INSTINCT PRIMAIRE de Pia Petersen


Instinct primaire de pia petersen(1)Quelle claque que cette lettre ! Cent huit pages de féminité et de féminisme revendiqués. Eh oui ! Les deux ne sont pas incompatibles, il est même recommandé de n’en perdre aucun de vue pour ne pas faire reculer les choses (vu qu’elles n’avancent pas beaucoup)… Que ça fait du bien de lire une prose sincère, vraie qui ne s’encombre pas du qu’en-dira-t-on !

C’est encore une lettre de la Collection Les Affranchis de NIL, ma cinquième lettre (je vous remets juste le lien vers Tyrannicide, la dernière que j’ai lue). C’est à ce jour, à mon goût, peut-être pas la plus belle d’un point de vue stylistique mais la plus vraie, la plus touchante.

Dans cette lettre, Pia Petersen écrit à l’homme qu’elle aimait passionnément et qu’elle a abandonné au pied de l’autel un an plus tôt. Elle veut lui redire pourquoi elle a fait ça, elle lui avait déjà dit pendant leur liaison, mais il semble qu’il n’ait pas entendu. En effet, il était marié, il a tout quitté pour elle alors qu’elle ne le voulait pas, tout comme elle ne voulait pas d’enfant. Elle aime encore très fort cet homme qui refuse tout contact avec elle depuis ce jour. Elle décortique ici avec une logique implacable une suite d’évidences pour nous dire comment la femme est championne du monde pour s’aliéner alors que le féminisme qui est passé par là lui permettrait de choisir sa vie, de « se définir tout d’abord en tant « qu’être humain » et seulement après, en tant que femme. « Je me suis longtemps demandé pourquoi et c’est assez incroyable mais les femmes se définissent encore aujourd’hui d’après leur ventre. » (p.48).

Paradoxalement, les femmes libres de ne plus enfanter depuis l’avènement de la pilule ont érigé comme idéal la maternité triomphante et s’empressent de renvoyer dans la « marge » celles qui ne suivent pas le chemin de la reproduction et les codes sociaux qui vont avec : « Être épanouie sans être mère, sans avoir d’enfants, réveille presque toujours une agressivité qui ne dit pas franchement son nom. (…) C’est fou ce que les femmes peuvent se ressembler quand elles sont liguées contre une même personne ». (p.55).

D’une voix douce et amoureuse, ponctuée de « tu me manques« , Pia Petersen va bien plus loin que la simple lettre d’explication. C’est un véritable plaidoyer pour rappeler à celles qui ont mémoire courte ce qu’est la liberté de la femme, contre les femmes qui érigent des ghettos toutes seules, se posant toujours en victimes de l’homme alors que ce schéma n’existe plus mais il est tellement ancré dans la mémoire collective que les femmes ont bien du mal à s’en défaire et celles qui le font sont montrées du doigt, condamnée à une vie sociale compliquée voire impossible en dehors des périphéries isolées… Et Pia ne veut pas de chaînes au nom de l’amour :  » Le mariage c’est signer un contrat dans lequel il est stipulé qu’il ne faut plus jamais tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Est-ce que l’on a si peur de perdre l’autre que l’on soit obligé de lui mettre un contrat autour du cou ? (…) Je ne veux pas d’un homme qui resterait par devoir » (p.45). Elle nous dit aussi la priorité de son travail d’écrivain, indissociable de sa personnalité, « un véritable mode de vie » et son inquiétude quant à l’avenir de la littérature tant que les femmes qui écrivent et lisent la majorité de la production actuelle resteront dans un schéma matriarcal et ghettoïsé. Cela pourrait ressembler à une nouvelle forme de dictature.

Alors oui bien sûr, vous vous en doutez ce livre met le doigt là où ça fait mal, il dénonce des « modèles qui ne marchent pas », comme celui du mariage+enfant=bonheur à vie, et surtout nous regrettons avec Pia Petersen que la femme ait encore de nos jours une si piètre vision d’elle-même. Un petit livre à mettre entre toutes les mains, des femmes comme des hommes car il ne s’agit pas ici de monter les uns contre les autres mais de démonter les mécanismes éculés qui contribuent à l’incompréhension entre l’homme et la femme dès que nous sortons des normes sociales établies et inattaquables. On peut aimer les romans de Jane Austen sans pour autant perdre de vue que la société nous permet aujourd’hui, à nous les femmes, des choix assumés que nous n’avions pas il y a à peine cinquante ans… Sans oublier que l’homme et la femme sont faits pour s’aimer, car il est aussi beaucoup question d’amour ici !

