CINQUANTE NUANCES DE GREY D’E.L JAMES et un coup de gueule !

50 nunaces couv lattèsUne Lecture Commune initiée par Sharon (abandon par KO avant la fin), suivie par Philisine qui a voulu l’étudier d’un point de vue sociologique pour essayer de comprendre pourquoi il a tant plu aux ados (à mon avis pas que…), par Zarline qui a souri malgré sa douleur et Syl, pas folle, qui s’est arrêtée à la p.20. Personnellement  je l’ai lâché à la p.270 et on pourra donc me reprocher de ne pas l’avoir fini mais ce que j’ai lu m’a amplement suffi à savoir que ce livre était non seulement un torchon vulgaire et mal écrit, mais j’abonde dans le sens de Claudialucia (qui en avait fait un coup de sang) pour dire que la condition féminine n’en sort pas grandie.  Certains argueront du fait que je n’étais pas obligée de m’infliger ça, certes, mais si Phili l’a fait, me suis-je dit… en plus elle s’est donné la peine de m’envoyer le livre (que je n’aurais acheté pour rien au monde), c’était la moindre des choses que je jette un oeil dessus. J’ai repoussé mes limites…de lectrice protéiforme ! On va dire ça comme ça… Lire la suite

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Le challenge Francis Scott Key Fitzgerald change de main… Récapitulation !

F.-Scott-Fitzgerald-An-American-Icon-1Ce challenge devait s’achever en octobre 2014 après trois ans de bons et loyaux services. Mais voilà, je ne parvenais pas à faire le bilan final car ça me faisait mal au coeur de me dire que c’était fini ! Comme le Challenge « à Tous prix » me prend beaucoup de temps, en comparaison de ce diesel, Sharon a accepté gentiment de prendre le relais, nous aurons toujours à lire un Fitzgerald ou une bio, ou des correspondances, ou des témoignages le concernant, lui et Zelda, voire Frances Patricia dite Scottie, leur fille. Certes, ça ne se lit pas comme une série policière mais de temps en temps, c’est une bouffée d’oxygène dans l’univers de ce poète intemporel qu’est Fitzgerald…

Comme vous le savez et comme l’indique l’intitulé du challenge, vous pouvez également lire les contemporains de Fitzgerald, des années 1920 à 1940 : Hemingway, Dos Passos, Dorothy Parker, etc. Même des livres récents mettant en scène ces années là à condition que l’esprit « Lost generation » et « Enfants du jazz » soit de la partie ! les films aussi sont acceptés, ce qui élargit le champ des possibles.

Je récapitule en ôtant les inscrits qui n’ont jamais participé. Soit 17 personnes qui se reconnaîtront en allant sur la page du challenge. Mais restent 24 personnes qui ont fait, pour la plupart un beau parcours dans les trois catégories proposées :

INSCRITS 

ZELDA : 1 livrezelda-tournier3

1 -Syl, de Thé lectures et macarons : challenge honoré
1)Alabama Song de Gilles Leroy

2 -Anne de Des Mots et des Notes : challenge honoré
1) Z, le roman de Zelda de Thérèse Anne Fowler.

3 -Lou de Libellus : challenge honoré.
1) le film Gatsby le magnifique de Baz Lurhman.

GATSBY : 3 livresLe couple Fitz

4 -Jérôme de D’une berge à l’autre, son billet sur Gatsby  : pas fini…

5 -MissyCornish :, ICI sur Tendre est la nuit et sur Alabama Song. Pas fini

6 – Jostein  : presque fini !
  1) Z, le roman de Zelda de Thérèse Anne Fowler
2) Gatsby le magnifique de F. Scott Fitzgerald/

7 -Jean-Charles : pas fini mais challenge terminé.
1) Zelda de Jacques Tournier

8 -Natiora : pas fini.
(billet de présentation) du Jardin de Natiora.
1) Coucher de soleil de William Faulkner.

9 -Ostinato de Lukea Livres : challenge terminé
billet de présentation ICI.
1) Gastby le magnifique, ICI.
2) La fille sur le coffre à bagages de John O’Hara.
3) Alabama Song de Gilles Leroy.

10 -Séverine :
(billet de présentation), des Chroniques assidues :   pas fini.
1) Gatsby Le Magnifique.

11 -Galéa du blog Sous les galets :  challenge terminé, mais possibilité de passer à la catégorie supérieure…
1) Tendre est la nuit,
2) ALABAMA SONG de Gilles Leroy.
3) Fitzgerald le désenchanté de Liliane Kerjan

12 -Lulamaea du blog Littérature(s) :
1) Tendre est la nuit. Challenge abandonné…

13 -L’Irrégulière  de Les chroniques culturelles : challenge honoré mais peut continuer dans une autre catégorie !
1) Gatsby Le Magnifique,
2) Zelda de Thérèse Anne Fowler.
3) The Great Gatsby le film de  Baz Luhrman

14 – Lili, La Petite Marchande de prose : il en reste un pour terminer !
1) – Gatsby le magnifique,
2)- Les new-yorkaises d’Edith Wharton .
Et son billet de présentation !

NABAB : 5 livres et plus, illimité ! Fitzzzz haiiashley tumblr

15 -Béné31 du blog Des jours et des livres, : promue Nabab le 11.10.2013 : presque fini !
son billet de présentation.
1) Un recueil d’entretiens, intitulé « Des livres et une Rolls »
2) L’envers du paradis ;
3) Trois heures du matin de Roger Grenier, une bio originale sur Fitz ;
4) Le dernier nabab ;
5) Les heureux et les damnés de Francis S. Fitzgerald
6) BD : Super Zelda de Tiziano Lo Porto et Daniele Marotta (Ed. Sarbacane) (Béné n’a pas aimé du tout) (30 juin 2014).

16 – Nathalie, promue Nabab le 23/04/2013 avec : presque fini également !
1)- Gatsby le Magnifique, le 25 janvier 2012
2)
Une bio sur la vie du couple Fitzgerald,
3)- La vie à deux de Dorothy Parker,
4)-L’étrange voyage de Benjamin Button et La lie du bonheur  (nouvelles).

17 – Asphodèle  : honoré…
1). Alabama Song, sous forme de lettre à l’auteur (Gilles Leroy) pour un jeu d’écriture chez Babélio.
2)  Alabama Song de Gilles Leroy.
3). Zelda de Jacques Tournier (sur la vie du couple et le « making-of » de Tendre est la nuit). Chronique du 23.08.2011 ;
4). La Ballade du Rossignol Roulant (nouvelle) chronique du
29.09.2011. ;
5). Accordez-moi cette valse de Zelda Fitzgerald (15.12.2011) ;
6). Lots of Love, correspondance entre Francis et sa fille Frances dite Scottie.
7). Madame Hemingway de Paula McLain
8). Z, le roman de Zelda de Therese Anne Fowler
9). Lettres à Zelda et autres correspondances de F.S. Fitzgerald, première partie chroniquée, ICI.
10) Des livres et une Rolls (livres d’interviewes de F.S. Fitzgerald). Coup de coeur !

