LES PLUMES de MINDOUNET !

Logo Plumes aspho 4 ème tiré du tumblr vanishingintocloudsBonjour à toutes et à tous (en zozotant comme Jupiter) 😉 ! Non, hélas, je ne reviens pas encore  mais ce coquin de Mindounet qui se faisait tirer l’oreille chaque fois qu’il y avait Plumes en a eu la nostalgie et a organisé une session sur son blog pour me faire plaisir (j’évite le mot « hommage », je vis encore hein !) et marquer également les sept années de son blog (OB et WP confondus). Vous imaginez mon émotion…(je deviens lacrymale en vieillissant) alors, je ne pouvais pas me défiler et j’ai écrit un texte avec les mots imposés qu’il avait recueillis, ces derniers devaient rimer avec Asphodèle et se terminer en « elle », « èle » ou « ele ». Nous avions de la marge… Soyez indulgents, vu le peu de temps dont je dispose pour moi,  c’est un premier jet et voilà bien longtemps que je ne m’étais prêtée à cet exercice. Mais cela m’a redonné envie de vous envoyer des cartes postales de temps en temps, vous me manquez et vous êtes si nombreux à me demander des nouvelles, alors à bientôt !..

Voici les 14 mots imposés :  aquarelle – voyelle – mirabelle – maternelle – stèle – éternel – bretelles – ribambelle -infidèle – dentelle – cannelle – passerelle – balancelle et ritournelle.

TEMPUS FUGIT

Au lendemain de la grande tempête, bien que ce fut l’été et la saison des mirabelles, la grosse horloge du clocher s’était détachée. Avant de tomber, les badauds l’avaient vu esquisser de gracieux mouvements dignes d’une balancelle-étoile de l’Opéra et Ô chance, elle avait chu dans la brouette du curé, remplie d’asphodèles fraîchement cueillies pour l’office du soir. S’en était suivie une course folle dans le village en pente jusqu’à la petite rivière bordée de nigelles inhabituelles en ce lieu. Elle était là, à moitié dans l’eau, l’arrière appuyé à une berge d’où s’envola une ribambelle d’oiseaux des marais.

a horloge dans eau n&b sépiaDe l’autre côté, la jeune fille au prénom de voyelles, Yayae, venue se baigner nue loin des regards indiscrets avait vite remis son jupon de dentelle en entendant la terre vibrer sous l’eau, son coeur battait plus vite  et quel ne fut pas son étonnement en voyant débouler l’étrange chargement entre les ajoncs avant de finir sa course comme on le sait.

L’horloge maintenant arrêtée la faisait s’interroger sur le Temps, cette aquarelle aux couleurs fondues qui s’entremêlent avant de se figer.

Elle remonta ses cheveux qui sentaient encore la cannelle des baisers de son amoureux, rajusta son bustier à fines bretelles en fredonnant une ritournelle venue d’un temps qu’elle n’avait pas connu. Elle enjamba la jolie passerelle de bois d’un pas hésitant au fur et à mesure qu’elle s’approchait du tableau incongru qui soulevait tant de questions en elle . L’horloge avait-elle rendu son âme au Temps ? Ou, était-ce Temps qui contemplait son reflet mouvant dans l’eau bruissante de la mémoire des rivières ? Puisqu’à l’égal des hommes une pendule pouvait mourir. Pourquoi le Temps éternel et cruel donnait-il à voir chaque jour, chaque minute, des vies qui s’éteignaient pendant que d’autres arrivaient entre les cuisses maternelles, sans savoir les bienheureux qu’ils passaient une porte écrivant déjà l’heure à laquelle elle se refermerait sur eux. Juste un chuintement dans le vent. Voilà ce que je suis, songeait Yayae. Le Temps, cet infidèle ne connaissait ni hier ni aujourd’hui ni demain.

Quand une vie s’éteint, il ne reste qu’un  blanc de silence vide sur une horloge arrêtée quelque part dans une rivière ou au-dessus de la stèle d’un tombeau.
Seuls les chants des vivants scandent la mouvance des heures habitées de nos rires ou de nos larmes…

 

 

 

 

 

Allons donc voir chez Mind les liens vers les textes des autres participants !

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