Livre voyageur qui vient de chez Clara, dont j’attendais beaucoup, vu son excellent classement dans le livre de l’été actuellement (depuis trois mois en fait) et qui m’a un peu déçue. Rien à reprocher à l’écriture, au postulat de départ, ni même à la façon dont le sujet est traité ! Je l’ai trouvé souvent « académique » pour moi empêchant l’émotion de remonter , je me suis essoufflée vers la page 90 jusqu’à la page 120, laissé, repris, et enfin de 140 à la fin, j’ai apprécié.
L’HISTOIRE
Une femme, Mia, cinquante-cinq ans, poétesse lunaire et torturée est confrontée au démon de midi de son époux qui fait une « pause », pause de 20 ans plus jeune, collègue belle, française et brillante de Boris, son mari, neurochirurgien de renom. Elle pète un câble et va passer un certain temps en hôpital psychiatrique avant de quitter New-York et un appartement où le trop-plein de souvenirs déborde. Elle va rejoindre sa mère qui vit en maison de retraite à Bonden dans le Minnesota, entourée d’octogénaires presque nonagénaires, pétillantes, accros à leur leur club de lecture, qui ne loupent rien de la dernière ligne droite de leur vie sachant que c’est la plus fragile. Elle va louer une maison proche et trouver un poste de professeur de poésie, même si elle n’a que sept éléves, bien et sages sous tous rapports de prime abord …mais pas tant que ça, finalement. Sa fille Daisy lui sera d’un grand secours également dans le travail de résilience qu’elle effectue sur elle-même. Elle rencontrera une voisine, femme battue par un mari violent et ivrogne sous les yeux des enfants qui hurlent. Sa chère soeur Béa joue aussi un rôle. Boris reviendra-t-il, a-t-elle vraiment envie de retrouver sa routine assassine mais confortable ? Quelles leçons a-t-elle tirées de cette « pause » ? Et des différents portraits de femmes rencontrées ?
MON AVIS
Ecrit à la première personne, c’est un livre bien pensé, réfléchi et abouti sans aucun doute qui met en scène un échantillon représentatif d’un microcosme matriarcal pour mieux dénoncer la prédominance de l’image masculine de notre époque encore dirigée et téléguidée par les hommes. Malgré les avancées, les femmes restent plus ou moins enfermées dans des schémas ancestraux. Des plus jeunes aux plus âgées, toutes n’ont pas la même perception qu’elle, qui se trouve au mitan de la vie, à un âge où l’on prend conscience (entres autres) qu’on ne « saignera » plus et qu’on n’enfantera plus. « Plus jamais d’enfants… On éprouve une tristesse mélancolique à la fin de la fertilité, une nostalgie, non des jours où l’on saignait, mais la nostalgie de la répétition pour elle-même, de la régularité du rythme mensuel, de l’invisible attraction de la lune en personne, à qui l’on a un jour appartenu…croissance et décroissance, vierge, mère, vieille. »
Mais il y a aussi beaucoup de références poétiques et littéraires, notamment Jane Austen qui revient souvent, la littérature l’aide dans cette reconstruction « sans les hommes ». La part belle est faite à la psychanalyse (sujet mignon de l’auteure) pour mieux mettre le doigt sur l’état de doute dans lequel elle avance en aveugle. La sexualité est abordée de façon parfois « anatomique » et étonnante pour elle. Car Mia reste une cérébrale avant tout : » Nous allons nous accorder un répit car, bien que je sois restée assise ici en personne, il y a au moins une demi-heure que je me suis quittée. J’ai fait une échappée mentale ».
Donc pas vraiment un coup de coeur, juste quelques bons moments, parfois ponctués d’autres, plus fastidieux…et un petit quelque chose de trop « cérébral ». Cela dit, je n’étais peut-être pas dans le bon état d’esprit pour l’apprécier totalement. Et je le relirai certainement un jour car j’ai l’impression d’être passée à côté.
Siri Hustvedt est l’épouse de Paul Auster depuis plus de trente ans. Ils vivent à Brooklyn, dans un quartier… coquet. Mais elle a un style bien à elle et la limiter à « la femme de » serait injuste. Pour en savoir plus sur ce livre, un court article du Figaro Magazine du 11 mai dernier, là et pour sa bibliographie, c’est ici.
