Syl m’a taguée, un tag intéressant certes, mais j’avoue que cela m’a pris du temps car si je garde le souvenir des pays où j’ai vécus, celui des livres lus, j’ai toujours l’impression que l’endroit où je lis le plus (où j’ai toujours lu) est…ma chambre, mon cocon, mon havre de silence. Mais en cherchant bien, quelques anecdotes sur ces lieux qui correspondent davantage à des périodes de lecture de tel ou tel style, quand ce n’est pas un auteur…
Mon premier souvenir, à 6 ans, mon premier livre, Belle et Sébastien, dont j’ai retrouvé la couverture originale, avant d’enchaîner sur la Comtesse de Ségur… et je lisais par terre, au milieu de ma chambre, incapable de lâcher le livre avant de l’avoir fini, ils ne duraient qu’un après-midi, mes parents m’en ont beaucoup offerts à cette époque, j’en avais des cartons entiers (disparus dans les déménagements)…

L’exemplaire de ma maman retrouvé par miracle !

Puis, départ au Maroc, j’ai 9 ans et je me prends de passion pour Les misérables de Victor Hugo, surtout pour Cosette qui me fait pleurer toutes les larmes de mon corps, toutes mes poupées s’appellent Cosette et je les sauve de l’orphelinat comme de tous les Thénardier de la terre…

Le livre était illustré et je me souviens parfaitement de cette couverture !
Puis arrivent mes 13-14 ans qui se passent dans un collège banlieusard sinistre (après le Maroc vous pensez bien) de Châtenay-Malabry où je passe le plus clair de mon temps sur la pelouse à écouter des chevelus gratter leur guitare tout en dévorant Barjavel, surtout La Nuit des temps (puis Ravages) qui me transporte loin de ce quotidien déprimant…
Sur cette pelouse, j’ai aussi lu Des fleurs pour Algernon, une boîte de kleenex à côté de moi et quelques classiques qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable…
A 15 ans, virage à 180°, mon père est muté au Gabon et je rejoins une pension de jeunes filles à Saint-Germain-en-Laye (Lycée Claude Debussy) où là commence la frénésie livresque ! Les lumières dans le dortoir étant coupées à 22h, je vais lire dans les douches-toilettes pas chauffées sous mon duvet et quelques écharpes. C’est le temps de Madame Bovary, Le Rouge et le Noir entre deux Pearl Buck pour me détendre. Je la lirai jusqu’à mes 17 ans, entre deux. Vent d’est, vent d’Ouest, Une terre chinoise, Pivoine (j’ai pris chinois en 3ème langue) et j’ai besoin d’apprendre sur la Chine (entre deux Confucius, Lao-Tseu et j’en passe !)… Mais aussi la littérature espagnole, la rencontre avec Federico Garcia Lorca et le chanteur Paco Ibanez qui l’a mis en musique.

Prix Nobel et prix Pulitzer, quand même !
En première, je découvre Baudelaire, Rimbaud, Eluard qui vont marquer à jamais ce que j’aime dans l’écriture : la poésie ! Mais en terminale, deux livres ont changé ma vie ou devrais-je dire un auteur puisque c’est Camus qui va m’occuper toute l’année. D’abord avec Noces, merveilleux et le Mythe de Sisyphe qui a changé ma vision du monde pour longtemps.
Là aussi, la couverture de l’exemplaire que j’ai lu…

Je l’ai encore dans ma bibliothèque…
Lectures (toujours) dans mon box du dortoir ou dans les toilettes-douches…
À 19 ans, mon Deug chinois validé, je m’envole pour la Nouvelle-Calédonie (Galéa, 26 à 30 heures de vol, ça vaccine^^) et là va commencer ma période SF ! Je ne lis pas à la plage, le sable, le monoï, le vent, très peu pour moi ! Mais je lis sur mon balcon face à la mer, en regardant les petits bateaux blancs de plaisance s’évader vers un îlot paradisiaque ! Et c’est Silverberg (mon chouchou), Frank Herbert (et Dune), Asimov, Bradbury…

A l’occasion d’un voyage en France, dans une chambre d’hôtel de Juan-Les-Pins, je découvre Fitzgerald avec Tendre est la nuit : coup de foudre, le décor s’y prête, je lis allongée sur la moquette de la chambre au soleil et j’enchaîne sur Gatsby, en me disant que j’ai dû avoir une vie antérieure à cette époque. Ce n’est que bien plus tard que j’approfondirai mes recherches sur le couple (en 2007 avec Alabama Song, lu 3 fois, de Gilles Leroy qui questionne…)
Retour à Paris, métro, beaucoup, deux heures par jour puis 4 h ! J’enchaîne les polars et notamment tous les P. Cornwell, mais aussi crise orientaliste avec des Christian Jacq (j’assume), Tahar Ben Jelloun, et d’autres que j’oublie…
Mais depuis, de l’eau a encore coulé sous les ponts, j’ai découvert Laurent Gaudé, Marcus Malte, Sylvie Germain, Gaëlle Josse, Philippe Claudel, des auteurs du nord, des anglais, des américains et vous voulez que je vous dise ? Peu importe où je lis, du moment que je lise et que je me souvienne de la trace que le livre a laissé en moi…
Et je tague : Somaja, Natiora, Aifelle ? (à tout hasard), Galéa (une deuxième fois pour qu’elle se sente aimée), Mind The Gap (qui nous impose des jeux tordus et se planque dès qu’il voit un tag qui ne lui plaît qu’à moitié), Jean-Charles, Béa ma Comète, Philisine, Valentyne , Soène, Eeguab, ClaudiaLucia , Nathalie, Valérie de Val-m-les-livres, RP 89, et tous ceux que j’oublie et que j’aime pourtant mais mémoire défaillante… Pardon !
Je tiens aussi à m’excuser pour les nombreux commentaires qui gisent sans réponse, depuis samedi dernier pour certains, je m’emploie à y répondre aujourd’hui, mille excuses mais j’ai été bousculée cette semaine !
Je vous souhaite un bon dimanche !