Les billets de Gwen, Titine, L’Irrégulière. Et d’autres certainement que j’oublie…

87 réflexions au sujet de « INSTINCT PRIMAIRE de Pia Petersen »

  1. Ton billet est parfait et parfaitement tentateur. Je sais que ce texte me touchera beaucoup, je le lirai quand je me sentirai disponible pour lui. Et je pense que je serai reconnaissante à l’auteur de mettre des mots sur des évidences malheureusement encore peu dites. Et les femmes contribuent largement elles-mêmes à leur propre aliénation hélas.

    • @Aifelle : c’est presque une urgence pour les femmes en age de « se reproduire » de lire ce livre ! Et les autres, celles qui n’ont pas suivi le « droit chemin » se sentent moins seules. Je te le recommande chaudement ! 🙂

    • @Lili : ce livre ne t’interdit pas d’en faire, il dit simplement que la plupart des femmes qui en font ne le font pas pour de bonnes raisons ! Et elle condamne surtout celles qui jugent les autres qui n’en désirent pas ! Lis-le ! C’est un ordre ! 😀

  2. Comme tu le sais, ce texte m’a également beaucoup touchée. C’est un superbe plaidoyer pour la totale liberté des femmes à choisir leur vie. Et c’est également une déchirante lettre d’amour à celui qui ne l’a pas comprise.

  3. Je connais, hélas, beaucoup de femmes qui se définissent avant tout par leur capacité à avoir sur trouver un homme et à l’avoir contraint au mariage : « j’ai été prudente, moi, je suis tranquille à vie ». Des jeunes filles aussi (et c’est très triste) qui font un enfant pour avoir quelqu’un qui soit « obligé » de les aimer.
    De même, il est plus facile, pour certaines femmes, de dire à leur entourage qu’elles ne peuvent pas avoir d’enfants, plutôt que d’admettre (sauf à un petit cercle d’intime) qu’elles n’en veulent pas.
    Le chemin est encore long…

    • Sharon, le gros problème qu’elle soulève très justement d’ailleurs est que non seulement le chemin est encore long mais nous sommes en récession et ça c’est plus grave ! Une majorité toute-puissante qui plus est prônent la maternité toute-puissante pour ne pas avoir à se prendre en charge et se permettent de stigmatiser celles qui ne font que vivre en accord avec elles-mêmes… Je vais le faire voyager, si tu le veux, je te l’envoie en premier, je pense que Lydia et Lili sont intéressées !

      • Alors moi je n’y crois pas du tout à ça ! mais regardons nous toutes ! pour moi le modèle actuel est justement ces femmes qui assument leur maternité et leur être profond. Pour moi Pia Petersen stigmatise parce qu’elle est stigmatisée !

        • George, regardons comment nous savons faire du mal à celles qui ne nous ressemblent pas ! Regardons bien même ! Assumer sa maternité quand on a désiré ses enfants est la moindre des choses, s’assumer et assumer un enfant n’est pas facile pour les mères célibataires mais elles avaient le choix elles aussi… Si elle, est stigmatisée, je ne trouve pas qu’elle stigmatise les autres femmes (dont je fais partie parce que je suis mère, j’ai choisi), elle leur demandent juste de ne pas vouer celles qui n’ont pas fait les mêmes choix aux Gémonies ! Ce qui n’est pas la même chose du tout ! Elle vit EN ACCORD avec sa conscience, seule, elle s’assume : je ne suis pas sûre que ce soit le cas de toutes les femmes mariées qui ne travaillent pas, ne leur en déplaise ! 😉 Mais ton point de vue se discute bien sûr ! 🙂