18 -Natacha de Marmelade de livres : challenge largement honoré !
1). Zelda de Jacques Tournier (chronique du 24.08.2011).
2). The Great Gatsby, (Chronique du 26 août 2011)
3). Lots of Love
4). La sorcière rousse (nouvelle) (chronique avril 2012)
5). Tout ce qui brille de Anna Godbersten, livre de 2012 mais qui se passe en 1929, avec ambiance « fitzgeraldienne », paraît-il !
6). Les heureux et les damnés et comme Natacha lit bien plus que moi de l’auteur elle a fait une page sur son blog, ICI.
7) Le dernier Nabab de F.Scott Fitzgerald
8) La ballade du rossignol roulant de F. Scott Fitzgerald
9) Super Zelda de Tiziana Lo Porto & Daniele Marotta
10) Paris est une fête d’Ernest Hemingway
11) The romantic Egoists de F. Scott et Zelda  Fitzgerald
12) La mort du papillon de Pietro Citati.

19 – Aymeline  de Arieste  : pas fini
1)  La Ballade du Rossignol roulant ;

20) Aircoba de La Dernière Phalange :* Hors concours car très antérieur mais à lire absolument si ce n’est déjà fait :
1) Gatsby Le Magnifique.
2) Tendre est la nuit, le 24/10/2011, magnifique aussi !

21) Sharon du blog de Sharon : Très bien honoré également !
1) La Vie à Deux de Dorothy Parker, ICI
2) Adios Hemingway de Leonardo Padura, ICI .
3) Paris est une Fête d’Ernest Hemingway, ICI.
4) Le dernier nabab de Francis S. Fitzgerald
5) Un légume (unique pièce de théâtre de l’auteur) de Francis S. Fitzgerald
6) Un recueil d’interviews de Francis Scott Fitzgerald, intitulé « Des livres et une Rolls »
7) Madame Hemingway de Paula McLain
8) Zelda de Michel Tournier

22 – Cynthia des Contes défaits  : pas fini mais je peux te repasser en Zelda.
1)Gatsby le magnifique (23/04/2013)

23 – Owl du blog Tawny Owl : idem que pour Cynthia
1) The Great Gatsby

24 – Eeguab-Modrone  : en cours…
1) Aventures d’un jeune homme de John Dos Passos.

À compter du 17 FÉVRIER 2015, merci de laisser vos liens chez SHARON, le challenge continue !

Les Logos de Natacha à votre disposition pour ce challenge, servez-vous si le coeur vous en dit !

fitzey-logo natacha-best-oneMerci à tous les participants, moi je continue et j’espère vous retrouver chez Sharon, un challenge est souvent une mine d’idées…

DES LIVRES ET UNE ROLLS de Francis Scott Fitzgerald

IMG_2085Tout d’abord, pour ceux qui me suivent depuis les débuts de ce blog en 2011,  vous savez ma passion (incontrôlée et inexplicable) pour Fitzgerald, son couple, sa vie de météore fragile dans un monde qui l’a encensé et recraché à peine dix ans après, jusqu’à sa mort à l’âge de 44 ans, prince déchu, malade à cause de l’alcool mais le coeur rongé par les effets collatéraux de sa légende écornée. Ce livre m’a vraiment bouleversée. Il s’agit en effet d’une compilations d’interviewes accordées entre 1920 et 1936, de ses débuts fracassants à quatre ans avant sa mort. Le contraste entre les premières et les dernières est saisissant. Gloire et déchéance. Infinie tristesse. D’autant que les ITW de l’époque étaient écrites, elles rapportaient certes quelques dialogues mais souvent reflétait l’impression du journaliste. Avec les interprétations que l’on peut imaginer mais pas tant que ça ! J’ y ai retrouvé des choses lues dans « Lettres à Zelda et autres correspondances » et des « anecdotes », en revanche pas vraiment inédites mais qu’on n’imaginait pas qu’elles aient compté autant, comme le complexe de ses pieds qui le mortifiait, il suppliait ses parents de pouvoir se baigner en chaussettes ou encore cette fête d’enfants qu’il organisa à 6 ans et où aucun invité ne viendra…le laissant seul dans son joli costume marin, avec le sentiment d’avoir vécu là sa première tragédie.

Je ne vais pas énumérer les ITW, j’en retiens deux, bouleversantes « Des livres et une Rolls », magistrale, publiée par le Smart Set en avril 1924. C’est d’une honnêteté douloureuse. Quant à la dernière « L’envers du paradis : Scott Fitzgerald a quarante ans, englouti dans le désespoir », publiée le 25 septembre 1936 par Michel Mok dans The New-York Evening Post, le lendemain de ses 40 ans, anniversaire  qu’il a passé avec les journalistes, elle est synonyme de curée pour moi, elle montre ce que Fitz était devenu à ce stade de sa vie, oublié, n’écrivant que des nouvelles pour survivre et elle m’a brisé le coeur. Un petit tas de kleenex gisait à côté de moi, témoins de mon émoi…

a fitz by roger violletFitzgerald était, en plus d’être un très bel homme selon les canons de l’époque, yeux verts au regard « pénétrant« , un vrai gentil, naïf presque par moments, et, comme le souligne fort justement Charles Dantzig dans sa préface,  Fitzgerald c’était l’inverse d’une posture, il a même sûrement été trop franc, étourdi, n’a pas vu venir la perfidie bien dissimulée de certaines questions où il n’était absolument pas forcé de répondre,  il a laissé dire les chacals jaloux de son succès, de sa vie de carte postale avec Zelda et Scottie leur fille, le beau couple à la mode, un homme à qui tout réussit trop facilement. Les journalistes sont tous tombés sous le charme, déconcertés par son naturel et sa sincérité parfois très maladroite, concernant les femmes notamment quand on lui demandait ce qu’il voulait que fasse sa fille plus tard : « Pas qu’elle soit fameuse, sérieuse, mélancolique et inhospitalière, mais riche, heureuse et artiste. je ne veux pas dire que l’argent amène forcément le bonheur. Mais avoir des choses, rien que des choses, des objets, rend une femme heureuse. La bonne sorte de parfum, une paire de souliers élégants. Ce sont de grandes consolations pour l’âme féminine. » (p.113 – in « Ce que pense « un romancier à flappers » dans The Courier Journal – 1923).gif scott zelda scottie

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Couverture originale de la première édition.

