COQUILLAGES de fin d’été pour la Ronde de Lylouanne !

coquillage en bouteille pour les garderLes derniers jours d’août sont un temps à part dans ce mois qui souvent commence dans la langueur de vacances attendues, s’étire en longues journées et soirées avec les amis et la famille retrouvés. Et puis, à partir du 15, on sent comme une précipitation, une hâte qui reprend le pas sur la nonchalance. Alors…que dire des derniers jours qui se hâtent déjà vers l’automne et l’odeur de la rentrée, scolaire, littéraire, la rentrée chez soi. Pour garder un peu de cette saveur estivale, quoi de plus emblématique que ces coquillages glanés lors de balades à la plage, ramassés attentivement par les collectionneurs ou simplement mis en bouteille avec du sable pour garder encore un peu de ce parfum d’été, volatil et éphémère. La ronde de ma chère Lylou pour juillet-août portait sur ce thème. Ayant vécu dix années environ en Nouvelle-Calédonie, je garde un souvenir ébloui des variétés merveilleuses de coraux, de poissons multicolores et bien sûr des nombreux coquillages qui venaient s’échouer à nos pieds ou que l’on allait chercher en plongeant. Pas moi, je ne plonge pas car bien trop claustrophobe (oui je sais, j’ai loupé des paysages sous-marins fantastiques mais on ne me force pas !)) mais il en est resté une belle collection dans la maison, je vais vous en monter certains et d’autres ramassés sur les murs Pinterest (et autres Tumblr) que je fréquente… Mes photos bien entendu, sont moins élaborées que celles des professionnels, on va donc commencer par elles…coquillages(1)De gauche à droite, en partant du haut : un peigne de Vénus devant une huitre perlière, un panaché de coraux avec quelques filaments de coraux rouges, rares et protégés, puis une autre variété de corail, un nautile bien sûr. En bas à gauche, on discerne la « toutoute », cette grande corne qui servait aux canaques à communiquer entre eux, telle une corne de brume et enfin le gros bénitier où l’on a mis une lampe pour éclairer une partie de la vitrine…coquillages_mis_en_scène_et_biblio_avant_rangementIci, nous retrouvons la « toutoute » que j’ai sortie de la vitrine pour la poser sur un joli chemin de table taupe, offert par Syl., le corail encore, l’huître perlière et, en dessous, en partant de la gauche, un « casque de taille moyenne (je n’ai pas le nom savant, avec deux cônes (coquillages mortels dans les 20 minutes après la piqûre, sans antidote, y survivre est un miracle !). Juste après, un murex ; encore un casque beaucoup plus gros et en bas pour terminer, un peigne de Vénus, bien effilé devant un nautile et enfin à droite, un oursin et quelques porcelaines… Nous les reverrons plus bas… Car ce que j’aime avant tout, ce sont les coquillages dans leur élément  : la mer ou au rebord de l’écume d’une vague, dans le sable, comme…coquillage au couchant sur la plagecelui-ci, au couchant qui a tracé son sillon jusque sur le sable. Ou encore…

coquillage st jacques au couchant dans le sablecette coquille Saint-Jacques, offerte aux rayons du crépuscule, ou…coquillage nautile sur la plage…ce nautile magnifiquement mis en scène tel Narcisse et son reflet… Mais…coquillage toutoute vue de hautma chère toutoute n’est pas en reste quand il s’agit de paresser sur le sable blanc aussi fin que de la farine… Ensuite, pour la lumière…coquillage sur la plage lylouannece murex blanchi d’avoir roulé sa coquille de marée en marée…avant de…coquillage mélange sur le sable abandonnés

de retrouver  des étoiles de mer et un coquillage à spirales…et…

coquillage murex sous l'écume

…sous l’écume, un superbe coquillage qui se reflète dans l’eau de la vague …coquillage nautile sur etsy by caroline cochranIci, un petit tableau estival de spécimens connus…et ci-dessous…coquillage oursins de toutes les couleurs coquillage oursins étoiles et couleursdes oursins colorés (voire colorisés), du plus bel effet quand des étoiles vagabondes leur rendent visite… Pour le fun…coquillage photo de photo ancienne(2)une photo d’une ancienne photo que je me suis amusé à « colorier » en HDR sur Picasa pour un effet tableau… A propos de couleur…coquillages photo de photo ancienne2(1) coquillages verts étrange effet ou réalité coquillages étoile de mer cat-arzyna tumblr…ces surprenants coquillages verts, comme cette étoile, dont je ne sais s’ils existent ainsi au fond des mers ou si ce sont des effets spéciaux ! Mais, à ce sujet…

