Editions Hachette,© 1975 et 1990,
Illustration : Josette Stéfani. Enfin, une lecture commune avec SYL. !
Visiblement, quand je compare avec mes autres « Bibliothèque Rose », celui-ci est la version 1990, et, vu la date du copyright, j’ai réalisé que je n’en avais jamais lu ! Aucun souvenir à ce point là, ce n’était pas possible, alors que je me souviens de Belle et Sébastien (lu à 6 ans)! J’ai donc pris une heure pour savourer cette madeleine de Proust (pas pour moi) et franchement, quand ce n’est pas une madeleine et qu’on a passé l’âge, c’est moyen ! Correct mais moyen !
Fantômette, Françoise dans la vraie vie est une justicière masquée la nuit (souvent la nuit) qui met à mal les projets de deux ressortissants du Caramba, membres d’un groupuscule terroriste : « Les Rastaquouéros » qui veulent assassiner le Président de leur pays, Pastis Sanzo (ouaich, ces jeux de mots et autres blagues « carambar, » il y en a tout le livre!). Ça pimente…
Ce Pastiz Sanzo a eu la mauvaise idée (excellente idée d’ailleurs) de grâcier un taureau lors d’une corrida et veut faire abolir cette coutume dans les pays où la tauromachie existe. Il entame donc son voyage par l’Espagne, où une statue grandeur nature de la bête doit être exposée, statue en ferraille réalisée par le célèèèèbre Aristide Raudim, à Patatasfritas, superbe ville que tout le monde connaît ! Avertie du complot Fantômette a justement une maaagnifique opportunité de partir au pays des castagnettes avec l’oncle de son amie Ficelle qui, ça tombe bien, fait partie des élèves de Raudim. Et Boulotte bien sûr qui passe son temps à s’empiffrer (à part manger, on ne voit pas ce qu’elle fait là, elle ne sert ni dessert l’intrigue !). Course contre la montre, Fantômette gagne, le taureau n’explosera pas au milieu de la foule et l’autruche du zoo d’une ville voisine, non plus. Il se trouve que l’un des meneurs agité est un agent infiltré de la police ! La morale est sauve puisque Fantômette au lieu de laisser mourir le méchant sous les piétinements de taureaux en folie, va demander, que dis-je, implorer pour que le vilain soit jugé. Une conscience politique à cet âge, c’est rare mais qui s’en plaindrait ?
J’ai aimé moyennement, on ne s’ennuie pas (enfin en se mettant à la place d’une gamine de dix ans), les références aux années 80 sont nombreuses, ne serait-ce que la composition de la sculpture qui n’est pas sans rappeler les oeuvres de César, le thème éternel de la suppression ou non des corridas, l’implication sociale des jeunes filles. Il fallait aussi et déjà une blonde, nous avons l’amie Ficelle qui ne retient jamais les bons mots et emploie innovation, inoculation pour inauguration (entre autres), collectionne les chaussettes de couleurs différentes, joue volontiers (ou ne joue pas) à la blonde écervelée-mais-pas-si-bête ( un peu Eve Angéli quand même).
Vous l’aurez compris, les gentils sont gentils, les méchants sont méchants et les gourmands, gourmands ! Il y a une gentille morale, pas plus bête que celle d’autres livres issus de cette littérature, même si je préfère avouons-le, la Littérature Jeunesse. Mais à tout prendre, laissons les enfants lire ces livres plutôt que rien ! Je ne sais pas s’ils se retrouveront dans ce monde sans ordinateur ni portable, où les filles écoutent le transistor, lisent la presse du matin (pas Voilou et Oups) et achètent des cartes postales pour leurs amis au lieu d’envoyer des mails ou des sms. Mais il n’y a pas de raison ! La transmission c’est fait pour qui ? En ce qui me concerne je vais m’arrêter là dans ma « réexploration » des classiques du genre, j’ai mon quota de bons sentiments pour l’année, je suis une bad-girl moi !!! Ce livre comptait pour le Challenge Club des Cinq de George…avec Une jumelle bien cachottière lu il y a 1 mois maintenant.