UNE LONGUE IMPATIENCE de Gaëlle Josse


Ceux et celles qui me suivent (de près) savent qu’il y aura dans ma vie un avant et après 15 septembre 2017, que le pire n’arrive pas qu’aux autres. Alors quand je suis rentrée chez moi, avec mon fils fraîchement opéré pour la suite des soins oncologiques, le livre de Gaëlle Josse m’attendait et ce fut un bonheur inexplicable. A tel point que je l’ai lu deux fois et qu’il ne quitte pas ma pile la plus proche…

Je sais depuis le début, depuis « Nos vies désaccordées » que j’ai dévoré à la suite d’une panne de lecture, je sais cette proximité avec elle, et ce livre qui parle d’amour maternel intarissable, infinissable, ce livre est destiné à toutes les femmes et peut-être à celles qui ne sont pas mères, pour qu’elles comprennent vraiment ce qui peut rendre folle une mère : l’amour d’un enfant que l’on ne voit plus, que l’on attend chaque jour comme Anne dans ce livre qui parle aussi de Bretagne, de mer, de lande et d’attente, de longues journées à guetter le retour des marins. Ce livre est dédié à la maman de Gaëlle Josse, autre symbole ou peut-être est-ce elle, Anne , l’héroïne du livre ?phare lande bretagne maya47000

Aussi, quand dans les dix premières pages, j’ai lu ça  » Depuis, ce sont des jours blancs. Des jours d’attente et de peur, des jours de vie suspendue, de respiration suspendue, à aller et venir (…) » J’ai entendu l’écho , l’écho que toutes les mères du monde (re)connaissent quand le malheur frappe à la porte « Le malheur, ça ne se partage pas ».

Nous sommes en 1950 dans une petite ville de Bretagne, assez grande sûrement puisqu’il y a une conserverie pas loin, un pharmacien dont Anne est la femme après avoir été la veuve d’un marin qui a fait naufrage. Et son fils, Louis est issu de ce premier lit . Etienne, le second mari, dépeint comme pourtant gentil,  a souvent la main lourde pour corriger cet enfant d’un autre, jusqu’à la fois qui fait mal,  la fois de trop. Louis part sans laisser un mot, sans dire où il va et ne revient pas.

photo Mind The Gap, Bretagne, été 2017.

Anne saura par La Compagnie Maritime qu’il est en mer et commence alors une folle correspondance-monologue où elle promet à Louis un repas digne des Mille et une nuits… « Le festin de ton retour, nous le poursuivrons avec ce qui vient de la mer. Qu’elle nous redonne enfin quelque chose, après t’avoir retenu si longtemps, après avoir retenu ton père au milieu des flots ».

Trou du Diable en Vendée

Jusque dans cette correspondance, Gaëllle Josse a une plume étourdissante pour nous raconter les mets qu’elle veut servir pour le retour « du fils prodigue ».  Elle a deux autres enfants avec son pharmacien d’époux,  Gabriel et Jeanne, qui grandissent comme deux ombres (bien qu’elle s’en occupe très bien) pendant que chaque jour, elle attend celui qui a disparu et ne donne jamais de nouvelles. « Je suis envahie, pénétrée, toute résistance devenue inutile, par les coups sourds, aveugles, insistants d’une souffrance qui ne me laisse aucun repos. Je vis avec une absence enfouie en moi, une absence qui me vide et me remplit à la fois. Parfois, je me dis que le chemin qui me happe chaque jour est comme une ligne de vie, un fil sinueux sur lequel je marche et tente d’avancer, de toutes les forces  qui me restent.  De résister au vent, aux tempêtes, au Trou du Diable, , aux larmes, à tout ce qui menace de céder en moi. Il me faudrait chercher des arrangements pour enjamber chaque jour sans dommage, mais je ne sais rien des arrangements. » ( extrait de presque totalité de la page 85).

Ce livre est un cri bouleversant, un cri silencieux, solitaire et douloureux, d’une mère tant affamée par le manque de son petit qu’elle redevient la mère nourricière, originelle, universelle en égrenant au fil des pages ce qu’elle veut préparer pour le « festin de son retour ». Pendant toutes ces années où elle l’attend de tout son être, de tout son ventre. N’est-ce pas le ventre des mères qui a toujours à répondre du meilleur comme du pire ? La fin n’est pas celle que l’on attendait mais nous chavire tout autant.