coquillages par trois sur sable nature-and-culture…j’aime beaucoup ces oursins empilés et les jeux avec le sable… Ou…coquillage plantation dans du sable Pinterest

…quand l’imagination de certains les reconvertissent en objets de décoration, voire…coquillage pour y planter des semis

…en support pour plantes ou semis, les sortant ainsi de la poussière des vitrines ! Ensuite…coquillages nautile space ana-rosaen font des coussins psychédéliques (limite hein) pour s’y adosser et lire ! revenons aux fondamentaux !coquillages bouquet d'étoiles de mer cat-arzyna tumbComme ces étoiles de mer rouges, telles que nous les connaissons… coquillage conque sur la plageou cette jolie conque aux reflets rosés, couleur corail…coquillage coque assise sur le sableEt cette simple coque ouverte sur le sable, cadeau !coquillage étoile de mer avec texteLes étoiles délivrent toujours un message et celles de mer ne sont pas en reste pour être reconnues, autant que les célestes qu’il nous arrive de voir par nuit claire (rarissime cet été)….coquillage étoile de mer solitaireExposée aux rayons du soleil avant de reprendre la prochaine vague et vivre sa vie d’étoile de mer…coquillage galets mélange rejeté par les maréesIl n’y a rien que j’aime autant que ces simples coquillages pour la plupart comestibles, se cabossant sur les galets dans les tourbillons des marées qui vont et viennent, laissant à découvert des trésors pour plus tard…ou comme ci-dessous…coquillage coeur de galets…des amours de galets en coeur et en choeur pour nous dire que la mer nous aime autant que nous l’aimons et nous offre ce qu’elle a de plus beau…

et pour finir quelques photos de la vitrine de ma mère en gros plan, ici le peigne de Vénus. et le nautile…peigne de Vénus et nautile

là, une huître perlière travaillée par des artisans chinois et montée en lampe par mon père… IMG_0919IMG_0920L’ oursin et des porcelaines, murex, corail et coquillage pointu nommé troca (au fond chapeau pointu), au naturel ils sont roses et blancs puis deviennent « argent » quand ils sont travaillés par ces mêmes artisans chinois (sans oublier un éléphant qui passait par là, difficile d’y  échapper quand la collection arrive à une large centaine !)…IMG_1134Je ne pouvais pas vous présenter cette porcelaine blanche, rare également et appelée « ovula ovum »…IMG_1140le casque impressionnant par sa taille…et, petit bonus gourmand…quand coquillages riment avec crustacés…

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le plateau de langoustines et bulots mangé en famille (je vous fais grâce de l’excellente mayonnaise maison)… mais je…

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… ne résiste pas à vous présenter un bulot vidé et nettoyé après consommation… Enfin,

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…pour finir le coquillage et le galet que je garde dans ma chambre, depuis des années car…ils me sont indispensables, j’écoute la mer dans l’un et le galet, blanc, poli par le temps m’apaise…

Merci d’être allés au bout de ce loong billet mais pour finir août, il fallait bien ça ! A bientôt pour un billet de lecture ou d’humeur, je vous parlerai de mon été… en images !

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LA LUMIÈRE DES ÉTOILES MORTES de John Banville

BanvilleVous pensiez que ce blog était moribond ? Vous n’aviez pas tort. Je viens le réanimer avec un livre de la rentrée littéraire qui est presque un coup de coeur ! Presque… mais il m’a tenue en haleine cet été et dans les circonstances de lecture qui étaient les miennes, je lui en sais gré.

