec nous a quelque chose de poignant et de tragique. Il est d’une tristesse infinie.

    • Merci MCL, je vais enfin pouvoir aller lire les textes que je n’ai pas pu lire samedi (jusqu’à maintenant) !! La vie de la Callas n’a pas été d’une folle gaieté…malgré la gloire…

  8. Très beau texte pour cette belle voix! mais dis donc, à la longueur du texte, je vois que tu ne reposes pas du tout tes yeux! garde-toi en bonne santé pour lire et écrire encore longtemps, stp.

    • Merci Patchcath, je me suis reposée l’oeil au maximum, je l’avais écrit déjà à moitié avant le pépin donc ce sont les liens à ajouter qui m’ont pris le plus de temps !!! 😉 Mais ça va mieux, ouf !

    • Soène, Merquin m’avait dit en commentaires qu’il serait en retard donc comme pour certains, je l’avais mis pour éviter d’avoir à rouvrir mon billet toutes les cinq minutes mais s’il n’a rien écrit, je vais l’enlever, bon là déjà je rattrape mon retard donc les liens attendront !!! 🙄 Bises cocotine !!! ♥

    • Ha Cat si en plus tu es dans Indésirables, je ne risquais pas de te voir !!! Je reprends un peu aujourd’hui (j’ai le droit un petit peu et je n’ai plus ma coquille, yeeeaaah !) J’ajoute ton lien et surtout je viens te lire !!! Ouiii ! Bises 😀

      • Merci pour le lien, Asphodèle ; ton texte est un bel hommage à la Callas, félicitations, et surtout rétablis-toi vite ! Bonne semaine. Je file chez Olivia, il faut donner son mot avant 21 heures !

        • Merci Cath, je n’ai pas voulu vraiment lui rendre hommage, juste parler de cette période de sa vie mais les deux sont liés ! 😉 Je prends soin de moi !!!
          t liés ! 😉

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