Alors je n’ai plus de mots pour vous parler de ce livre qui me touche au plus près, au plus profond de moi-même. Je peux juste vous conseiller/encourager/OBLIGER de/à le lire parce qu’il a une portée universelle, il danse sur les mots fébriles, rythmés par  cette « longue impatience » avec la fragilité du cristal, au coeur d’une  solitude battue par les vents aux parfums et aux couleurs de Bretagne, tout est beau et d’une extrême justesse. Encore une fois la sensibilité, la poésie de Gaëlle Josse sont inimitables, elle signe là le sommet d’une oeuvre déjà féconde, et pourquoi pas son chef-d’oeuvre ?  Elle nous prouve (si cela devait être) qu’elle est une grande.

La gentille et émouvante dédicace de Gaëlle que je remercie infiniment pour ce livre merveilleux. Et  pour vous, encore un extrait pour la route… Bon vent à tous et à bientôt…

 » Je m’invente des ancres  pour rester amarrée à la vie, pour ne pas être emportée par le vent mauvais, je m’invente des poids pour tenir au sol et ne pas m’envoler, pour ne pas fondre, me dissoudre, me perdre. Toutes ces choses ténues, dérisoires,  je m’y accroche pour repousser le prénom qui cogne à mes tempes, à  mon coeur, à tout mon corps, pour tenir à distance ce halo d’ombres qu’il agite autour de moi. (…) Et rien, jamais rien pour me rassurer, pour m’aider à accélérer le passage des jours, à escalader les nuits, à compter les mois , les années, les siècles, l’éternité. » ( p. 119)

100 réflexions au sujet de « UNE LONGUE IMPATIENCE de Gaëlle Josse »

    • Oui Gwen, je suis tout à fait d’accord sur le fait que nous lisons souvent (disons de plus en plus) les livres au « bon » moment et certains, comme ce petit bijou, ressemblait à un fanal sur un chemin de halage trop sombre… Il m’a aidée car il est à la fois sombre et lumineux ! Je t’embrasse♥

  1. j’ai toujours beaucoup de mal avec les livres qui parlent d’un si bel amour maternel, pourtant je sais très bien que ça existe et mon coeur saigne pour ces mamans-là quand elles sont confrontées au malheur à travers leur enfant…
    bises, Asphodèle

    • Adrienne je te comprends parfaitement car curieusement, avant qu’il n’arrive ce qui est arrivé à mon fils, je n’étais pas débordée par l’amour maternel et je fuyais aussi les livres qui en parlaient mais là…on est et d’une rattrapés par nos propres « ventres » (si j’ose dire), c’est assez incontrôlable et inexplicable d’ailleurs et de deux le livre de G. Josse a une dimension qui transcende cet amour maternel.Et puis Gaëlle Josse pourrait nous parler d’un marronnier atrabilaire que nous serions passionnés ! 😉 Bises Adrienne.

  2. Quel billet bouleversant ! Je ne sais pas si je lirai le livre (tant d’émotions, ça fait un peu peur aussi) mais toi, en tout cas, tu as un réel talent pour faire passer tes sentiments. Des bises pour toi, Aspho.

    • Merci Nathalie pour le compliment mais mon billet n’arrive pas au 10ème de la cheville du livre…Et tu crois que je n’avais pas peur de plonger dedans après ce que je venais déjà de passer ? Eh bien certes, les émotions sont remontées mais il a eu aussi un effet bienfaisant . Et c’est tellement bien écrit, étourdissant te dis-je ! Gros bisous ♥

  3. N’est-ce pas le lourd fardeau que portent les mères, les épouses, quand le mari ne rentre pas, le fils est absent. Ainsi Pénélope avec Ulysse, comme Anne pour son fils Louis, dans leur longue attente, deviennent les ombres d’elles-même, elles oublient jusqu’à leur propre existence, elles ne vivent que pour qu’un jour, le temps, le destin, le sort, lâchent leur proie, et la rendent à leur mère, leur épouse. Et Alors ces mères, ces épouses réapprendront à vivre, chère amie Asphodèle, toi qui vit aussi l’attente, cette terrible attente qu’un jour, elle prenne fin, pour une bonne nouvelle que je te souhaite ardemment.
    Je t’embrasse du fond du coeur

    • Mon cher Bizak, tu as toujours le mot juste et poétique … Certes pour les femmes qui attendent un mari (ou un père), ça peut être dur de les perdre mais ça se répare plus ou moins alors que la perte d’un enfant est d’un ordre différent, il y a ce lien ombilical peut-être, je ne sais pas, je ne suis pas Freud mais il se passe quelque chose que l’on ne ressent ni pour nos parents, amours ou autres que nous perdons ou avons perdu…
      Pour l’instant les soins ont repris, c’est un peu plus dur mais dans l’ensemble, c’est supportable, ça demande juste beaucoup d’attention et de présence… J’ai fait ce billet pour Gaëlle, je ne pouvais pas ne pas le faire ! Je t’embrasse aussi du fond du coeur ♥

      • Dans l’emportement de tes mots palpitants, j’ai écrit d’un trait ce qui me sortait du coeur. Je voulais t’ajouter que la présence d’une mère auprès de son enfant est le meilleur des remèdes que l’on puisse espérer, et ton fils ressent comme une bénédiction, ton amour pour lui.