LE PITCH :

Un acteur vieillissant, la soixantaine tristounette, Alex se voit proposer un grand rôle dans un film intitulé « L’invention du passé » avec une célèbre actrice Dawn Davenport qui a l’âge qu’aurait Cass, sa fille si elle ne s’était suicidée dix ans plus tôt. Mais ceci est l’arrière- plan du livre, tout comme son présent avec sa femme Lydia, leurs difficultés à communiquer depuis le suicide de Cass… La focale est braquée sur la mémoire et sur l’histoire d’amour incroyable qu’il vécut à l’âge de quinze ans avec Madame Gray, trente-cinq ans, mariée et mère de son meilleur ami Billy. Présent et passé s’entremêlent de façon subtile sans jamais s’entrechoquer, sans jamais nous perdre surtout et la pudeur du ton, la beauté poétique du style en font une histoire émouvante, majestueuse pour ne pas dire magistrale.

CE QUE J’EN AI PENSÉ :

La mémoire et ce que nous en faisons est au centre de la réflexion de l’auteur, il en fait une proie qu’il traque méthodiquement, en quête du moindre détail de ce qui se passa pendant les cinq mois que dura son aventure avec Madame Gray : « Je n’arrive pas à me souvenir des traits de la femme à vélo avec assez de netteté pour pouvoir affirmer que c’est bien elle qui m’a fourni ma première vision de Vénus Domestica, même si je me cramponne à cette éventualité avec une nostalgie têtue ». Amélie Nothomb a la nostalgie heureuse, Banville, lui, l’a têtue. A partir de là, il va nous retracer les émois de cette première expérience amoureuse avec ses affres et ses flamboyances. Nous assistons à l’éclosion de l’homme qu’il est devenu (ni meilleur ni pire qu’un autre) et combien cette histoire a déterminé des traits de caractère, des « acquis » qui sont restés intacts malgré les quarante ans enfuis, à l’image du souvenir de Madame Gray… L’histoire se passe dans les années 1950 et j’ai la quasi certitude que les jeunes de quinze ans de cette époque avaient une maturité autre que celle de ceux d’aujourd’hui, c’est évident et c’est pour cela qu’il n’y a rien de choquant, du moins à mes yeux (et grâce à la façon dont c’est raconté). Madame Gray reste mystérieuse une grande partie du livre, on s’interroge sur ce qui la pousse dans les bras d’un garçon de l’âge de son fils mais on ne peut s’empêcher d’éprouver de la tendresse pour cette amante juvénile et fougueuse malgré ses trente-cinq ans. Ce qui m’a accroché et ému dans ce livre (passé l’étonnement premier de l’âge du narrateur) c’est la pudeur, le ton de confidence émue et sa prise de conscience du scandale qu’a pu susciter pareille aventure à l’époque, si tant est qu’elle se soit autant ébruitée que sa mémoire le lui suggère…

Quand il parle de son présent difficile avec sa femme Lydia, c’est Cass, qui revient toujours, en filigrane mais obsédante, dans un jeu de miroirs, réfléchissant ce qu’il vécut lui à l’âge où elle mourut. Avec les interrogations douloureuses qu’elle a laissées en se suicidant. Les correspondances qu’il trouve chez Dawn, l’actrice avec qui il va tourner cette « invention du passé ». Car pour lui le passé ne s’invente pas, ne meurt pas avec les disparus, ils se ré-invente peut-être dans la restitution de certains détails mais il laisse au coeur des éclats de verre suffisamment coupants pour ne pas oublier. « Il parlait maintenant de la lumière des étoiles mortes qui parcourt un million (…) de miles avant de nous atteindre (…), si bien que partout où nous posons notre regard, partout, c’est le passé que nous contemplons ». Le passé, pour Alex, demeure un « présent lumineux » où les morts s’animent sans provoquer tristesse ou morbidité. Bien au contraire.