          • Mais bien sûr qu’il ne faut pas juger et loin de moi cette idée et oui tout est dans le choix. Le choix de n’être pas mère est incontestablement un choix courageux et j’admire ce courage dont fait preuve Pia Petersen de rester fidèle à sa conscience plutôt que fidèle à son amour. Je crois que le choix de faire des enfants est beaucoup plus facile et donc bien moins courageux, ce qui est courageux est de l’assumer après sans pour autant se perdre personnellement dans l’éducation des enfants. Pour moi il y a un entre deux que Pia Petersen n’évoque jamais ou si peu et c’est ce qui m’ennuie dans son texte. Mais, je le répète je ne suis pas contre ce qu’elle dit, il ne faut pas croire non plus que je me sente attaquée, j’assume aussi parfaitement mes choix (avoir des enfants, être mariée, ne pas travailler), je ne me considère par comme une reproductrice, je ne mise pas toute ma vie sur mes enfants, même s’ils sont bien sûr une part importante de ma vie, je reconnais parfaitement que les femmes peuvent être les plus ferventes anti-féministes, j’ai juste un souci avec sa démonstration que je trouve partielle et qui ne tient pas assez compte d’autres modèles et notamment de celui qui associe la maternité avec la réalisation personnelle dans la création.

            • George, je ne me fais pas de souci pour toi, je sais bien que tu fais au mieux et que tu ne juges pas celles qui ne vivent pas comme toi ! Ouf ! En même temps, cette lettre n’a pas pour mission de développer tous les cas particuliers, elle parle « en général » et de ce qu’elle connaît, elle n’a peut-être pas connu de femmes complètement épanouies dans leur travail ET leur maternité ET leur vie de couple, elle est sans concessions, dure avec elle-même, dure avec les autres … C’est un point de vue ! 🙂 Et tu as le droit de défendre le tien, bien au contraire !^_^

            • mouais, mais je reste peu convaincue quand même ! on en reparle demain ! je sens que mon billet va entraîner quelques conversation intéressantes 😉 ! Allez ma vie de reproductrice prend le dessus je dois aller chercher ma progéniture à l’école 😀 !

              • Du coup je t’ai répondu dans le commentaire précédent !!! 😀 Moi je en revanche je suis convaincue, on n’écrit pas une telle lettre avec ses tripes pour faire de la littérature ou comme si on parlait météo, il faut écouter son message. Nous, nous sommes dans des situations confortables, intellectuellement parlant ! 😉 Bonne soirée ! 🙂

  4. Quelle belle chronique, ce thème et ce livre t’ont inspirée. C’est bon, je le note tout de suite. Je vais lire dans la même collection  » Je pars à l’entracte  » que tu m’as offert puis je lirai celui-ci d’ici la fin de l’année Il va rejoindre la liste de mes envies littéraires dont je vais parler bientôt sur le blog.
    On est dans une société supposée libre et libérée mais dès qu’on sort des cases ou qu’on est socialement ou politiquement isolé, on est montré du doigt.
    Il n’y a pas de formule pour accéder au bonheur (à vie ou pas) et si le mariage et les enfants étaient la recette miracle, il n’y aurait pas un mariage sur deux qui se termine par un divorce.
    Quels que soient nos choix et nos vies, nos amours, on patauge tous un peu et le plus dur est de regarder la vérité en face, mais chaque être est unique et a sa propre vérité qui ne peut pas être LA vérité mais seulement SA vérité.
    Merci de cette chronique magistrale!

    • Mindounet, merci, j’ai eu du mal pour cette chronique car le propos a résonné très fort en moi ! La vérité, à mon sens, est de commencer par ne pas mentir et encore moins se mentir si on ne veut pas aller droit dans le mur mais le regard des autres est un poison violent ! 😉 et ne facilite pas la tâche…

      • Miss Aspho, je me suis fait peur toute seule en lisant 800 pages au lieu de 108 😆
        Un livre qui renverse la vapeur : un mec qui n’entend pas ok, MAIS qui plaque tout pour une autre femme qui ne veut pas de lui 🙄 c’est le monde à l’envers ! Et celle qui écrit cette lettre n’est pas très logique, il lui manque et elle n’en veut pas… Je la trouve un peu égoïste et bien cynique…
        Ton billet est magnifique mais le thème du livre est dur, à mon goût. Ceci dit, je suis bien d’accord, il faut secouer toutes ces vieilles opinions stupides sur le mariage, la maternité, le couple, etc.
        Mais je ne suis pas sûre que l’on avance beaucoup, comme tu le dis. On régresse dans certains Pays au sujet de la liberté des femmes et ce qui me navre c’est qu’elles ne s’en rendent même pas compte…
        Bon, vu l’âge que j’ai, si je ne le lis pas, c’est pas grave 😉
        Bisous-bisous de ma tour du bas♥