Fitz voulait être riche en méprisant l’argent et les riches, son oeuvre postérieure (« Gatsby le magnifique » notamment) en est la preuve ultime. Mais à ce moment de sa vie, après avoir fait fortune en 15 jours après les 100 000 exemplaires vendus de « l’Envers du paradis« , ce n’est pas flagrant dans les déclarations fanfaronnes qu’il fait à la presse. Comme le dit si bien Le Smart Set dans « Des livres et une Rolls » en avril 1924 : « C’est ici l’histoire d’un garçon qui, il y a quelques cinq ans, jeta une pierre dans les eaux placides de la littérature américaine, avec une telle force que l’éclaboussure s’entendit dans tout le pays et que les vagues continuent de s’abattre pour former de plus grands cercles, en amenant dans leur sillage d’étranges objets qui continuent de captiver l’ensemble du monde » (p. 129-130).Il y est aussi question de Zelda qui assiste à certaines interviewes et ne dément pas qu’elle écrit avec Scott, que ce dernier « pille » ses carnets. Là, j’émets un bémol, comme pour d’autres phrases sorties de leur contexte, prononcées sur le ton de la dérision mais reprises au premier degré. Oui Zelda a co-signé des nouvelles avec son mari, oui elle a écrit un livre en 1933 « Accordez-moi cette valse » mais nous n’avons pas la preuve que Fitz « pillait » ses carnets, même s’il est  acquis qu’elle a été une source d’inspiration puisque dans toutes ses héroïnes, il y a beaucoup de Zelda…

Puis, on s’éloigne peu à peu de « L’envers du paradis » écrit en 3 mois sous Coca-Cola et non imbibé de gin comme l’imagine déjà la plupart des gens.  Zelda est la « flapper« , cette créature féminine née en même temps que L’envers du paradis et c’est à elle que l’on demande la définition du terme. Fort bien expliquée pages 105-106, aussi bien physiquement que psychologiquement. N’oublions pas que l’on sortait de l’ère victorienne et L’envers du paradis a fait l’effet d’une bombe, remisant au grenier tout ce que l’on savait de la jeunesse. Scott se veut « l’écrivain de son époque » et surtout de cette jeune génération qui révolutionne les schémas du passé. Entraînant avec lui toute la jeune Amérique pressée de jeter les convenances et les corsets aux orties.gif flappers plumes le lundizelda jeune« Suis-je ambitieuse ? répéta-t-elle en écho à la question suivante. Pas vraiment mais j’ai beaucoup d’espérance. Je ne veux pas appartenir à des clubs. Ni à des comités. Je n’ai pas une nature « agrégative ». Rien qu’être moi-même et jouir de la vie »,dans le The Courier Journal – 1923, page 112.  La suite nous dira qu’elle n’en a pas joui longtemps en sombrant dans la dépression, on ne disait pas encore bi-polaire…avec les traitements barbares qu’elle dût subir à l’époque. Mais c’est une autre histoire. Je m’égare !

Ce que je retiens de ces instantanés qui auraient pu se contredire, recéler des incohérences est justement cette unité de ton, cet accord intime entre l’homme et ses écrits, son amour de l’écriture, du travail soigné au-delà de la chronologie qui retrace les étapes de la vie des Fitzgerald et surtout de Scott. Dans le chapitre « Les six générations de Fitzgerald », interview d’Antonio Buttitta dans le News and observer du 1er septembre 1935, on peut lire « Malgré ses trente-huit ans c’est toujours un gaillard d’allure juvénile. Il a l’urbanité et la finesse de certains de  ses meilleurs personnages – il pourrait sortir d’un de ses livres en réalité. » page 196.  N’y a-t-il pas plus beau compliment ?

Pour conclure, Fitzgerald n’était pas un homme parfait, parfois même un peu « limite » dans sa mysoginie (compréhensible) et surtout liée à l’époque , à son éducation XIXème (bien qu’il ait contribué à piétiner le Victorianisme ambiant). C’était un génie à sa façon, un être intègre qui a vécu autant ses rêves que ses désillusions, voire l’enfer à la fin de sa vie. Un homme fragile et sensible qui n’a pas failli à ses devoirs de père et de mari malgré les internements de Zelda, travaillant d’arrache-pied pour payer les factures des cliniques et les lycées, puis l’université de sa fille. Alors oui, ce livre signe l’apothéose d’une vie et son crépuscule décadent, la chute d’un ange désenchanté a toujours des accents douloureux…

Merci à Sharon de m’avoir offert ce livre que j’aurais dû lire bien plus tôt ! Il compte pour mon Challenge Fitzgerald que je vais transmettre à Sharon demain, amoureuse elle aussi de notre cher Fitz . Je vous donne les détails demain (le 17-18) avec le récapitulatif final de ce challenge qui a été mon premier « bébé » et que j’étais triste d’arrêter… Passer le témoin me rassure. Son billet très intéressant sur ce livre, ICI !

Des Livres et une Rolls de Francis Scott Fitzgerald, Préface de Charles Dantzig. Traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve – Editions Grasset & Fasquelle – ©2013 pour la présente édition et la traduction française – 265 pages – 17 €uros.

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Goat Mountain de David Vann – Matchs de la Rentrée Littéraire 2014 avec Price Minister

Goat Mountain de David VannUn peu plus et j’étais en retard pour rendre ma copie à Price Minister! Il faut dire que, pourtant fan de David Vann, ce livre ne m’a pas emballée du tout, j’ai eu du mal à le terminer tant certaines scènes sont dures, inhumaines. Le style au début est haché, des répétitions à foison ont heurté ma lecture et je n’y suis entrée qu’à reculons. (Tangible et intangible qui reviennent quatre-cinq fois en 20 pages m’ont sérieusement agacée). Et même si de beaux passages relèvent le plat, cette lecture s’est révélée indigeste, ma déception m’est restée sur l’estomac. Lire la suite

LE DIABLE TOUT LE TEMPS de Donald Ray Pollock

PollockUne fois n’est pas coutume mais je vous mets un extrait de la 4ème de couverture, pour vous donner une vue plus large du livre, car pour ne pas le déflorer je préfère vous parler de l’atmosphère qu’il dégage plutôt que des actions des personnages qui s’entrecroisent au cours d’une vie de chaos successifs qui ressemblent de près à l’enfer.

 » De l’Ohio à la Virginie Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s’entrechoquent : un rescapé de l’enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi… La prose somptueuse de ce premier roman de D.R. Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers qui rappelle ceux de Flannery O’Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy ». Lire la suite

Un été à Cold Spring de Richard Yates

YatesJ’ai connu Richard Yates grâce au film « Les Noces rebelles » tiré de son livre « La fenêtre panoramique » que j’ai lu dans la foulée et que j’avais beaucoup aimé. C’est un auteur méconnu mais qui, comme Fitzgerald dans un autre domaine écrit le désenchantement. La comparaison s’arrête là, le milieu middle-class de Yates est bien éloigné des paillettes de Scott et Zelda. En attendant, Kate Winslet qui avait adoré le livre a suggéré à Sam Mendès, son époux d’en faire un film et depuis, les oeuvres de Yates qui tombaient dans l’oubli depuis le succès d’Easter Parade en 1961 sont rééditées  dans la très belle collection Pavillons Poche de Robert Laffont.

Dans la petite ville de Cold Spring (qui porte bien son nom) près de long Island, Charles Shepard, officier de l’armée en retraite a acheté une modeste maison en bois, à son image : modestie et effacement le caractérisent mais il possède une dignité, une grandeur d’âme dont son fils Evan est totalement dépourvu. Sa femme Grace, dépressive depuis des années ne quitte guère son fauteuil à bascule. Evan va se marier, être père et divorcer, tout ça la même année. Il deviendra ouvrier, sans ambition, malgré les encouragements de son père à lui faire reprendre des études d’ingénieur.