        • Merci Bizak, maintenant je sais que oui car il était reparti sur Paris avec son père pour voir le Professeur qui l’a opéré et devait rester là-bas, il n’a pas tenu 10 jours, il est revenu !!! 😉 Je pense que la tendresse d’une mère, l’attention qu’elle a à son enfant sont aussi des facteurs importants quand l’enfant est malade, fatigué et perturbé par cette maladie…On a beau dire mais le lien mère-fils est souvent très fort ! 😉 Je t’embrasse poète au coeur tendre♥

  4. j’aime me promener sur votre blog. un bel univers. Très intéressant. vous pouvez visiter mon blog naissant ( lien sur pseudo) à bientôt.

    • Merci beaucoup Mélina, j’ai quelques soucis en ce moment qui entraînent un très gros manque de temps, je n’ai même pas le temps d’aller visiter mes blogs amis mais j’essaierai d’aller vous voir dès que les choses seront plus calmes ! Si vous avez lu les 3 précédents billets vous comprendrez pourquoi… Merci de votre compréhension. 😉

  5. Le livre m’attend sagement dans ma liseuse mais évidemment ton billet me donne envie de m’y plonger tout de suite 🙂 J’imagine ô combien qu’il doit te parler… J’en profite pour te faire plein de bises, et j’ai lu ci-dessus que la situation est « supportable », c’est déjà ça… courage !

    • Ma Sandrionnette, alors jette-toi dessus, il ne parle pas qu’aux mères mais à toutes les femmes je pense, aux mères davantage, c’est une évidence 😉 Tu me diras ce que tu en as pensé ? Je t’embrasse swapounette♥ Oui les « choses » sont « supportables » pour moi comme pour Nico, alors on respire un peu ! 🙂

  6. Comment ne pas suivre ton conseil, ton encouragement avec ce beau billlet sur ce livre résonnant si particulièrement en toi. Très heureux de retrouver tes mots. Des pensées vers toi, Asphodèle.

    • Patrick, c’est un livre mélodieux mais de ces mélodies mélancoliques qui vous arrachent le coeur ; comme on les aime en fait… sans pour autant gommer une part d’une infinie lumière. A lire absolument, que l’on soit mère, père ou pas ! Merci pour tes pensées, je t’embrasse 🙂

  7. Merci pour ce billet. L’écriture de Gaëlle Josse parait belle et j’imagine à quel point le livre a du t’émouvoir.
    J’ai de micro -soucis pour mes petites (je dis bien de micro-soucis), et pourtant, je sens, sous-jacent, menaçant, cet infini tourment qui pourrait m’emporter complètement si jamais quelque chose dérapait. C’est une lame sourde dont je sens qu’elle me tirerait tout au fond d’un gouffre immense – Et pourtant, je devine seulement, et sans doute suis-je bien en dessous de la réalité.
    Je ne sais comment tu fais front, je t’admire et t’envoie mes pensées. J’espère que les jours qui passent vous amènent leur lot de lumière et d’espoir.

    • Clém’ c’est tout à fait ça : on sent, on pressent mais tant que les soucis restent « bénins », on ne veut pas se pencher, on sait que le vertige nous happerait et il nous happe quand ça arrive ! Comment on en revient pour continuer ? Je ne sais pas, je ne fais pas front, j’essaie de conjurer le sort qui de toute façon m’aura à la fin… En attendant il ne faut pas oublier d’être heureux, tiens, là aussi Gaëlle Josse a la réponse si tu as envie de lire :
      « Car toujours les mères courent, courent et s’inquiètent, de tout, d’un front chaud, d’un toussotement, d’une pâleur, d’une chute, d’un sommeil agité, d’une fatigue, d’un pleur, d’une plainte, d’un chagrin. Elles s’inquiètent dans leur coeur pendant qu’elles accomplissent tout ce que le quotidien réclame, exige et ne cède jamais. Elles se hâtent et se démultiplient, présentes à tout, à tous, tandis qu’une voix intérieure qu’elles tentent de tenir à distance , de museler, leur souffle que jamais elles ne cesseront de se tourmenter pour l’enfant un jour sorti de leur flanc. » p 147-148.
      Alors oui c’est difficile mais le quotidien nous absorbe avec ses hauts, ses bas et nous tenons… Bises Clem …