        • Soène, tu as mal compris mon billet et on peut aimer quelqu’un sans pour autant vouloir devenir sa chose et s’aliéner, seulement il y le regard des autres et ça complique l’histoire ! Quand je dis que c’est à lire absolument (et je ne te le dis pas souvent) il le faut ! Et puis franchement ça se lit tout seul ! 😉 Veux-tu que je te l’envoie, ce livre DOIT voyager ! 😀
          P.S. : on ne régresse pas que dans certains pays, nous régressons dans nos sociétés occidentales évoluées (ou dites évoluées) et c’est un comble ! 🙄
          Bises et bonne fin de soirée !♥

  5. Ce n’est plus une lettre à ce niveau-là ! 108 pages, mazette !!! Et c’est remboursé par la Sécu ?
    Trêve de plaisanterie, ce texte a l’air fabuleux !

    • Lydia, je le fais voyager car il doit vraiment être lu, si ça t’intéresse tu me dis, je pense mettre Lili d’office sur la liste et j’attends la réponse de Sharon ! C’est très léger en plus (en poids^^), ça vaut le coup ! Nul doute que je vais l’offrir autour de moi ce livre ! 😉

      • C’est très gentil Asphodèle. Cependant, je vais quand même attendre un peu car entre les différents bouquins que l’on m’envoie, Masse Critique et Price Minister, j’ai de quoi faire en ce moment !

        • Lydia, j’ai enfin reçu mes livres PM et un SP Robert Laffont mais je t’assure que cette lettre courte qui se lit (allez grosso-modo) en deux heures maxi est une vraie bouffée d’oxygène ! Je vais l’envoyer à Lili qu’elle le veuille ou non donc il ne sera pas loin de chez toi !!! 😆

                • Lydia, elle vient de me dire qu’elle était dé-bor-dée par les SP, notre Lili-Speedy gonzalesita !!! 😀 Pfff ! Je lui envoie quand même !!! Bises et bonne fin de soirée, je vais me jeter sur mon Sylvie Germain ! 😀

                • Tu m’étonnes. J’ai remarqué que, très souvent, on reçoit tous les SP en même temps ! Bises et bonne journée !

                • @ Lydia : surtout que PM a vraiment tardé cette fois ! Je vais en avoir 5 pour novembre, ça fait beaucoup trop pour moi !!! Bises à toi aussi, je speede ce matin ! Et je n’ai pas de balai volant pour me déplacer, ce serait bien pratique ! 😆

                • Moi j’en ai 3 à lire (dont un que j’ai acheté mais comme c’est une copine, elle attend mon avis… et la correction des coquilles)…

                • J’en ai comme ça aussi, à corriger pour un copain et voilà le pavé, je le fais doucement, en plus c’est mauvais et je ne sais pas comment lui dire, j’ai du mal à mentir ! 😉

    • Merci Jérôme et j’ai attendu 15 jours avant d’en parler tant il m’a remuée ! je le fais voyager, si tu es intéressé, je te mets sur la liste !!! 🙂 Je pense que les hommes doivent le lire autant que les femmes, sinon plus…

    • Alex, engagé peut sembler péjoratif ici, c’est avant tout le livre d’une femme amoureuse qui défend ses choix, argumente, démonte les schémas archaïques dont nous devrions être délivrées et en a marre d’être jugée et incomprise parce qu’elle n’a pas fait les choix qu’on attend d’une femme ! Alors certes, c’est une féministe, une vraie mais c’est aussi et avant tout une femme qui aime les hommes !

    • Keisha, moi aussi je suis sereine mais j’aimerais justement que le regard des femmes sur celles qui ne font pas les choix classiques soit moins totalitaire ! Je le fais voyager, si tu veux, je t’inscris sur la liste !!! 😀

  6. Je vais courir l’acheter, le lire, et sûrement l’offrir à toutes mes copines !! Car, je suis dans le second âge ingrat, celui qui arrive autour des 30 ans, où comme par magie ou une épidémie, toutes les copines se transforment en « maman », et tout change…

    • Béné il te le faut absolument alors et tu y trouveras les échos de ce que tu vis ! Quand les autres femmes te regardent de travers parce que tu n’as pas encore enfanté, comme si c’était une tare ! Je le fais voyager, dis-moi si tu es intéressée, rien ne t’empêchera de l’acheter ensuite et de l’offrir en masse ! 😀