Les dernières pages lèvent le voile sur les « motivations » de Madame Gray et nous la rendent  encore plus fragile qu’elle n’était au moment des faits évoqués. Je n’en fais pas  un coup de coeur car malgré la beauté du texte, je n’ai pas réussi à m’identifier à un seul des personnages, ce qui ne m’a pas empêché de les aimer. J’ai été suffisamment fascinée par cette plongée dans la mémoire, mouvante comme les sables du même nom, cette mémoire qui permet aussi de redonner sens, vie et lumière à ce qui n’est plus en justifiant ce qui est. Pour continuer d’avancer, même dans les tunnels les plus sombres. « Les morts sont ma matière noire, ils comblent imperceptiblement les vides du monde ». Un beau et grand livre porté par une écriture juste, sensible, poétique où la lumière des étoiles continue de scintiller bien après que le livre ne soit refermé…

SUR L’AUTEUR :Banville John

Romancier, journaliste et scénariste, né le 8 décembre 1945 à Wexford en Irlande, John Banville est considéré comme un des auteurs majeurs de langue anglaise. Depuis 1971, il a obtenu plusieurs prix littéraires dont le Booker pour son roman « La Mer ». Il est aussi connu sous le pseudo de Benjamin Black pour huit romans policiers dont trois sont traduits en français. Pour ceux que ça intéresse, voir sa bibliographie, sa filmographie également (et de plus amples détails), ICI.

Des avis élogieux également chez L’Irrégulière, Titine, Nadael. Si j’en oublie, dites-le moi, j’ajouterais votre lien ! D’ailleurs Titine qui connaît bien l’auteur nous a précisé dans son billet qu’il s’agissait du dernier opus d’une trilogie. Pour ceux qui veulent en apprendre plus sur Cass (notamment), et sur les personnages « secondaires » de ce livre, c’est bon à savoir…

Merci aux Editions Robert Laffont pour ce partenariat « choisi » et positif.

La lumière des étoiles mortes de John Banville –  Traduit de l’anglais (Irlande) par Michèle Albaret-Maatsch – 346 p.- Editions Robert Laffont, collections PΔVILLONS,dirigée par Maggie Doyle et Jean-Claude Zylberstein.

EDIT DU 4 SEPTEMBRE 2014 : Bien que ce ne soit pas un coup de coeur intégral (oui comme les casques du même nom, vous savez), je l’entre au Non-Challenge de Galéa dans son rayon « pépites » car c’en est une : un mois après sa lecture, la réflexion de l’auteur sur le temps et la mémoire me poursuit toujours et ça c’est « pépitable » !!!Logo Galéa non challenge 2014-2015

Il entre également dans mon challenge « à Tous Prix » avec le renommé prix espagnol : prix Prince des Asturies 2014 et dans le Challenge Amoureux de l’Irrégulière dans la catégorie « amours de jeunesse » (je viens de l’inventer mais ce n’est pas grave)…logo challengeamoureux4

logo challenge à tous prix

LES PLUMES 33 – LES TEXTES DE L’ÉTERNITÉ !

écritoire vanishingintoclouds(3)

Comme vous le savez, cette année, pas de Plumes au mois d’août, pour des raisons personnelles et pour retrouver l’énergie qui commence à me faire défaut, je fais une pause. A vos agendas : les Plumes reprendront le LUNDI 8 SEPTEMBRE 2014 .

Pour ce dernier tour de piste de l’été, vous avez été nombreux et je vous en remercie ! Par ordre d’arrivée des liens, ont participé 28 plumitifs (moi incluse) :

Adrienne, Nunzi, Sharon, Marlaguette, Patchcath, Jacou33, Violette Dame Mauve, Dan Gazénia, Cériat, Mind The Gap, Biancat, Martine (Littér’Auteurs), Célestine, Carnets Paresseux, Pascal Bléval, Momo, La Katiolaise, Eva (Randonnez-vous dans ce blog). DimDamDom59, LilouSoleilMartine27. Modrone-Eeguab qui a une dérogation exceptionnelle pour sa réponse à Léonora  (pour ceux qui suivent la saga épistolaire de l’été !!!)… Astrid (samedi matin). Nunzi again, dimanche matin ! Janick (ajoutée mercredi, elle n’a pas dû lire que j’étais en pause…). Josette (marraine suisse, ajoutée le 19.08)… La Plume et la page (ajoutée le 25.08).