  8. Pour une fois, je ne suis pas pressée de la lire. Cette absence que tu racontes me bouleverse avant même de la lire. Alors, pour plus tard…
    bisous

    • Syl, tu pourrais le lire, il parle à toutes les mères (mais pas que, il y a le silence des femmes des années 50) et puis c’est lumineux aussi malgré l’impatience de l’attente , ces repas qu’elle prépare brodés sur le fil du temps, je te jure ça te plairait !!!♥

    • Oui Isa, c’est un indispensable, que l’on soit mère ou pas, c’est un livre aussi sur la situation des femmes des années 50 qui ne se rebellaient pas trop contre certaines situations…Bises jolie demoiselle ! 😉

  9. J’aime beaucoup Gaëlle Josse et je crois que j’aimerais beaucoup celui-ci car je penserai bien à toi en lisant. Ton billet est merveilleux.

    • Argali, alors fonce et même si tu ne penses pas à moi (ce n’est pas tout à fait la même situation malgré les mots de Gaëlle qui ont fait écho), tu en ressortiras heureuse ! Malgré tout… Je t’embrasse Lucy♥

  10. Quel bonheur de te relire ma douce !
    Je suis si contente ! J’ai tellement de livres à lire que je ne sais pas si je pourrai lire celui là, en fin, si je trouverai le temps, car comme tu le sais, plus j’avance et plus j’ai de choses à découvrir, faire, lire, voir… et une vie qui file de plus en plus vite et un temps qui rétrécit. Mais je comprends qu’il te parle énormément.Tu es dans une longue attente, comme l’héroïne, depuis si longtemps, et nous attendons avec toi.Je sais que Gaëlle Josse écrit très bien et que c’est toujours un régal de se plonger dans ses romans.
    Je t’embrasse de tout cœur 💜
    À tout bientôt

    Céleste
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    • Ma Céleste, j’ai vraiment fait un effort pour Gaëlle car ce billet était infini, dans mes brouillons depuis deux mois et il fallait que je le termine ! J’aimerais publier plus souvent mais à propos de temps…avec Nico revenu, mon Goulag 3 jours par semaine et l’intendance (cuisine, papiers, etc) je ne touche pas terre, il m’arrive même de ne pas allumer l’ordi pendant deux jours de suite, trop épuisée… Parce que j’aimerais revenir aussi chez mes blogamis plus régulièrement mais on va attendre mars je pense ou ponctuellement comme pour ce billet… j’en ai pas mal en mode brouillon ! Et ton commentaire était dans Indésirables (les 2), incroyable ça !!! J’en suis toute estourbie ! Je t’embrasse♥

  11. J’avais écrit un commentaire-fleuve, mais il a disparu…
    J’ai pas le courage ce soir de recommencer…
    Je t’embrasse fort ma douce amie
    A tout bientôt💜
    Céleste
    ¸¸.•*¨*• ☆

    • Je l’ai retrouvé dans Indésirables ton commentaire fleuve et je suis comme toi, je n’ai jamais le courage de recommencer… Tu as dû changer d’IP, j’dis ça à tout hasard ! Bisous ma belle amie♥

  12. Ce livre ne me touchera pas comme il t’a touchée, c’est sûr. Et puis j’ai encore « L’ombre des nuits » dans ma PAL d’abord. L’écriture de Gaëlle Josse est sensible et belle, elle a l’art de savoir dire les choses.

    • Aifelle, comme je l’ai dit à d’autres (mais pas trop, pas assez dans mon billet), il y a une peinture de la société bourgeoise (et prolétaire) de province des années 50 très intéressante : les femmes ne se rebellaient pas , certaines choses étaient « normales » je pense. Gaëlle Josse a la sensibilité mais aussi le talent des fins psychologues…après tout c’est aussi son métier ! 😉 ♥

  13. C’est extraordinaire comme les livres sont vivants et savent parfaitement aller là où ils sont attendus. Je n’ai jamais lu Gaëlle Josse mais vous m’en donnez envie.
    Heureuse de vous relire.
    Bonne journée.