        • Pas de problème Béné, j’attends ton adresse ! Il ne partira que la semaine prochaine, mon PMU-Poste est fermé jusqu’à mercredi ! 😦 Comme ça j’ai le temps de préparer le « trajet » avec l’ordre et les adresses de chacune ! 😉

    • Merci Gwen, et c’est bien de vivre avec un homme qui comprend cela, c’est assez rare pour être souligné, j’espère que tu mesures ta chance ! 😀 Mes amitiés à Kostas ! 😀

  7. oh la la Aspho, tu me mets dans une position délicate. J’adore cette idée de lettres, j’avais adoré ton dernier billet sur cette collection, le thème me tente, le propos m’enchante…oui mais voilà, je n’aime pas du tout la plume de Pia Petersen, je n’avais pas vraiment aimé un écrivain un vrai qui parlait plus du real TV que de littérature…alors voilà, je tergiverse….

    • Galéa, je ne la connaissais pas avant et sincèrement, je pense qu’ici le fond du propos éclipse largement la forme qui sans être parfaite est agréable à lire ! Et il faut le lire ! Je le fais voyager, dis-mi si tu es intéressée, je te mettrais sur la liste ! je suis sûre que tu vas adorer !

      • ça pour avoir résonné il a résonné mais pas forcément dans le bon sens sur tout ! Beaucoup de choses m’ont gêné mais surtout une généralisation qui m’a profondément dérangée et qui fait que j’ai un regard assez critique sur sa démonstration. Je crois que j’ai beaucoup plus foi dans les femmes que Pia Petersen. Je reconnais bien évidemment que certaines épouses-mères sont telles qu’elle les décrit, mais elle oppose selon moi deux caricatures et du coup rien n’est vraiment juste.

        • George, je ne suis pas du tout d’accord, justement ! Nous sommes toutes des caricatures dans ce cas ? Je pense que ce livre dérange car il fait remettre en question à savoir si les femmes se marient et on des enfants pour de bonnes raisons, tu avoueras que là, certaines trichent allègrement ! ou alors donne-moi le nom du monde où tu vis que je le découvre ! 😉 Et je suis d’accord aussi quand elle parlen des femmes « ensemble », de ce que font certaines de la littérature… il n’y a pas que la maternité même si c’est (avec le mariage) le pivot central du livre… Que les femmes qui ont désiré et conçu un enfant arrêtent de se prendre pour des modèles tout-puissants et renvoient celles qui n’en veulent pas dans des marges infectes ! Je trouve ce livre nécessaire, que l’on soit d’accord ou pas, il soutient la cause des femmes sans en absoudre l’homme, bien au contraire, il remet les pendules à l’heure ! Et tu te dis féministe ? 😆 Pia Petersen n’emploie que rarement ce mot, son propos lui est un fondamental du féminisme mais les femmes l’ont arrangé à leur sauce pour s’arranger avec leur conscience et en ont perdu de gros morceaux en chemin…

          • Je ne remets pas en question sa pensée à laquelle j’adhère aussi, je regrette juste une démonstration un peu trop facile entre deux extrêmes. Oui ces femmes qui se sentent toutes puissantes existent et nous pompent l’air avec leur soi disant bonne morale, je ne dis pas le contraire, je suis totalement d’accord, et si une femme choisit le célibat et de n’avoir pas d’enfant, c’est son propre choix et personne n’a rien à lui dire, ni n’a rien à jugé. Sauf que entre la célibattante et la mère pondeuse pontifiante, il y a toutes les autres et qu’avoir des enfants et être mariée n’est pas forcément avoir une bride sur le cou et être décérébrée. Une démonstration qui aurait aussi tenu de ces femmes là m’aurait semblé plus juste. Bien sûr je suis féministe, dans ma façon aussi d’être mère et en même temps d’être femme, j’élève des garçons dans cette idée là que leur mère a aussi une vie à elle.

