Robert Desnos né un 4 juillet en 1900 a eu un destin tragique, une fin tragique au moins puisqu’il mourra au camp de Térézin (Tchécoslovaquie) le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp, affaibli et rongé par le typhus. Ce qui est extraordinaire c’est que l’on va retrouver sur lui (un jeune tchèque qui a reconnu son nom en regardant la liste des malades de l’infirmerie) la dernière strophe du poème ci-dessous et que les journaux tchèques vont le traduire en pensant qu’il s’agit là du dernier poème de Desnos… Las ! Il avait été écrit en 1926 pour la belle chanteuse de music-hall Yvonne Georges à qui Desnos vouait une passion qui n’a jamais été réciproque, un amour impossible qui le poursuivra jusqu’à la mort. Un peu prophétique ?
Yvonne Georges, vers 1928, décèdera de la tuberculose en 1930, à l’âge de 33 ans…
Ont poétisé avec moi aujourd’hui :
1 – Soène fait la « Roue » en calligramme – source dsden de Dijon .
2 – Valentyne nous propose un fou-rire avec un poème peul de Jean-Pierre Verheggen
3 – Martine, dans la belgitude actuellement, nous offre « La Torche » de Marie Nizet, extrait du recueil « pour Axel de Missie ».
4 – Modrone-Eeguab nous propose un extrait émouvant du film « Le Cercle des poètes disparus »
5 – LilouSoleil, se tait, écoute avec « L’accent grave et l’accent aigu » de Jean Tardieu.
6 – Violette Dame mauve nous déclame une tirade extraite de « Horace » de Corneille.
7 – Melle La Démonne (de retour) nous invite au « Silence et nuit des bois » de Sully Prud’Homme, extrait de « Les Solitudes ».
J’AI TANT RÊVÉ DE TOI
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
et de baiser sur cette bouche la naissance
de la voix qui m’est chère ?
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre
à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
et me gouverne depuis des jours et des années
je deviendrais une ombre sans doute,
Ô balances sentimentales.J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie
et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi,je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantômequ’il ne me reste plus peut-être, et pourtant,
qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois
que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement
sur le cadran solaire de ta vie.
©Robert DESNOS (1900-1945), tiré du recueil « À la mystérieuse » – 1926.Pour en savoir beaucoup plus sur l’auteur, cliquez ICI .
Logo du jeudi poésie pour présentation d’un poète.
Fantôme parmi les fantômes … pauvre Desnos ; un destin tragique, un poète un peu trop oublié aujourd’hui je trouve.
Aifelle je suis bien d’accord, on oublie vite mais d’un autre côté, je n’aime pas spécialement sa période « surréaliste » avec écriture automatique même si ça n’enlève rien à son talent ! C’était un sacré bonhomme…qui n’a vraiment pas eu de chance !
Un de mes poètes préférés …
Magnifique poème et quelles photos le mettent en valeur….
Valentyne, je me doutais que tu aimais Desnos, il a des poèmes fantastiques et d’autres que j’aime moins mais c’est normal vu sa « production » ! 😉
Sexy ce jeudi ci :).
Bisous Asphodèle!
https://lachambreroseetnoire.wordpress.com/2016/04/09/du-shopping/
Isa, un peu mais pas tant que ça ! Ça fait aussi partie de l’amour, surtout quand il est passionnel et à sens unique, donc fantasmé ! 😉 Bisous 🙂
C’est très beau en tout cas :).
Oui ! Je crois que toute femme aimerait se voir écrire un poème de cette qualité ! 😉
Je confirme :).
😀
Une passion. Sublime. Merci pour Robert qui partit de Compiègne…. (Robert le Diable).
Claude, je connais bien cette chanson, comme tout le disque « Ferrat chante Aragon » ! Ce poème est vraiment très fort…
« … le cadran solaire de ta vie » J’aime cette métaphore ❤
Martine, j’aime beaucoup les images de ce poème (Ô balances sentimentales, aussi) et quand on sait ce qu’ont été les « cadrans » de Desnos et d’Yvonne Georges, tout, sauf solaires… Hélas ! 😉
Je découvre… L’histoire exacerbe l’émotion…
Myo, j’avais choisi le poème avant de connaître son histoire et c’est vrai qu’en le relisant, il ne résonnait déjà plus pareil…
Encore ces émotions qui nous jouent des tours…. 😉
Bonjour
Mon article pour poésie du Jeudi : Une tirade tirée de « Horace » de Corneille
http://wrviolette.blogspot.com/2016/04/la-poesie-du-jeudi.html
Inscrite ce matin Violette ! 😉
J’aime beaucoup ses oeuvres.
Sharon, je le connais mal en fait ! Vague souvenir de lycée avec les « surréalistes » qui n’étaient pas mes préférés à cette époque donc je redécouvre et c’est mieux…
un destin tragique et une œuvre immense de par le talent. J’apprécie beaucoup ce poète. Je ne savais pas qu’il avait connu un amour impossible, quelle vie ! bonne soirée, Bises de Bretagne 🙂
Frédéric, moi je le re-découvre avec des poèmes moins estampillés « surréalistes » et c’est vrai que c’est superbe. Le tragique de sa destinée ajoute peut-être aussi aux mots une ampleur différente… 🙂 Bises grisouilles de Vendée ! 😀
Mon Dieu qu’il y a longtemps que je n’ai lu ce poème, je crois que je ne savais même pas qu’il était de Desnos ! Une merveille à l’état pur, que tes illustrations éclairent de bien sombre façon ! pffffffffui tu as vu, j’ai raté et bien comme il faut le jeudi poésie, hélas, ne me gronde pas trop, j’ai trop de papiers à remplir en ce moment, le temps me file entre les doigts, je vais essayer d’aller visiter les autres publications.
Gros bisous
Monesille moi aussi je redécouvre ! Oui j’ai vu que tu avais raté et pouratnt je te l’ai dit dimanche en commentaires (quand tu me reprochais d’attendre pour les Plumes, tsss !!!) 😀 Mais bon, il n’y a aucune obligation tu le sais ! Et puis…parfois c’est difficile ! 😆 Gros bisous Dame-100-mille-volts ! 😀
Un poète trop peu étudié sans doute… je le connais mal. Et pourtant, le texte que tu proposes est magnifique !
Margotte, finalement je m’aperçois que beaucoup le connaissent mal (moi la première) car c’est Breton qui a tiré toute la couverture à lui de l’époque surréaliste ! Et comme Desnos s’en est affranchi rapidement, il est resté inclassable… C’est peut-être un début d’explication !!! 😀
Qu’est-ce qu’il est beau ce poème !!
Ah…l’amour…Splendide en effet ! et très éloigné de la fourmi de dix-huit mètres… 😉
¸¸.•*¨*• ☆
Oui Célestine, une belle déclaration…pour une femme qui ne l’a jamais apprécié, ni même lu si ça se trouve (elle n’a pas vécu longtemps…);)
Magnifique poème, un de mes favoris parmi les favoris. je m’étais permis d’en faire uen lecture, là http://danslessouliersdoceane.hautetfort.com/archive/2015/12/09/robert-desnos-avent-litteraire-9-5728884.html
Desnos est un compagnon dont on ne se lasse pas !
Bon weekend.
Oui Océane, j’ai vu ça mais je n’ai pas pu commenter (il me refuse mon pseudo !!!
) Tu as une très jolie voix et tu l’as très bien dit ! Le deuxième était plus long, j’avoue ne pas avoir tout lu, j’ai un peu décroché, il faut le lire à tête reposée ! 😉