    • Bonheur du Jour, merci mais faites-moi plaisir, lisez Gaëlle Josse !!! Je suis certaine que ses livres vous combleront… « Les heures silencieuses » devrait vous plaire, pour commencer. Merci de votre passage, c’est toujours un …bonheur du jour que de lire vos commentaires.
      Bonne fin de soirée.

    • Keisha, j’ai pratiquement tout aimé d’elle et tout chroniqué (sauf Noces de neige) mais je pense que Les heures silencieuses, Nos vies désaccordées et même Le dernier gardien d’Ellis Island te plairaient, il commence à y avoir du choix ! Ou même « Un été à quatre mains » sur un passage de la vie de Schubert, une petite merveille aussi…

  14. Tu en parles très bien et ce n’est pas facile. Tu lui rends un très bel hommage.
    J’ai fini ce roman avec une grosse boule dans la gorge et pourtant ce n’est pas un récit larmoyant, théâtral. Gaëlle Josse a un talent fou.

    • Merci Jostein, ton compliment me fait plaisir car j’ai eu cette boule aussi longtemps et les mots s’emmêlaient… Il m’a fallu deux mois… Et comme tu le dis, il n’y a pas de pathos mais malgré la profonde blessure de cette femme, une lumière se dégage de ce livre, c’est aussi en cela qu’il est magnifique.

  15. Bon, comme tu le sais il est dans ma PAL avec plein d’autres, mais je n’arrive pas à lire ces jours-ci
    Je comprends qu’il t’ai touchée , même sans les malheurs qui te touchent, tu l’aurais aimé, il te correspond sur plein de choses !!
    Joli billet et belles illustrations comme toujours. Cela fait du bien de publier de temps en temps non ?
    Gros bisous grande Prêtresse !

    • C’est certain Mindounet-Myrtillounet, même sans ce qui arrive, ce livre m’aurait touchée…et je trouve que son style est encore plus flamboyant que d’habitude, toutes considérations personnelles mises à part. Bien sûr que je suis heureuse de publier mais ce qui me chagrine c’est de ne pas trop pouvoir aller chez tout le monde, entre mon « goulag » et Nico qui est revenu depuis vendredi dernier, je ne touche pas terre ! Or j’aime aussi bloguer chez les amis … ça reviendra dès que nous aurons trouvé nos marques et si la situation n’empire pas ! 😉 Bisous Poussin♥

        • Mon Poussin, oui Nico n’a pas supporté Paris et d’autres choses encore. Il est mieux ici, au calme dont il a besoin pour se soigner.
          Je publierai davantage quand mon mini-goulag sera fini, là c’est rock & roll, je ne touche pas terre !
          Gros bisous♥

    • Alex, Anne ne pouvait pas trop en parler ni « se plaindre » à cette époque où elle était considérée comme une « privilégiée » par son second mariage. L’époque, la province jouent aussi d’importants seconds rôles dans ce livre. Et puis, entre nous, la douleur est souvent muette…pour diverses raisons…

  16. Coucou Miss Aspho
    Tout a été dit et je ne sais quoi rajouter. Belle nouvelle déco, belle lecture dure et douce à la fois, mais c’est trop triste, le livre comme la vie, ta vie…
    Le pire c’est bien de voir son enfant souffrir ou mourir. Et ce qui me fait hurler aussi, c’est cette injustice qui frappe certaines et certains.
    Mine de rien, tu es forte, tu fais face. Courage et mille pensées. Je t’embrasse fort

    • Coucou Soène,
      Déco provisoire, sur WP on change comme on veut, alors déco qui correspond à mon état d’esprit aussi variable que la météo…
      Cette lecture est bouleversante, oui comme la vie parfois mais moins triste que MA vie, mais dis donc elle n’est pas si triste que ça MA vie !!! Même si c’est dur on profite à fond des bons moments, avec la famille, les amis (enfin, ceux qui n’ont pas fui ), la vie continue, cahin-caha et avec l’épée de Damoclès mais cette épée est aussi au-dessus de la tête des biens portants, c’est juste qu’ils oublient et détournent la tête quand le malheur des autres les indisposent… 😉 Comme dit Gaëlle Jossse « Le malheur ça ne se partage pas » et on n’a pas envie de le partager, alors on se tait ! Par politesse aussi.
      Je t’embrasse bien fort moi aussi.

