OPIUM de Maxence Fermine


Un petit livre qui se lit comme un conte, un conte « vert-doré » à l’image de la couverture… Et il est bien connu qu’un conte se lit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire (une heure maxi)… Un livre idéal pour les jeudis de George… Un livre qui m’a furieusement rappelé SOIE d’Alessandro Barrico, en moins abouti mais tout aussi enchanteur et merveilleux de poésie.

Il était parti à la recherche des origines du thé, de tous les thés les plus rares mais il a rencontré l’opium. Il faut dire que l’action se déroule pendant la première guerre de l’opium entre la Chine et la Grande- Bretagne. Ce qui n’arrête pas Charles Stowe dans son désir de connaître les secrets les plus dangereux pour étancher sa soif aventureuse. Il sait les dangers de cette quête merveilleuse, il a vu en chemin les dégâts de l’opium dans les yeux de certains : « Leurs joues étaient creuses et leur regard embrumé. Ils semblaient évoluer dans un brouillard indescriptible comme des êtres que toute âme a désertés. »

L’opium le rattrape en chemin et se concrétise sous les traits d’une femme inaccessiblement belle et vénéneuse, qui séduit quiconque l’approche quand elle darde son regard de mante-religieuse…vert lui aussi. Elle a une fleur de pavot blanc tatouée sur l’épaule et quand on lui pose la question pour savoir à quoi cela correspond elle répond :  » Ce tatouage je ne l’ai pas choisi. L’opium c’est un amour qu’on ne choisit pas. »

Charles Stowe va succomber comme les autres mais le roman bascule entre mirage et réalité, de quête initiatique il se fait conte philosophique où la belle Loan-Opium de son prénom est la métaphore de chimères impossibles et d’un bonheur qui n’existe que dans l’instant. La vie, l’amour, le plaisir et la mort… comme si ces « données » étaient à jamais condamnées  à l’éphémère solitude de l’homme.

Regagnera-t-il l’Angleterre avec son savoir sur les meilleurs thés du monde ? Sera-t-il lui aussi prisonnier de l’Opium au propre comme au figuré ? Je vous laisse découvrir ce petit concentré de poésie où les odeurs entêtantes des feuilles de thé vert, blanc et même bleu enivrent autant que les volutes d’une pipe d’opium… dans les décors merveilleux d’une Chine ancestrale régie par des codes impossibles à pénétrer pour un étranger. Entre bonheur et insidieux malaise, nous remontons le fleuve vert, les yeux émerveillés…

J’ai beaucoup aimé les mots de Maxence Fermine qui comme je l’ai dit ne sont pas sans rappeler SOIE d’Alessandro Barrico. D’ailleurs tous ses livres sont des best-sellers en Italie.

SUR L’AUTEUR :

Maxence Fermine est un baroudeur ! Né en 1968 à Albertville, il passe la moitié de son enfance à Grenoble puis migre vers l’Afrique où, fasciné par le désert, il fera une halte en Tunisie dans un bureau d’études. Avant de s’installer en Haute-Savoie avec sa femme et ses deux filles. Depuis la parution de Neige en 1999, traduit en dix-sept langues, il compte aussi douze autres romans à son actif dont l’Apiculteur, Le Violon Noir…  Pour en savoir plus, c’est ICI.

Ma première participation au Challenge Dragon de papier de Catherine dans la catégorie « autres », puisqu’il ne s’agit pas là d’un auteur asiatique.

Livre lu pour « Un jeudi, un livre » à l’initiative de mon amie George !

42 réflexions au sujet de « OPIUM de Maxence Fermine »

  1. Encore un qui m’attend dans ma PAL. Il va remonter de quelques crans sur la pile après ce billet. Si tu as aimé celui-là, tu devrais aussi aimer Neige du même auteur. Mais je crois que je te l’ai déjà dit …C’est pas possible, je radote ma pôv’ dame !

    • Remonte-le bien vite alors ! Tu vas passer une heure délicieuse… Non tu ne radotes pas ! Et comme moi je perds un peu la mémoire ces derniers temps, finalement c’est pas plus mal 😆 Dis ? Tu crois qu’on est bonnes pour la maison de retraite ? :)♥

    • Ce n’est pas développé ce savoir ! C’est initiatique plus que descriptif, enfin ça ressemble à SOIE de ce côté là… Mais il te plairait c’est sûr, très court en plus ! 😉 Je te l’envoie ?

  2. Neige, un livre noté. Et cette histoire me rappelle ton billet sur Soie. Il me semble aussi qu’un film est sorti avec une histoire un peu similaire. Je suis perdue dans mes souvenirs… je vous accompagnerais à la maison de retraite… à la MARPA…♥

    • Oui je sais pour Neige et c’est un peu grâce à toi que j’ai eu la curiosité de lire Opium !! Le film Soie est sorti en 2007 je crois…moi aussi je m’y perds mais tu es bien jeunette pour la maison de retraite dis-moi ! 😆 Et kézaco le MARPA ??? ♥

      • La MARPA est une maison de retraite conçue pour ne pas donner l’image d’un mouroir. Ca se veut plus familial, plus chaleureux. On vient avec ses meubles, on épluche les légumes… on participe. Gros Pépé Bonbons y était et il aimait bien.

  3. À te lire effectivement ce livre fait envie, pourtant je ne sais pas si je le ferai. Je viens de finir un bouquin coréen qui traite de cette guerre de l’opium en Chine, coïncidence n’est-ce pas !

    • Il tient plus de Soie de Barrico dans la façon de ne pas s’éterniser sur les sujets plutôt que du roman historique tu sais ! Et il se lit très très vite… Mais c’est une coïncidence je l’admets ! 🙂

    • C’est un style « conte », « jolie fable », je pense que l’on devrait les lire assez éloignés les uns des autres dans le temps pour apprécier… Ca te reviendra un jour ! 😉

  4. Tu t’es laissée prendre par le parfum de l’Opium et les mots de son auteur… et tu nous emmènes dans ce voyage initiatique… je note…. ce nouveau titre sur ma trop longue liste d’envies 😉 !

    • C’est le genre d’amour impossible qui te plairait mais c’est l’antithèse de BDS au niveau du développement de l’action ! C’est plutôt un conte et une jolie lecture courte et distrayante…qui parvient à nous emmener loin malgré la brièveté…

  5. J’ai acheté Le violon noir l’année dernière, pas encore eu le temps de le lire… Mais je note ce titre-ci, tu m’as vraiment donné envie, surtout avec cette référence à Barrico, que j’aime d’amour à cause de son Novecento : pianiste et dont on m’a offert Soie à Noël ! Et puis le thé… Ah ! Le thé ! Merci pour cette jolie découverte ! 🙂

    • Tant mieux s’il t’a plu ! Dans la même veine tu as « Soie » d’Alessandro Baricco, je te le conseille aussi et « Neige » encore de Maxence Fermine. Celui-ci je ne le connais pas…mais on me l’a conseillé ! 🙂

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