Oui mais voilà, Evan n’aime que conduire, il est merveilleux de beauté et de grâce au volant de son tas de boue ! Il séduira la douce Rachel, affublée d’une mère hystérique et alcoolique et là les choses qui promettaient de s’arranger un peu, vont se gâter. Pearl Harbor se profile mais au grand désespoir de son père, Evan est réformé.
L’été 42 va les obliger à vivre tous ensemble et nous atteignons là des sommets où se cumulent les lâchetés humaines, les faiblesses et les limites de chacun.

A ce stade, je ne vous en dis pas plus mais Richard Yates excelle à nous conter le quotidien banal et désenchanté de gens simples qui non seulement n’ont pas d’ambitions extraordinaires mais en plus, perdent leurs dernières illusions dans l’alcool ou les mauvais choix. L’ennui et la banalité de leur existence font qu’ils n’ont rien à se dire et Evan pense à un moment donné : « Tous les mariages devaient pouvoir bénéficier d’un occasionnel embargo sur la parole » (p.91) C’est dire…

La prose de Richard Yates est minimaliste, condensée sur cette tristesse qui s’évapore des sourires même les jours heureux. Car on sait qu’ils ne vont pas durer. Il y a une pudeur dans le style de Yates, comme une retenue pour éloigner le malheur, le tenir à distance mais il finit toujours par rattraper les personnages. Un livre doux-amer comme je les aime, sans flamboyance ostentatoire mais des mots qui touchent.

je remercie Christelle et Cécile, les deux attachées de presse de Robert Laffont qui nous permettent de choisir nos lectures et nous proposent de petites pépites.

L’excellent avis de Fanny, de Netherfield Park.

Une participation au challenge américain de Noctenbule.logo mois américain de noctenbule

LES APPARENCES De Gillian Flynn

apparences viuvMême la couverture du livre offre un plissé de la robe en surimpression que nous pouvons toucher !! L’apparence a toute sa place ici ! Je ne m’attendais pas du tout à ÇA. Certes c’est un polar mais avec une trame psychologique sur la manipulation diablement bien faite et addictive !

De l’histoire, je ne vais pas pouvoir vous parler beaucoup car l’intérêt principal du livre repose sur sa construction, les volte-faces avant l’épilogue qui avouons-le n’est pas du tout à la hauteur du reste. Hormis ce bémol, je ne me suis pas ennuyée une seconde et c’est tout ce que je demande à ce genre de livres. A n’être pas trop vulgaire non plus, là aussi c’est limite mais supportable.

Amy et Nick, presque quarante ans, forment un couple middle-classe, bien sous tous rapports jusqu’au jour où la crise financière de 2008 les atteint de plein fouet et qu’ils sont obligés de quitter New-York, leur maison luxueuse pour une plus petite, pavillonnaire dans le Missouri natal de Nick où ce dernier a ouvert un bar avec sa soeur jumelle Go.

Le livre démarre le jour de la disparition d’Amy, le jour de leur cinq ans de mariage. Aussitôt ou presque, Nick devient le seul suspect car, outre le fait qu’il n’a pas montré d’affolement devant les caméras de télévision le jour du « drame »  (pensez donc, il souriait), il n’a pas d’alibi solide à l’heure de la disparition d’Amy.

Les chapitres alternent avec les voix de Nick et d’Amy, Amy parlant depuis son journal intime commencé en 2005, quand ils se sont rencontrés et les chapitres avec la voix de Nick se situent eux, dans le présent et le déroulement de l’enquête. Fatalement, on se dit que le passé et le présent vont finir par se rejoindre vu que le journal d’Amy suit la chronologie du temps, tout comme on se dit que c’est un mauvais rêve, qu’Amy va revenir mais non, pas du tout. Un superbe rebondissement arrive à mi-parcours et nous fait changer d’idée. De leur mariage cinq ans plus tôt à leur arrivée dans le Missouri, que s’est-il passé dans leur vie pour que le mystère s’épaississe au fil de l’enquête ? Que se passe-t-il que les autres ne savent pas surtout ? Les autres ici sont les célèbres parents psychologues d’Amy, auteurs d’une série enfantine à succès et qui met en scène…leur propre fille, « L’épatante Amy », un avatar parfait de ce que devrait être Amy. Il faut compter également sur la soeur jumelle de Nick, Margo dite Go… Ce qui est intéressant dans ce livre et que j’ai trouvé surprenant pour un polar, c’est l’étude au scalpel de la psychologie d’un couple. pourquoi les filles choisissent de se marier, pourquoi les hommes sont-ils si niais devant une jolie fille ? Se choisit-on pour ce que l’autre est vraiment quand on le rencontre ou espère-t-on qu’il deviendra idéal, à l’image de ce que l’on attend d’un mari ou d’une épouse ? Les apparences sont le moteur qui donne à la vie sociale sa raison d’être, elles maintiennent « l’amour » ou ce qu’il en reste dans un nuage en suspension mais elles sont truquées pour ne pas dire pipées et quand le nuage perce, ce n’est pas de l’eau qui tombe mais de l’acide sulfurique. Derrière le vernis, les pires scénarios se trament… et c’est ce que Gillian Flynn nous prouve ici avec maestria, si ce n’est la fin, surprenante et décevante car on aimerait nous lecteurs qu’il y ait une justice, mais non, pas là : les méchants restent méchants et les lâches ne deviennent pas des héros du jour au lendemain. Sinon, on reste en apnée jusqu’au bout !

Il y a aussi un tableau de l’Amérique actuelle, sur fond de crise des sub-prime et des passages très bien décrits sur ces maisons abandonnées, sur la pauvreté des petites villes autrefois pimpantes qui ne sont que l’ombre d’elles-mêmes, comme nos personnages qui suivent la spirale infernale du déclassement social et de ses répercussions dans leur vie familiale. Gillian Flynn, originaire et amoureuse de son Missouri natal nous livre des pages émouvantes sur la maison de Mark Twain à Hannibal qui ne fait plus recette et ne se vendrait pas pour des sommes extraordinaires. C’est dire… La description du gigantesque centre commercial  de la ville, principale source de travail quelques années plus tôt offre une vision apocalyptique avec ses rideaux baissés, ses SDF drogués et désespérés.

Vous l’aurez compris, un livre qui, malgré un style simple soulève bien d’autres interrogations à travers la disparition de l’héroïne, un livre qui nous répète (si on ne le savait pas) qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Tout est affaire de manipulation, l’auteure joue avec nos nerfs pour notre plus grand plaisir.  Un  pavé de 650 pages qui est loin d’être indigeste !

Les avis divers et variés de : AifelleAlex Brize Cristie Galéa Hélène Keisha Liliba  Mango Sandrine Stéphie Theoma Véronique.  Et depuis que j’ai tapé ce billet, les avis de George et Belette. Et Clara, que j’avais oubliée !