            • Elle ne prétend pas avoir raison, elle écrit au départ à l’homme qu’elle aime et démontre pourquoi la société en général (et pas à deux exceptions près) a empêché cela, comment le regard des autres est devenu plus important que leur amour. Et ce regard, tu le noteras est essentiellement féminin, parce que moi avant d’être mère, je l’ai entendu plus d’une fois ce « tu ne peux pas savoir, tu n’en as pas » ! et venant de femmes qui se prétendaient trèèès libres ! Le juste milieu dont tu parles existe mais ne représente pas la majorité, c’est bien là le problème ! Et je côtoie pas mal de jeunes adultes, je peux affirmer en fonction de l’échantillonnage à ma disposition, que les femmes « reculent », c’en est pathétique ! Sans parler des grossesses entre 17 et 22 ans pour « garder le mec qu’elles kiffent » ! Bah oui… il faut aussi élever les garçons en leur apprenant à savoir tout faire dans une maison, sinon ils se mettent les pieds sous la table et amènent leur linge sale à perpétuité ou jusqu’à ce qu’ils aient rencontré une autre femme ! Entre autres…

            • Réponse au commentaire d’en dessous :
              Mais je suis d’accord avec toi sur le fond, mais j’ose croire que la situation n’est pas si noire que cela et pourtant tu sais à quel point cette place de la femme dans la société m’est chère. Pour ce qui est du « tu ne peux pas savoir, tu n’en as pas! » qui rejette oui la femme sans enfant dans les cordes, je suis aussi d’accord même si avant d’avoir des enfants j’étais bien loin de savoir tout ce que cela a changé en moi mais mon expérience de la maternité, tu le sais, est un peu particulière et ne fut pas des plus simples. Et puis peut-être que pour moi la féminité n’est pas juste une question d’enfant ou d’absence d’enfant. Bref, tu liras mon billet demain matin, ce qui nous donnera l’occasion, je l’espère, d’échanges intéressants.

              • Je pense que sur le fond, nous sommes d’accord ! Et débattre, parler du féminisme, de ce qu’il est devenu ne peut pas lui faire de mal ! Je pense sincèrement qu’il semble tellement « acquis » qu’on ne pense plus à le défendre et c’est comme ça qu’il recule, que certains comportements disons, laissent à penser qu’il recule ! Quant à Pia Petersen, on l’a jugée et agressée si violemment qu’il fallait bien qu’elle se venge en traitant les femmes de « reproductrices » (bien que le terme soit exact)! J’irai lire ton billet avec intérêt, un livre qui suscite le débat est un bon livre ! 😀 Allez, au goûter, femme !!!

  8. Bonjour, toi ! Voilà un billet tentateur pour un livre que je n’aurais jamais choisi… grrr 👿

    Il est un fait que l’on se met des gens à dos lorsqu’on leur précise que « non, je ne veux pas d’enfants » que le fait de ne pas en avoir est un choix délibéré, mûrement réfléchi et pas une saloperie de la vie. Certaines, quand elles te voient heureuse sans gosses, on dirait qu’elles sont jalouses et t’en veulent. Elles essayent même de te faire cracher le morceau « tu ne savais pas en avoir et tu dis que tu ne le voulais pas » parce qu’elles ne te croient pas.

    L’homme dont on parle dans le livre, il n’a pas entendu les revendications de la dame ou il ne voulait pas les entendre ??

    • @ Belette : elle dit tout ce que tu viens de dire en plus développé ! Le Monsieur était enfermé dans le schéma mariage à tous prix+enfant, il ne l’a pas ENTENDU, elle lui répète ce qu’elle lui a toujours dit mais qu’il ne croyait pas parce que les femmes sensées sont censées vouloir se reproduire et « laisser une trace » alors que la planète est déjà surpeuplée ! 😉 Elle a des arguments de choc, logiques et c’est une lettre d’amour aussi… A lire absolument ! Je le fais voyager, veux-tu que je te l’envoie ?

      • Non, je te remercie, mais vu ma PAL, je ne voudrais pas faire traîner un livre qui ne m’appartient pas. Je dois réfléchir et m’immerger dans ma biblio avant de choisir ma lecture, je dois avoir mon petit rituel.

        Dingue les gens qui veulent enfermer les autres dans leurs carcans de vie.

        Ok, il ne voulait pas entendre et là, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !

