APNÉE livre de photos d’Aurélia Frey, textes d’Emmelene Landon.

Voilà un opuscule magnifique que j’ai lu avant mon départ au Goulag, je l’avais chroniqué dans un carnet mais n’étant pas photographe de génie, les photos que j’avais faites du livre ne me plaisaient pas et surtout, ne rendaient pas hommage au talent d’Aurélia Frey. J’ai donc attendu que l’on m’en envoie de plus jolies, ce livre ayant voyagé, je ne l’avais plus pour en refaire quand je m’en suis aperçue…mais j’ai quand même 6 mois de retard…ahem !

Troublantes, furtives, sombres et lumineuses à la fois, telles m’ont fait l’effet des photos d’Aurélia. Entre beaucoup d’autres qualificatifs comme : talentueuses, travaillées, passionnées… Nous renouons ici avec la « vraie photographie », celle qui immortalise un sujet sans qu’il ne soit fixé dans le marbre, immobile et froid, lui laissant au contraire une vie d’imaginaire après l’avoir capturé. Comme on dit d’un livre qu’il  a « plusieurs lectures », je dirais qu’ici, c’est pareil, nous entrons dans plusieurs dimensions et chaque fois que nous regardons la même photo, nous pouvons y voir autre chose. Le sujet est mouvant dans ce qu’il évoque  et propice à susciter le rêve chez le lecteur. Des photos inspirantes dont on écrirait bien une histoire…Les textes (trop courts à mon goût) sont l’âme écrite des photos et du titre : une sorte d’apnée d’où s’échappe un souffle léger pour ne pas déflorer la photo, lui laisser plusieurs vies. Indéniablement, comme l’écrit plus loin Emmelene Landon « Rien de tel que le noir pour mettre en valeur l’éblouissement ». Aurélia, dans cet univers sombre, presque fantomatique parfois nous oriente toujours vers le point lumineux qui révèle l’objet, le lieu ou le visage.Ainsi celui-ci, d’une belle rêveuse où semble surgir un voile qui ressemble au rayon de soleil filtrant à travers la canopée d’une forêt, instant fragile comme la sensibilité claire-obscure que l’on devine chez Aurélia. Cette subtilité à osciller entre ombres et lumières pour laisser émerger le Beau. Presque comme une oeuvre de peinture, aussi belle qu’un tableau dans la grâce créée par un mouvement, un souffle, des couleurs souvent plus proches de la peinture que de la photo. Apnée est pour moi comme un livre de poésie, on le feuillette rêveusement, on le repose avec précautions pour mieux le reprendre et chercher encore dans la profondeur des images la petite lumière, ce supplément d’âme qui fait la différence. Quand le regard se perd au-delà du visible…Je remercie infiniment Claudialucia (l’heureuse maman d’Aurélia) de m’avoir  fait découvrir le talent de sa fille, vous pourrez lire aussi son avis très complet sur les deux auteures de ce livre, ceux d’Aifelle , Keisha et de Maggie (1001 classiques) qui ont eu le bonheur de l’avoir entre les mains. A s’offrir et à offrir sans modération, c’est assurément un beau cadeau… Paru aux Éditions Nonpareilles en janvier 2015. Le site d’Aurélia Frey si  vous souhaitez voir d’autres photos toutes aussi belles dans des genres parfois différents mais avec une « patte » que l’on reconnaît tout de suite.Photos toutes extraites d’Apnée – Éditions Nonpareilles – © janvier2015.

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