Ce livre a été lu en partenariat avec Le livre De Pochelogo ldp

Il compte pour les challenges suivants :  » Romancières américaines » de Miss G.  le « mois américain » chez Noctambule.  « Thrillers et polars » chez Liliba. Pour mon challenge « À tous prix », aussi (Grand Prix des Lectrices de elle 2013, catégorie policier). Et celui d’Irrégulière dans la catégorie « amour cauchemardesque »…Logo challenge polars liliba 2013

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QU’AVONS-NOUS FAIT DE NOS RÊVES ? de Jennifer Egan

egan couvSi vous aimez la pop et surtout la punk music, si vous aimez les livres puzzle où les chapitres déconstruits prennent leur sens une fois la dernière page tournée et si la nostalgie est un sujet qui ne vous lasse pas alors ce livre est fait pour vous.

Qu’avons-nous fait de nos rêves ? est un livre atypique, Prix Pulitzer 2011 (on se dit qu’il y a une bonne raison). D’un sujet battu et rebattu, Jennifer Egan s’en empare ici avec une certaine virtuosité et nous balade du présent au passé, du passé au présent pour répondre à la question du titre. Essayer d’y répondre du moins sans faire trop mal à ses personnages… Lire la suite

ABSOLUTION de Patrick Flanery

Un très beau livre de la rentrée littéraire publié chez Robert Laffont dans la collection Pavillons et 450 pages exigeantes bien qu’il s’agisse d’un premier roman ! Il m’a fallu passer le cap des 100 premières pages pour entrer complètement dans ce livre à la construction diabolique et aux rebondissements passionnants.

absolution couvL’action se déroule en Afrique du Sud, au Cap essentiellement. Clare Wade est une romancière célèbre, reconnue dans le monde entier, et beaucoup moins dans son propre pays ;  elle arrive à un âge avancé et se décide à confier l’écriture de ses mémoires à Sam Leroux, jeune universitaire qui revient au pays après des années passées à New-York, loin de cette Afrique du Sud qui ne lui a pas laissé que de bons souvenirs. Lire la suite

Z LE ROMAN DE ZELDA de Therese Anne Fowler

z comme zelda roses et pétalesZelda Fitzgerald a déjà fait couler beaucoup d’encre, parce qu’elle était la femme de Francis Scott Fitzgerald, chef de file de la Beat Generation, des Enfants du Jazz, qu’elle était excentrique, intelligente et qu’elle connut un destin tragique . Et puis, contrairement à Hadley Hemingway, Zelda a vraiment participé à l’élaboration de l’oeuvre de son époux tout autant qu’à leur légende. En essayant d’exister. C’est là que les choses se sont gâtées.

L’auteur a beau avouer que ce livre est né « de l’estime et de l’affection qu’elle porte à la fois à Zelda et à Scott », il n’en reste pas moins un plaidoyer en faveur de Zelda, entre faits biographiques avérés et roman. La frontière ici est très mince tant on y retrouve d’évènements basés sur des correspondances bien réelles. Non pas une « réhabilitation » romanesque comme l’a fait en  2007 Gilles Leroy avec Alabama Song mais un roman, qui s’appuie largement sur les documents auxquels T.A. Fowler a eu accès, notamment les volumineuses correspondances des deux intéressés, celle de Scottie, leur  fille et « sa » Zelda » colle au plus près de la réalité recueillie dans ces investigations. Therese Anne Fowler reste objective et on ne peut s’empêcher de penser que Scott Fitzgerald malgré ses idées progressistes était resté très 19ème siècle quant à l’idée qu’il se faisait du rôle de la femme dans un couple et Zelda, ayant grandi dans un certain conservatisme malgré ses frasques, n’a pas su se révolter ou le quitter. Par amour ? Par manque de confiance en elle ? Sûrement un peu des deux…Avoir été une « flapper », ces femmes modernes des années 20, comme le dira Scott plus tard n’aura servi qu’à « faire vendre« , certainement pas à s’émanciper. Ce n’était qu’un écran de fumée de plus.

La jeunesse, les dix premières années de vie commune du couple sont plus détaillées que la fin de leur vie , crépusculaire s’il en est…  Il est vrai que les années folles passionnent et c’est avec elles qu’ils ont grandi avant de vieillir trop vite, lui rongé par l’alcool et elle par les traitements infligés aux malades mentaux à cette époque. Et pourtant,  tout avait avait si bien commencé !zelda jeune (Ci-contre, à droite, ©Zelda à 17 ans, à Montgomery, Alabama).

Zelda Sayre est née en 1900 dans une honorable famille de Montgomery en Alabama, elle est la cadette des filles du juge Sayre, celle à qui l’on passait tout. A 17 ans, la belle du Sud qu’elle était a déjà fait pleurer les garçons de Montgomery et quand elle croise le regard du jeune officier Fitzgerald, en 1917, engagé dans l’aviation pour faire la guerre, le coup de foudre est immédiat. Mais Zelda est une enfant, Zelda aime jouer et après avoir annulé son mariage avec Scott, trop pauvre, elle acceptera de l’épouser s’il devient un grand écrivain. Une semaine après la publication de L’Envers du Paradis, le 3 avril 1920, elle l’épouse à New-York, en grande pompe, à l’église Saint-Patrick. Elle a 20 ans, lui 24 et le début d’une folle vie de fêtes, de voyages commence. Ainsi qu’une grande histoire d’amour. On oublie trop souvent que malgré les tensions, les disputes, les séparations, ils se sont aimés jusqu’à la mort de Scott en 1940.envers du paradis couv

Leur fille, Patricia Frances dite Scottie naîtra un an plus tard, en 1921 et ils s’embarqueront pour la France dès 1924. Paris, est the place to be pour devenir un écrivain reconnu. Mais très vite, ils choisissent la Riviera, Antibes, Saint Raphaël, entre autres… Scottie est élevée par des nounous pendant que ses parents se perdent en fêtes, débauches d’alcool, de toilettes et d’argent, alors même que Scott est très vigilant sur ses comptes. Il a souffert de la pauvreté, il déteste les riches du moins ce que « les riches font de l’argent » et vivre comme un prince est une revanche sur une enfance et une adolescence faite de privations (et de vexations). Mais il faut écrire pour maintenir le standing, envoyer des nouvelles entre deux romans, des nouvelles qui rapportent davantage le plus souvent en paraissant dans des journaux connus. Très vite, Zelda se lasse de la cour de parasites qui entoure Scott, une cour qui l’encourage à se noyer dans le gin chaque jour un peu plus (il n’en a pas vraiment besoin, il sait le faire tout seul)… Zelda cherche sa place, c’est une artiste, à défaut de pouvoir écrire librement elle veut danser et s’astreint à une discipline de fer avec une célèbre danseuse russe, laissant Scott à son « cher Hemingway » qu’elle hait (et c’est réciproque), le mettant en garde contre les rumeurs qui courent sur leur compte à tous les deux : Hemingway serait bisexuel et il a des « vues » sur Scott… Ce que laissait déjà entendre (plus ou moins) Gilles Leroy dans Alabama Song… Scott la remet à sa place quand elle manifeste un petit désir d’indépendance, ne serait-ce que voir son nom à elle au bas des nouvelles qu’elle écrit mais qui…se vendent beaucoup mieux si elles sont signées Francis Scott… Doucement mais sûrement, elle glisse vers l’ombre où elle se doit d’être et elle y restera à jamais.