Le billet très enthousiaste de Clara qui a beaucoup aimé.
Aaaah! Je vois à quelle page tu fais référence pour la 140 (de mémoire) à partir du moment où elle « parle » au lecteur?
Moi j’ai beaucoup aimé, à tel point que j’ai lu coup sur coup deux de ses essais, La femme qui tremble et Plaidoyer pour Eros (et là c’est encore plus cérébral, sans mauvais jeu de mots, mais elle sait nous entrainer personnellement dans des trucs assez compliqués)(bref, mon billet n’est pas paru encore, mais je crois que j’ai choisi la même photo du couple!) Dans ces essais tu en apprendras plus sur le ocuple, d’ailleurs (c’était mon passage Voici)(mais pas trop). Une blle historie d’amour en plus…
J’adore paul Auster, tu as raison, inutile de les comparer!
Oui c’est ça il me semble (je ne l’ai plus) mais quand elle commence à parler aussi de « l’autre aspect des longs mariages », elle en devient moins…médicale dans son analyse ! D’habitude, j’aime les lectures « cérébrales », là je crois que ce n’était pas le bon moment mais je note et j’ai envie de découvrir autre chose d’elle, sûr qu’elle n’a pas la plume dans sa poche, Madame Auster ! Et le peu que j’ai lu de lui, ce n’est pas le même style du tout ! Et je vais m’abonner à ta newsletter pour ne pas louper ton billet !^^
Je me suis laissée porter par cette histoire mais je sais que certaines lectrices ont eu les même réticences que toi …
J’aurais dû le lire plus tôt, dans l’enthousiasme de ton billet ! Ca m’a donné envie de la découvrir plus avant, c’est déjà pas mal ! Elle analyse trop par moments et cela m’a « ennuyée »… Mais dans l’ensemble c’est un bon livre !
Je vais attendre qu’il sorte en poche 😉
Oui quand la fureur médiatique retombe, notre regard est plus serein ! 😉
Je vais bien voir ce que je vais en penser … je ne vais pas placer mes attentes trop haut !
C’est mieux ! J’en attendais plus de…légèreté peut-être… mais je pense que ce livre touche et notre état d’esprit du moment a une grande influence !
J’ai hésité à me le procurer… je vais peut-être changer d’avis…
Je pense qu’il pourrait te plaire ! C’est assez centré sur la psychanalyse, très décortiqué et abouti, mais au détriment parfois de l’émotion, de la spontanéité. Il y a cependant de très beaux passages ! 😉
Comme Clara passé le début que j’ai trouvé un peu lent, j’ai beaucoup aimé. J’ai fait un billet en juillet, première lecture des vacances…..
Ce n’est pas que je n’ai pas aimé ! Il ne m’a pas emballée plus que ça, j’en attendais trop et je n’avais pas l’état d’esprit pour me concentrer sur ce sujet… je vais aller voir ton billet… Nous aurions pu faire une LC avec ce livre car il voyage et beaucoup l’ont lu ! 😉
Ton billet me rend quand même moins craintive face à ce livre !! Mais bon, il attendra un peu, après Tout ce que j’aimais, j’ai besoin d’autre chose !!
Oui, je pense 😉 Ou alors dns une phase où on a besoin de réfléchir intensément !
On est sur la même longueur d’ondes…
C’est ce que j’ai cru comprendre… 😉
Je ne l’ai pas lu encore, il faut vraiment que je l’achète!
Siri Hustvedt fait partie de mes auteurs préférés. Je l’ai découvert avec Tout ce que j’aimais, et depuis je suis complètement accro.
(en plus je la trouve beaucoup plus intéressante et douée que son célébre mari…)
Si tu aimes, vas-y ! C’était mon premier et je reste mitigée…même si il n’y a rien à dire sur la forme ! Jusque là son mari m’a plus ennuyée qu’autre chose, mais je ne désespère pas de m’y mettre, j’ai de quoi dans ma PAL ! 😉
A réserver à un moment où je sentirais mon esprit aux aguets ! (cet hiver sans doute ! ) Comme George, j’attendrais qu’il sorte en poche, pour me faire mon opinion ^^
C’est ce qui m’a manqué pour ce livre : un esprit affûté ! El il peut attendre la sortie poche…
J’avais été moins enthousiaste qu’espéré également…
Bonjour ! J’irai voir ton billet, je pensais que ça venait de moi ! Tu me rassures…
Rien que le titre me plaît, mais c’est entièrement subjectif et d’actualité. 😆
Sinon, je note dans un coin de ma tête.