  17. Tu écris tellement bien cet amour indicible… je rajoute ce livre à ma liste… Et tu as raison les liens mère fils ou fille sont indescriptible…parfois je « sens  » de loin qu’il leur est arrivé quelque chose et rarement je me trompe… Je t’envoie à toi et à ton fils toutes mes pensées positives…

    • Merci Manou, ce sont les mots de Gaëlle Josse qui ont fait naître les miens, je n’arrivais pas à écrire sur ce livre tellement ça résonnait fort en moi bien que l’histoire soit bien moins dramatique (quoique ça dépend comment on le voit et d’où). Justement, elle a fait de son héroïne ravagée par le chagrin une femme digne et au final un livre lumineux malgré la tristesse…
      Je suis comme toi, j’ai senti un jour avant qu’il allait arriver quelque chose de grave à mon fils, j’avais écris dans mon journal… c’est assez incroyable ce sixième sens des mères (et de certains pères, plus rarement). Je te remercie pour tes pensées et tes ondes, je les prends, nous avons besoin de beaucoup de forces vives en ce moment et encore, ça ne va pas trop mal !
      Je t’embrasse.

    • Merci Sharon, j’ai eu du mal mais je suis contente d’avoir réécrit un billet, je vais essayer d’en écrire d’autres dans la foulée mais en ce moment le temps me manque vraiment beaucoup, sans parler de la fatigue, des courbatures et du reste qui me font dormir plus tard quand je n’ai pas à me lever à 5h30, alors forcément le blog en pâtit… Je t’embrasse♥

  18. J’ai lu « Noces de neige » et « Un été à quatre mains ». Je les avais vraiment appréciés.
    Avec un tel article, comment ne pas se laisser tenter!!
    Je t’embrasse et je pense fort à toi ❤

    • Emilie ma belle tu as déjà un petit aperçu de l’écriture sensible de Gaëlle Josse mais crois-moi, j’en connais d’autres d’elle qui te toucheraient davantage que les deux que tu as lus, ils ne déméritent pas, loin de là mais, à mes yeux et c’est très personnel, ce ne sont pas ses meilleurs. Celui-ci est particulier dans le sens où il va surtout parler aux mères mais je pense que toutes les femmes, même non mères seront touchées. Et franchement, son style est à son apogée en terme de poésie et de flamboyance, bref je t’invite vraiment à le lire très vite (avec des kleenex à côté quand même :lol:) . Je t’embrasse bien fort♥

    • Ma Lydia, j’ai fait un effort surhumain dans mon emploi du temps surbooké (voir l’heure à laquelle je réponds à mes commentaires 😆 ) parce que c’était Gaëlle Josse justement et ce livre a laissé une telle empreinte en moi qu’il m’était impossible de ne pas en parler… Pourant depuis septembre j’ai lu La salle de bal d’Anna Hope, Le camp des autres de Thomas Vinau (deux coups de coeurs), Légende d’un rêveur éveillé de Gaëlle Nohant sur la vie de Desnos (que j’ai beaucoup aimé bien que ce soit un pavé), et quelques autres déjà oubliés… Je lis deux fois moins (voire 3 fois) mais je lis le soir tard… Alors je ne peux que te conseiller Gaëlle et si le thème de la maternité ne t’intéresse pas plus que ça, tu peux aller voir dans sa biblio il yen aura au moins un fait pour toi mais je te préviens, après tu seras cuite, tu voudras tous les lire !!! 😆 Je t’embrasse bien fort♥

    • Bonsoir mon cher Frédéric, pour que je sorte de ma vie IRL chamboulée et overbookée, il fallait vraiment que le livre m’ait touchée à coeur. Touchée-coulée même ! Ce qui me manque aussi c’est de ne survoler que les billets de mes blogs amis sans parfois laisser de commentaires, du smartphone, ça ne passe pas toujours mais j’ai espoir qu’il y ait un mieux à partir de mars, je croise les doigts… Merci de ta fidélité, merci pour la Bretagne et il en est question dans ce livre qui devrait te plaire si tu te décidais à le lire. Bisous Fred ! 😉 ♥
      P.S. : tu peux aussi aller sur ma page « Auteurs bde A à Z » et il y a pas mal de livres de Gaëlle chroniqués, ça te donnera une idée… pour commencer ! Si tu le souhaites bien sûr, je ne force pas, tu le sais ! 😉

      • J’irais voir cela avec plaisir. Passe un excellent weekend et un grand merci pour ta réponse qui m’a beaucoup touché. Le soleil est de retour ici en Bretagne et ça fait un bien fou. Prends soin de toi. Bisous bretons chère Asphodèle 😉 🙂