Les mots imposés étaient :

Vacances, scolastique, immortalité, seconde, mémoire, longueur, ange, douleur, oubli, repos, cercle, mémoire, passion, péché/chemin*, vampire, jour, cathédrale, lassitude, liane, lucarne.

* Si vous avez utilisé les deux mots péché et chemin, vous n’étiez pas obligé de placer scolastique.

J’attends la réponse, enfin, Léonora attend la réponse de Paul de Quentinois, alias Modrone-Eeguab-Claude à ma dernière lettre (ICI), aussi, cette attente a provoqué ce que j’appelle un non-texte car je suis encore trop dans cette histoire pour en entamer une autre…  Pour l’épilogue, il faudra attendre la rentrée de septembre…à moins que, cet été, en manque de blog (et pressée de répondre à Paul), je n’ai une envie soudaine de publier ledit épilogue, ce n’est pas impossible du tout !!!

À TIRE-D’AILES…été femme blanche dissoute dans le sable tersessenta

J’aurais pu vous conter une aventure d’Anastasia, mon héroïne qui passe sa vie à galoper, sans perdre une seconde, à la recherche de son amour perdu, Diego. Ou de l’attente de Léonora. J’aurais pu vous parler du repos des anges qui n’en peuvent plus de secourir le pauvre monde depuis que celui-ci ne jure que par les mantras anabolisants du développement personnel et tant qu’à faire, durable. J’aurais pu vous écrire trois pages de mon adolescence pensionnaire où j’ai découvert le plaisir de la lecture en oubliant la scolastique que des professeurs zélés nous enseignaient. J’aurais pu…

Ce n’est pas l’imagination qui fait défaut. Non, c’est plus sournois. Ainsi en est-il à l’heure des interrogations quand ce que nous faisions avec passion prend des allures de citadelle imprenable. Quand les mots se délitent et nous fuient. Ces édifices d’encre que nous nous efforçons de construire sur notre chemin de vie,  la mémoire dans la paume de nos mains ouvertes, se transforment en cathédrales de sable s’effritant à la marée montante. Parce qu’il arrive un moment, fatalement, quand on écrit sans discontinuer depuis des années, où le cerveau a besoin d’une vacance salvatrice. Je ne parle pas des vacances, loin de la routine quotidienne, dans un décor autre que celui où nous vivons, non juste cette échappée de soi-même, cet état tremblé où nous aimerions disparaître des radars, cet oubli que nous appelons le soir au crépuscule, un oubli qui ressemble à l’instant où nous basculons dans l’inconscience heureuse du sommeil. Là où les langueurs et les longueurs du temps s’étirent à l’infini, où les obligations tombent comme des murailles de pisé, nous offrant un horizon illimité proche de l’immortalité dont nous rêvons en secret. Pas celle inventée pour les vampires et autres personnages imaginaires, pas celle des églises où des femmes agenouillées de lassitude prient pour expier des péchés et gagner un improbable salut de l’âme après la mort , essayant d échapper à la lucarne d’ennui de leur vie étroite.

Ces jours là, assise dans le sable qui me rappelle ma finitude, je vois se soulever des vagues violine aux reflets anthracite, elles ont la couleur des mots qui s’échappent de ma plume, elles dansent, sensuelles comme des lianes orientales qui feraient tinter leurs bracelets d’or et d’argent, elles étouffent sous l’écume les douleurs qui remontent des canalisations, elles frappent dans leurs mains pour détourner l’attention et dans un cercle de feu, s’élancent comme des oiseaux libres et insouciants à la recherche, non pas « du temps perdu qui ne se rattrape plus », mais des âmes vivantes, debout qui ont encore à écrire leur histoire ailleurs que sur l’épitaphe inscrite au marbre des tombeaux.

Alors, je regagne ma maison et traverse le champ où des coquelicots d’été déploient au vent leur corolle éphémère, taquinant les timides bleuets et les marguerites insensées qui s’effeuillent à la première amourette. Je souris à cette soirée qui n’en finit pas de repousser la nuit, elle est là mon éternité, blottie dans ces parenthèses que je ne prends plus le temps d’ouvrir…coquelicots chardons au crépuscule PRC sur FB ©Asphodèle