Moi aussi tout m’a plu : le titre, la couverture, le thème traité, sauf…à un moment c’est un peu…chirurgical, mais très bien écrit ! (la psy maintenant ça me…voilà !)
P.S. : effectivement, pile-poil dans ton actualité 😀 (le titre seulement)…
J’aime trop les hommes pour penser seulement à m’en passer ne serait-ce qu’un été…
mais ta note de lecture déclenche une curiosité, quand même…
Ah Ah Célestine, c’est fait pour ! Mais c’est un livre qui ne m’a pas totalement emballée, malgré la qualité de l’écriture. Il y manque un je-ne-sais-quoi…de chair ! Trop intellectualisé ! En même temps c’est le domaine de l’auteure et mon avis est subjectif !
oh, un premier désaccord ! (pas grave !!!) J’aime beaucoup paul Auster (enfin, les 5 que j’ai lus, la trilogie new yorkaise, invisible, brooklyn folies) J’aime bcp la couverture de ce livre, mais je passe pour l’instant. A bientôt,
Il fallait bien que ça arrive ! Et quand je vais m’y remttre (à Paul Auster) nous serons peut-être d’accord ! 😉
Bonnes vacances et à bientôt ! 🙂
Dans ma PAL évidemment… (j’ai tellement aimé « Tout ce que j’aimais »… J’espère que je ne ressentirais pas la même chose que toi lors de ma lecture… Et que je l’aimerais autant que Clara !
Bel été Asphodèle
Merci l’Or mais l’été est bien avancé et toujours aussi peu ensoleillé, je garde le soleil dans mon coeur ! je ne connaissais pas Siri Hustvedt, j’ai été agréablement surprise par l’écriture juste parfaite ! Mais je me suis un peu ennuyée malgré tout ! J’espère que tu l’apprécieras à sa juste valeur ! Bonne fin de week-end à toi ! 🙂
En parlant de femmes…
Tu es taguée chez moi, aux couleurs de la Renaissance !
http://www.desgalipettesentreleslignes.fr/archives/2011/08/09/21765344.html
Bises. 🙂
Merci Lili !! J’ai vu ça… La Renaissance, arrgh, je suis une renaissance perpétuelle… Je m’y colle ! 🙂 Biiiises
Ping : Siri Hustvedt, Un été sans les hommes | Lettres exprès
Coucou Isabelle
Je suis très peu objective quand il s’agit de Siri Hustvedt, parce qu’au-delà de l’écrivaine, j’admire son combat pour la cause des femmes. Maintenant, objectivement parlant (mdr), j’ai aussi été un peu déçue, comme toi… J’ai préféré de loin « Tout ce que j’aimais ». Il est vrai qu’il était un brin académique. Mais si je m’arrête à ce que j’ai aimé, je dirais sa fine psychologie. Elle sait parler de la maladie mentale et de ses limites. Elle porte un regard juste sur la méchanceté, la violence et la douleur. Plein d’ironie et de sarcasme. Je ne pouvais passe à côté, même si ce n’est pas son chef-d’œuvre…
Bisous et bonne journée 🙂
Coucou Nadine, je comprends bien ta démarche, il m’arrive aussi d’être très peu objective avec mes auteurs-chouchous ! Mais là, j’en avais tellement entendu parler que la déception a été à la hauteur de l’espoir que j’y mettais ! Et je me suis ennuyée au début, je m’en souviens, j’ai eu un mal fou à franchir les 50 premières pages ! Après la fin ça va mieux mais pfffiou… Je lirais sûrement celui dont tu parles et qui m’a déjà été conseillé mais là tout de suite, je n’en meurs pas d’envie ! 😆 Ce sont des choses qui arrivent ! Bises et à bientôt sur une lecture qui nous aura ravi toutes les deux (ça doit bien exister^^)…