        • Mon cher Frédéric, le temps passe si vite quand on on est pris 3 demies journées par semaine en cure ! (Rééducation), plus le reste que tu sais… Alors excuse-moi pour cette réponse tardive, toi aussi tu m’es devenu cher au fil du temps et j’espère bien pouvoir re-dégager du temps en mars (si les choses restent « stables »…). Je t’embrasse et bisous ensoleillés (une fois n’est pas coutume 😉 ) 🙂

    • Eve-Yeshé, bonjour (pardon pour le retard)… Ce thème est aussi très douloureux pour moi, donc j’étais un peu en « immersion » quand je l’ai lu même si ce n’est pas du tout la même histoire, Gaëlle Josse a cette sensibilité pour toucher toutes les mères confrontées un jour ou l’autre à l’absence d’un enfant…à l’idée de perte aussi, bref ce livre est génial même s’il appuie parfois là où ça fait mal …

    • @Cl-Livres d’un jour : je n’ai fait que passer une tête pour parler de ce livre, ça me tenait à coeur mais je n’ai hélas pas encore le temps de revenir complètement. J’espère que ça reviendra… En attendant je te conseille Gaëlle Josse, j’ai lu tous ses livres sauf un et à chaque fois, quel que soit le sujet, c’est le même enchantement ! 😉

  19. Bonsoir Aspho,
    Un livre que tu décris très bien pour une auteure que je ne connais pas. Il y a des livres, il est vrai « par hasard ». Je n’y crois pas à ce hasard. Ce livre là était pour toi, juste au moment où tu l’as lu, pour t’éclairer, t’aider à poursuivre ton chemin au jour le jour. Un livre n’est que du papier écrit par une personne qui y a mis ses tripes. Je lis que ce sont des mots d’une maman qui voit son fils s’en aller parce qu’un autre homme ……et voilà que l’amour est mis à mal. Une souffrance de femme prise dans un étau entre deux. Sauf que l’amour d’une mère est totalement personnel, indissociable d’elle, lié par un fil invisible qui peut à la fois donner tant de bonheur et autant de larmes de bon et mal-heur.
    Un livre que je vais mettre dans ma liste d’envies. Tu en vantes tellement l’écriture, qu’il y en a d’autres à découvrir. Je détournerai ce sujet trop sensible pour moi, pour une maman que je suis et qui a aussi été dans l’attente pour son fils, et l’est toujours pour sa fille. Je connais le sujet de l’attente, ce serait trop douloureux. Tu as eu le courage de le lire et je t’admire pour cela. Il y a des petites voix à écouter et pour toi, il semble que tu aies bien fait. Je ne t’oublie pas et je te remercie de trouver le chemin de ton blog pour nous donner de tes nouvelles malgré le manque de temps dans le présent où tout ton être se concentre sur le présent à fond. Chaque minutes, secondes, sont si précieuses à vivre et te font passer par ce défi de la vie. Je suis toujours là en coulisse Aspho.
    Je t’embrasse de tout mon cœur même si c’est virtuel.
    Geneviève

    • Merci beaucoup Geneviève pour ce commentaire. Oui ma vie IRL me prend beaucoup de temps et d’énergie, je lis moins mais je m’applique à lire les livres qui m’accrochent de suite et celui-ci malgré le sujet douloureux en a fait partie car il possède aussi une certaine grâce lumineuse dans cette attente…et je crois que quand la douleur devient trop forte, nous la transformons instinctivement en autre chose pour y survivre. Cela nous rend plus fort peut-être…
      Je manque surtout de temps…
      Je t’embrasse aussi, sincèrement♥

  20. Je viens de le finir. Il a mis du temps à me cueillir, ce roman mais il l’a fait. Il y a des images fortes comme je les aime, celle dont on ne peut pas parler car on la découvre à la fin. Et puis, il y a cet homme aussi, qui aime une femme toute sa vie mais qui ne sait aimer son fils.

  21. Le temps d’une attente est du temps néanmoins, et je suis heureuse de voir que tu arrives à en libérer suffisamment pour penser à toi et à tes lectures qui sont autant de respirations.
    Bises ma belle

    • Je suis toujours aussi heureuse de te voir ma Dame Camomille même si c’est une chance que je réponde le jour même (je n’ai pas Goulag le lundi) (et d’où la nécessité que je t’explique certaines choses par mél) ! 😉 L’attente de Anne, l’héroïne de Gaëlle Josse n’a rien à voir avec ce que je vis et pourtant, elle a su trouver le point d’achoppement universel qui fait saigner le coeur de toute mère, quelle que soit justement l’attente qu’elle ait à subir… Je n’ai hélas pas assez de temps pour m’évader comme j’aimerais avec les livres mais je viens de commencer le Tome1 d’Elena Ferrante et j’accroche ! Alors je lirai à mon rythme… De gros bisous♥