En 1930, c’est le premier séjour à Prangins en Suisse, une clinique huppée où le diagnostic de schizophrénie tombe pour Zelda comme un couperet. On sait aujourd’hui qu’elle était certainement bipolaire (et dépressive) mais sûrement pas schizophrène et pas si dingue qu’on a voulu le faire croire ! Scott mettra un point d’honneur à subvenir aux besoins de sa femme, bien après qu’ils aient cessé de vivre ensemble. Pour Zelda, ce n’est que le début de traitements aberrants aux doux noms de « chocs d’insuline », « électrochocs » et autres barbaries de l’époque… Elle faisait trop de sport paraît-il, était certes trop maigre et dénutrie mais de là à être schizophrène, il y a un pas que la psychiatrie balbutiante du début du 20ème siècle a franchi allègrement pour masquer son ignorance crasse.zelda couv de son livre save me this walz En contribuant à la détruire avec des traitements totalement inadaptés. (Ci-contre à droite : © Zelda en tutu de danseuse, photo qui illustre son seul et unique roman : « Accordez-moi cette valse ».)

La suite on la connaît. Personnellement je la connais bien. D’où quelques longueurs (pour moi, je précise) car hormis la « haine » pour Hemingway (que je ne savais pas si féroce), je n’ai pas appris grand-chose mais le portrait que fait l’auteure de Zelda m’a touchée ! Scott finira par s’exiler à Hollywood pour vendre des scenarii qui ne seront pas toujours portés à l’écran tout en continuant à écrire des nouvelles pour payer les hospitalisations de Zelda et la scolarité de Scottie. Tout en entretenant une liaison avec une journaliste, Sheila Graham. Zelda savait mais n’en parlait pas souvent. Ils n’ont jamais cessé de s’écrire et à la passion des débuts, une tendresse et un lien incassable ont succédé malgré tout ce qu’ils se sont reprochés. Il commencera aussi son dernier roman paru à titre posthume, Le dernier nabab avant de mourir en 1940, à 44 ans d’une crise cardiaque. Zelda lui survivra huit ans et périra dans l’incendie de l’hôpital d’Asheville en Caroline du Nord où elle séjournait lors d’une énième hospitalisation.

Cet excellent roman met le doigt sur ce qui a fait et défait le couple, sans jugements de valeur déplacés. Un doigt long et fin comme on imagine celui de Zelda qui souligne à quel point cette femme, certes frivole, certes malade n’était pas née à la bonne époque et a souffert de ne pas avoir été comprise plus que d’être mal-aimée. Si l’image de Scott pâlit légèrement sous la plume de l’auteure ce n’est pas par méchanceté, elle n’a fait que rapporter des faits, une réalité indiscutable sur deux enfants qui se sont pris pour des anges mais qui ont eu trop vite du plomb dans l’aile sans que l’on puisse accuser l’un ou l’autre de manière irréfutable. Comme l’avait dit Scott lui même un jour, « leur mode de vie était une entreprise de démolition ». Ils n’étaient pas « corrects » dans le sens où l’Amérique a replacé ce vocable aujourd’hui. Leur vie et leur mort sont à l’image de la violence, des fulgurances qui ont traversé leur existence de météores éternellement jeunes, même au crépuscule de leurs vies détruites. Pour que peut-être aussi ne meure jamais la légende…

gif scott zelda scottie© gif issu d’une vidéo amateur que l’on peut trouver sur YouTube : Scott, à gauche et Zelda à droite jouant avec leur fille Scottie au centre…

 Je vous conseille également de lire les billets d‘Anne, d’Argali, de l’Irrégulière.

Si vous aimez ce couple et souhaitez en apprendre davantage sur eux, si vous aimez F.S. Fitzgerald et si vous voulez en savoir plus sans difficultés (de lecture), je vous conseille vivement ce livre.

Editions Michel Lafon, 2013, 427 pages.

Merci aux Editions Michel Lafon et à Amandine pour ce partenariat !

Une participation à mon challenge Fitzgerald, une au challenge amoureux de l’Irrégulière dans la catégorie « amours éternelles ». Et j’allais oublier le challenge de George, « Romans sous influence« , pas besoin de dire de qui d’ailleurs !!!

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LES REVENANTS de Laura Kasischke

les revenants de l.kasischkeUn pavé de 660 pages et une grosse déception ! J’avais été enthousiasmée par ma lecture d' »Un oiseau blanc dans le blizzard » et je me régalais d’avance d’avoir à me mettre davantage sous la dent, eh bien que ce fut douloureux ! Même si il y a du bon, je modère mon propos, ce roman trop long, fouillis m’a vite lassée et ne m’a même pas surprise !

Je l’ai lu avant « Les débutantes », l’action se passe aussi sur un campus avec des jeunes qui font l’apprentissage de l’âge adulte, de la mort, mais c’est tout. Pour le reste, Laura Kasischke nous balade entre présent, passé et surnaturel élaboré et argumenté mais peu convaincant. Lire la suite

LES DEBUTANTES de J.Courtney Sullivan

Les débutantes de j.courtney sullivanLes débutantes ce sont quatre jeunes filles qui vont devenir les meilleures amies du monde, ce sont aussi quatre « Smithies » car elles se sont connues à la prestigieuse université féminine de Smith, une des sept en Amérique, regroupées sous le nom des « Sept soeurs ». Des femmes célèbres sont sorties de Smith, dont Sylvia Plath (promo 1955), Margareth Mitchell (promo 1922) et beaucoup de féministes engagées. Ce livre sur l’amitié féminine dont l’action se passe en partie sur un campus aurait pu être un énième livre futile sur le sujet. Loin de là ! Même si certains personnages sont légèrement caricaturés, c’est pour la bonne cause et le discours sur le féminisme de J. Courtney Sullivan est particulièrement intelligent. Lire la suite

GENESIS de Karin Slaughter

genesisVoilà un livre dont j’aurais aimé pouvoir dire du bien car l’auteure est vraiment une femme bien ! Elle se sert d’une partie de ses droits d’auteurs pour sauver les bibliothèques (Save the libraries) et pas seulement dans son état, la Géorgie mais à un niveau national. Je vous conseille l’article d’avril 2013, du Monde, ICI. Malgré ces considérations, hélas, je ne cautionne pas ce type de littérature, fût-elle pétrie de bonnes intentions. Lire la suite

UNE CHANCE DE TROP de Harlan Coben

coben couvSachant qu’Harlan Coben, « le maître de nos nuits blanches » serait aux Quais du Polar, j’ai fait l’effort de déterrer ce livre de ma PAL, histoire de me faire une idée et, pourquoi pas  le faire dédicacer. Mais euh…, je n’ai pas été vraiment enthousiasmée, je me suis contentée de regarder le monsieur de loin (en plus il y avait la queue, très peu pour moi !) .