        • @ Belette : c’est bien le petit rituel quand tu vois le livre venir à toi, il te supplie de le lire, il te dit « allez, là tu ne peux plus reculer, c’est le bon moment » ! 😆 Mais avec les LV on a de bonnes surprises et moi je sais que j’en ai lu certains qui attendraient encore s’ils n’avaient pas voyagé…
          Pour « l’homme » d’Instinct Primaire, je dirais qu’il n’entendait que ce qu’il avait envie d’entendre, le résultat est le même : il n’a rien compris ! 😉

  9. Ah zut je l’ai eu en main hier et l’ai reposé. e sera pour une prochaine fois ! Ca m’intéresse beaucoup, je n’ai pas été concernée par le mariage ni même la vie de couple, mais ça ne m’empêche pas d’y réfléchir…

    • Dommage Anne ! Je te le conseille vraiment ! 😉 Le sujet soulevé ici n’est pas tant la vie de couple en elle-même mais le regard des autres femmes sur celles qui n’entrent pas dans la danse… C’est féroce mais diablement juste !

  10.  » Être épanouie sans être mère, sans avoir d’enfants, réveille presque toujours une agressivité qui ne dit pas franchement son nom. » Cette phrase résume des millénaires d’asservissement où la femme n’avait aucun statut social en dehors de celui d’être mère! Et de nos jours aussi, les femmes ne sont pas encore vraiment libres du moins dans les mentalités. Sans compter qu’il y a toujours la possibilité et le danger d’un retour en arrière!

    • Claudia, mais IL Y A déjà retour en arrière ! Et elle le prouve dans ce livre ! Les femmes en se posant comme « victimes » éternelles, en se fourvoyant souvent dans le mariage et la maternité, en montrant du doigt celles qui choisissent un autre chemin font reculer les choses ! lis-le j’ai hâte d’avoir ton avis, je le fais voyager, si tu veux être sur la liste, n’hésite pas à me le dire, il part la semaine prochaine ! 😉

  11. Tu me tentes férocement là ! Je veux bien faire partie de la liste pour le LV si c’est encore possible. Le sujet va bien au-delà de l’histoire personnelle de cette femme. C’est tellement étonnant, mais vrai, que les femmes elles-mêmes fabriquent le carcan dans lequel elles sont enfermées ! Et on se dit vivre dans une société « évoluée » !

    • So, j’avais dans l’idée que tu devais le lire absolument !!! Je te mets sur la liste, il n’est pas parti ! je te préviens, on a envie de l’offrir à ses meilleur(e)s ami(e)s ! Justement Pia Petersen nous démontre ici avec maestria que la société « des femmes » est loin d’avoir évolué, elle serait même en train de régresser… mais je ne t’en dis pas plus ! 🙂 Bises♥

  12. J’hésite encore à le lire, j’ai du mal avec ce qu’on nous montre du féminisme aujourd’hui, trop « contre », trop violent (mais certainement est-ce le combat qui veut cela)J’ai l’impression que du côté des anti comme des pro, on nous fait à nous, femmes, la même injonction : celle d’être comme ci ou comme ça, heureuse avec ou sans enfants, avec ou sans mari, avec ou sans travail, comme s’il y avait une vérité universelle. J’avoue que je suis bien peu certaine de cela 🙂

    • Océane, ce livre remet les pendules à l’heure justement ! Personne n’oblige les femmes à se monter les unes contre les autres sauf elles-mêmes, plus personne ne les enferme depuis la libération de la femme (du moins dans les pays qui ont le privilège d’exercer ces Droits) mais la femme s’enferme toute seule dans des vieux schémas… ce livre ne prétend pas donner une réponse universelle, c’est avant tout une lettre d’amour et la justification d’une femme qui a choisi de ne pas avoir d’enfants et de ne pas se marier. Son avis vaut autant que les autres et mérite d’être entendu ! 😉

    • Liliba le mien voyage ! Si tu n’es pas trop pressée je peux te rajouter sur la liste et prévenir la cinquième (et dernière) de te l’envoyer ? Il faut vraiment le lire ! J’ai prévu de l’offrir à Noël, c’est te dire !!! 🙂

      • Ah tu es adorable, mais je vais me l’offrir, il ne coûte pas cher et je crois, avec les billets que j’ai lu, que c’est tout à fait le genre de livre qu’il faut avoir avec soi, pour le lire, le relire…

  13. J’ai aussi bien aimé ce texte, parce que l’auteur se livre, et il n’y a pas de déguisements, pas de fiction. C’est intime, quoi, et c’est vrai, cette persécution des femmes qui ne veulent pas d’enfants. On me dit ça aussi : « tu es jeune, tu verras plus tard », comme s’il était écrit que je voudrais forcément des enfants.

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