    • Ho ravie de te revoir Eva, TROIS ANS !!! Mon Dieu que ça passe vite, tu as disparu comme par enchantement et ton blog n’était plus accessible… Oui la période est très difficile. Je m’accroche… Bisous, et j’enregistre ton nouveau lien mais je suis beaucoup moins présente…

  22. Ping : Une longue impatience | D'autres vies que la mienne

  23. Gaëlle Josse a une place à part dans les auteurs que je suis et ce nouveau titre renforcera certainement cette place. Je suis heureuse que ce livre se soit imposé à toi au bon moment.
    Tendres pensées Asphodèle, je ne t’oublie pas…

    • Fransoaz et c’est grâce à toi et ton livre voyageur (Nos vies désaccordées) que la rencontre s’est faite, je t’en garde une reconnaissance sans fin…Il y a eu deux rencontres, en somme ! Alors je te conseille vraiment celui-ci, elle a pris « de la plume » Gaëlle et quelle plume ! Moi non plus je ne t’oublie pas malgré la vie qui s’acharne à me malmener … Bisous .

  24. Ping : Gaëlle Josse, Une longue impatience {Compil’Incipit #26) – Écri'turbulente

  25. C’est étrange et magique cette histoire de livres qui arrivent sur notre route juste au bon moment. Cette lecture était faite pour toi il n’y a pas à s’y méprendre et ton billet est plus émouvant, il parle à chacune d’entre nous qui connaissons le poids d’être mère (ou père) condamnée pour toujours de se faire du souci pour ses enfants. Je te fais d’énormes bisous asphodèle et je ne peux terminer ce commentaire sans te demander des nouvelles de ton fils. J’espère qu’il va de mieux en mieux.

    • Oui c’est étrange, ce n’est pas la première fois que je vais vers un livre qui correspond à mon état d’esprit du moment mais là, il m’attendait… Un beau cadeau !:)
      Mon fils poursuit ses chimios chaque mois (pendant 6 mois), elles sont de plus en plus fortes, il ne mange rien et maigrit… Il passe sa 1ère IRM le 16 mars depuis son intervention et inutile de te dire que nous n’en menons pas large mais nous avons bel espoir que ça se maintienne ainsi encore quelques temps… Je t’embrasse l’Or, merci de ta sollicitude♥

      • Ça doit être très dur pour vous, pour lui. L’essentiel c’est de garder le moral, mais c’est tellement facile à dire, beaucoup moins à faire. Je t’envoie, je vous envoie des brassées de tendresse, de douceur et de courage. Et je suis sûr que tout ira bien pour ce premier IRM, je t’embrasse très très fort

          • J’y ai pensé mais ici c’est trèèès compliqué, nous sommes dans un désert médical, un vrai ! On a déjà du mal à avoir un généraliste alors un homéopathe, il y a un an d’attente…

            • 1 an d’attente je rêve mais où vis-tu, sur mars ?? Plus sérieusement c’est incroyable cette situation, tu ne peux pas essayer d’expliquer la situation, que c’est urgent ? Ils sont humains tout de même, non ?

        • Merci l’Or pour toute ta gentillesse, ça me touche beaucoup. Garder le moral est difficile surtout pour lui, moi j’essaie de le booster, mais je me fais l’effet de Sisyphe avec son rocher…certains jours sont plus tendres, heureusement et je crois que cette IRM le contrarie beaucoup, il a tellement peur d’être ré-opéré ! Je suis sûre que ça va aller, je l’espère en tous cas ! Je t’embrasse bien fort♥

  26. Comme tu sais toujours si bien t’effacer derrière les textes que tu commentes…Et pourtant, s’il m’émeut tant, c’est parce-que je te « vois » derrière ton écran d’ordi (qui fonctionne !) et que je me demande comment tu vas, je me dis qu’il faut vraiment que je passe dans ton bled paumé, près de ton ru ! Je pense fort à toi ma vendéenne, allez zou, il est des petits bonheurs partout,il faut les happer pour s’en imprégner. Bises ma fleurdelysée

    • Ho qu’il est beau et doux à lire ton message ma korrigane !!! On ne peut que s’effacer devant certains grands livres, on se sent tout petits face à un tel talent… Passe, passe dans mon bled, il va falloir s’organiser, je ne suis plus seule ! 😉 Gros bisous ma chouchennisée !♥

  27. Ping : Vos billets tentateurs ; première moitié d’année 2018 – L'or rouge