Marc se réveille à l’hôpital après 12 jours d’inconscience totale. Le réveil est difficile : on lui apprend que sa femme n’a pas survécu à la fusillade dont ils ont été victimes, un matin au petit déjeuner. Tara leur fille de six moix a été kidnappée. Grâce à la fortune de son beau-père et sur les conseils de son meilleur ami avocat, Mark va remettre la rançon exigée, mais le FBI étant prévenu, l’opération loupe, les ravisseurs prennent l’argent mais on ne lui rend pas sa fille. Hagard, il reprend son travail de chirurgien plastique tout en continuant son enquête, sachant que le mari est toujours présumé coupable par la police et cela bien qu’il ait failli mourir… Une course contre la montre commence où notre héros doit échapper à la vigilance des fédéraux, renouer avec son premier amour, et ne pas perdre espoir de retrouver sa fille vivante.

Il y a beaucoup de morts dans ce livre, et peu d’enterrements. Les salauds sont laissés sur place et n’ont que ce qu’ils méritent. «  L’homme était mort. Pas besoin d’être médecin pour le constater. La moitié de son crâne avait été arrachée. De la cervelle coagulée, blanc rosé maculait le bois. » (p 319). Soit. Il faut quand même attendre les 40 dernières pages pour un dénouement honnête, qui sauve le reste parce qu’il n’est pas politiquement correct. Il pose le cas de conscience : qu’aurions-nous fait à la place de certains ? Un peu d’humanité dans ce monde de brutes était bienvenue. Soit. Justement, quarante pages sur la somme de 470 sont un peu justes pour faire passer la pilule. Par ailleurs, les ficelles utilisées (dont je ne peux vous parler sans spoiler) ne sont pas nouvelles et il n’est pas difficile de se faire une petite idée des vrais coupables avant le dénouement. Quant aux ravisseurs, ils sont eux aussi énormément cliché. Le style ? Si tant est qu’il y ait un style, ne m’a absolument pas séduite, j’ai même peiné pour poursuivre pendant les cent premières pages (après on s’y fait). C’est aussi une image très répandue et très déjà vue de l’Amérique middle-class du début des années 2000 : ils s’habillent tous chez Gap (déjà repéré chez Douglas Kennedy), les enfants jouent à la Game Boy Advanced en écoutant Britney Spears. Avec ça… Je n’ai pas passé de nuits blanches, ça ne m’a pas déplu totalement sinon j’aurais abandonné, juste bof-bof !

Et hop, une participation au challenge Thrillers/Polars de Liliba.

Logo Thrillers & Polars chez Liliba

Fragments de citations avec Fitzgerald et Jacques Tournier

Fitzzzz haiiashley tumblrDepuis que j’ai trouvé cette photo sur un Tumblr, ma « Fitzéite » aigüe m’a repris et j’ai ressorti ce livre magnifique qu’est Fragments de Paradis, une petite chose de 1400 pages incluant Tendre est la nuit et des nouvelles inédites. Mais la Préface de Jacques Tournier, ami de la famille Fitzgerald et son plus fidèle traducteur, fourmille d’informations. Comme je ne pourrais pas vous chroniquer ce livre en un seul billet, je vous laisse un extrait de la préface, un extrait qui nous parle de l’homme Fitzgerald.

fragments de paradis-omnibus

« Fragments de quel Paradis ?
Lorsque Zelda voulut offrir à sa première petite-fille une image de ce grand-père  qu’elle n’avait pas connu, elle découpa dans du papier une silhouette en complet-veston avec deux grandes ailes qui s’élargissaient dans le dos, et elle dit :
– Il semblait avoir entre les épaules une sorte de crochet céleste qui le maintenait au-dessus du sol, en état de lévitation enchantée, comme s’il savourait en secret le pouvoir qu’il avait de voler et ne consentait à marcher que pour céder aux convenances.
Et Scottie ajouta :
– C’était un temps où les guerres paraissaient lointaines et les lunes inaccessibles.

Il se voulait venu d’ailleurs. Quelques mois avant sa naissance, ses deux soeurs étaient mortes par accident. Sa mère l’avait accouché dans les larmes. Longtemps, au cours de son enfance, il avait refusé cette filiation. (…)
– C’est là dit-il que j’ai enterré mon premier amour d’enfant, l’amour de moi-même. Je ne voulais pas croire que je mourrais comme les autres, et je m’étais persuadé que je n’étais pas le fils de mes parents mais d’un Roi tout-puissant qui régnait sur le monde.

Il appartenait à un paradis d’imagination, qui s’est matérialisé sous ses yeux lorsqu’il a rencontré Zelda. Il ne s’y trouvait ni serpent ni arbre de la connaissance. La pomme de la tentation, c’était Zelda elle-même, et la première fois qu’il y a mordu, en l’embrassant, il a su qu’il abandonnait à jamais ce paradis imaginaire pour celui qu’offre la Terre, qui n’est pas son « envers », mais cet autre côté vers lequel on bascule lorsque l’Ange à l’épée en interdit l’entrée. A vingt ans déjà, dès son premier roman, il savait que l’écriture seule pourrait le lui rendre et qu’il chercherait tout au long de sa vie, à travers les mots, la mémoire et l’oubli, le temps présent et la distance, à reconnaître dans l’air qui l’entoure celui qu’il avait respiré autrefois et, comme l’écrit Proust :  » qui ne pourrait lui donner cette sensation profonde de renouvellement que s’il avait été déjà respiré. »

Jacques Tournier.

Une participation à mon Challenge Fitzgerald & contemporains (que je mets à jour demain, ceci dit !!! Vous voilà prévenus ! :))…fitzey-logo natacha-best-one

La citation du jeudi, c’est une idée de Chiffonnette.

UN OISEAU BLANC DANS LE BLIZZARD de Laura Kasischke

 Je suis subjuguée par le style de Laura Kasischke. D’un fait divers banal, sa mère a quitté abruptement le domicile conjugal,  elle le transforme en conte « livide », en fait d’hiver transparent et fragile comme les flocons de neige qui se déposent dans ses pensées et sur les pelouses de sa banlieue ennuyeuse. Il y a beaucoup de silences glacés et blancs comme les non-dits mais c’est aussi très noir ! L’habileté glaciale de l’auteure à nous emmener avec elle sans lâcher le livre est machiavélique. Coup de coeur ! Lire la suite

LA CITATION DU JEUDI avec Laura Kasischke

Je viens de terminer « Un oiseau blanc dans le blizzard », et je suis subjuguée par le style de Laura Kasischke ! Ce qui est un fait divers banal mais important puisque la mère de l’héroïne choisit de disparaître du jour au lendemain se transforme sous la plume de l’auteur en un conte léger et brûlant comme ces flocons de neige qui se déposent en tournoyant dans ses pensées… Je vais vous en parler très vite, en attendant, un extrait sur la vision des hommes de cette adolescente qui vit dans un milieu propret ! © crédit photo, clic ! Lire la suite

LE CHAT QUI LISAIT A L’ENVERS de Lilian Jackson Braun

Grâce à Sharon qui m’a offert les deux premiers tomes de cette série, j’ai passé deux jours de détente absolue, souriant à l’humour très anglais qui ponctue ce roman policier moins déjanté que je ne l’aurais cru ! Tout à fait crédible en tout cas… pour qui a déjà eu un chat dans sa vie et a tissé des liens avec ! Lire la suite

VOYAGE EN FRANCE de Henry James

Voilà un livre qui a enchanté mon été en quarante étapes, de Tours au départ à Dijon pour l’arrivée en passant par Nantes, Bordeaux, Angoulême, Avignon, Tarascon, Toulouse, etc. Quand on sait qu’Henry James a fait ce voyage il y a plus d’un siècle (1882), et dans des conditions que notre époque jugerait spartiates, dans un temps « où Jules Verne n’avait pas encore inventé les aéroports » comme il est souligné dans l’introduction, nous prenons alors la mesure de la richesse exceptionnelle de ce voyage.  Au-delà de la bonhomie de l’auteur (pas toujours), de son oeil exercé quand il le pose sur des classiques d’architecture, il y a un homme cultivé, scrutateur mais surtout « participatif » qui nous emmène dans ses découvertes avec le regard franc d’un enfant devant l’inconnu. Le regard d’un américain débarrassé des clichés habituels, qui plus est.

Henry James a lu très jeune les auteurs français et européens, a voyagé à travers toute l’Europe et est installé en Angleterre quand il entame ce périple. En plus de ses malles qui le suivent en voiture à cheval, en tortillard ou à pied, son « bagage culturel » n’en est pas moins faramineux. Pas une ville où il n’évoque l’histoire, l’histoire des monuments, de la ville, des religions, qu’il mêle habilement à ses réflexions personnelles, à ses impressions, à ses perceptions. Cette culture et son français courant lui permettent de saisir des nuances que bon nombre de français, aujourd’hui adeptes du tourisme rapide sont bien loin d’égaler… Ce n’est pas pour rien que ce Carnet a servi de bible près d’un siècle aux touristes anglais et américains désireux de parcourir l’Hexagone. Sous le ton patelin non dénué d’humour, il insiste parfois sur la nécessité de ne pas brûler les étapes, de prendre son temps et c’est à l’amble du pas des chevaux ou à la lenteur des petits trains que nous suivons ses pérégrinations. Ainsi, quand il arrive à La Rochelle où il s’attendait à rencontrer le Sud, il rectifie : « D’ailleurs il me semble qu’arriver d’un bond dans le midi, s’y réveiller pour ainsi dire, constituerait un plaisir très imparfait. On éprouve ce plaisir dans sa totalité en s’approchant par étapes et gradations, en observant la succession d’infimes changements par lesquels le Nord devient le Sud. Ils sont d’une extrême subtilité, mais l’oeil de celui qui, comme moi, aime vraiment le Sud, n’en laisse échapper aucun. » (P.162-163). Et c’est vrai que rien ne lui échappe, il va à la rencontre des gens, note les auberges soignées en bon épicurien, observe beaucoup les femmes, les femmes « actives » : « C’était une jolie jeune femme, une sacoche accrochée à la ceinture, qui régnait sur la plate-forme (…), elle nous emmena en ville dans un nuage de poussière comme jamais je n’en ai avalé d’aussi épaisse. J’ai déjà eu l’occasion de parler des femmes en France, de leur façon d’être toujours sur la pente ascendante : j’avais là un exemple insigne de leur utilité sociale. » (p.224).

J’ai beaucoup aimé ses trois heures d’escale à Tarascon sur les traces de Tartarin d’Alphonse Daudet qu’il connaissait. Non seulement il fait revivre les lieux où se déroule l’action du livre en l’imaginant à « sa sauce » mais y ajoute la pointe d’impertinence poétique qui fait le charme de ce Carnet de Voyage : « Parmi les autres centres d’intérêt, on trouve d’abord une vive somnolence qui en colore l’aspect, comme si la sieste de septembre qui s’était prolongée en octobre, y durait plus longtemps qu’ailleurs. » (P.264). Mais il n’est pas toujours béat d’admiration, comme à Toulouse qui le déçoit par son architecture et l’ambiance qui y règne, même s’il s’excuse de « son manque de gentillesse » :  » L’étrange est que cet endroit soit à la fois animé et morne. Une multitude gens bruns qui remplissent de bruit une ville plate et tortueuse, qui ne produit rien que je réussisse à découvrir » (p.193).

Dans ce carnet, érudit sans jamais être ennuyeux, ce qui est en soi un joli tour de force, Henry James m’a fait l’effet d’un fiancé à la fois transi et indulgent, mais sans concessions face aux milles facettes d’une belle capricieuse parfois, insaisissable ou offerte. Il en a extrait la substantifique moelle chère à Rabelais pour nous offrir un tableau piquant et empli de la douceur de l’automne pendant lequel s’est déroulé ce voyage. Et s’il voulait se conforter dans l’idée au départ que « Paris n’est pas la France », il reviendra avec la certitude que « La France n’est pas Paris ». Délicieusement surrané et encore d’actualité !

Merci à Christelle des Editions Robert Laffont pour l’envoi de ce livre paru dans la très agréable Collection Pavillons Poche!

SUR Henry James : extrait de Wikipedia :

De février 1869 au printemps 1870, Henry James voyage en Europe, d’abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman, Le Regard aux aguets, écrit entre Venise et Paris. De mai 1872 à mars 1874, il accompagne sa sœur Alice et sa tante en Europe où il écrit des comptes rendus de voyage pour The Nation. Il commence à Rome l’écriture de son deuxième roman Roderick Hudson, publié à partir de janvier 1875 dans l’Atlantic Monthly, qui inaugure le thème « international » de la confrontation des cultures d’une Europe raffinée et souvent amorale et d’une Amérique plus fruste, mais plus droite. À cette époque, il aborde aussi le genre fantastique avec la nouvelle Le Dernier des Valerii (1874), inspirée de Mérimée, avant de trouver sa voie propre dans les histoires de fantômes (Ghost Tales), où il excelle, comme le prouve notamment Le Tour d’écrou (1898).
Après quelques mois à New York, il s’embarque à nouveau pour l’Europe le 20 octobre 1875. Après un séjour à Paris, où il se lie d’amitié avec Tourgueniev et rencontre Flaubert, Zola, Maupassant et Alphonse Daudet, il s’installe, en juillet 1876, à Londres. Les cinq années qu’il y passe seront fécondes : outre de nombreuses nouvelles, il publie L’Américain, Les Européens, un essai sur les poètes et romanciers français French Poets and Novelists, etc. Daisy Miller lui vaut la renommée des deux côtés de l’Atlantique. Après Washington Square, Portrait de femme est souvent considéré comme une conclusion magistrale de la première manière de l’écrivain.
Sa mère meurt en janvier 1882, alors que James séjourne à Washington. Il revient à Londres en mai et effectue un voyage en France (d’où naîtra, sous le titre A Little Tour in France, un petit guide qui servira à plusieurs générations de voyageurs dans les régions de la Loire et du Midi). Il rentre de façon précipitée aux États-Unis où son père meurt le 18 décembre, avant son arrivée. Il revient à Londres au printemps 1883. L’année suivante, sa sœur Alice, très névrosée, le rejoint à Londres où elle mourra le 6 mars 1892.

Ma seconde participation au challenge de Lystig « Vivent nos régions » et une première au « Mois américain » de Titine (même si l’action se déroule en France, l’auteur américain donne son point de vue « américain »)…