Hélène Cadou nous a quitté à l’âge honorable de 92 ans le 20 juin dernier, elle est partie rejoindre son cher René-Guy, mort d’un cancer en 1951… Ils s’étaient rencontrés à Clisson (44, limite 85) en 1943, épousés en 1946 avant que la mort ne les sépare. Elle n’a eu de cesse de faire connaître et reconnaître l’oeuvre de son cher René-Guy tout en continuant à bâtir la sienne. Leurs deux vies, comme leurs deux écritures vont bien au-delà de la complémentarité. On pourrait presque dire qu’il n’y a qu’une seule voix mais celle d’Hélène a la particularité de celles qui ont parlé longtemps dans le silence, sans attendre de réponse si ce n’est celle du « bleu » du ciel dont elle a fait sa couleur d’éternité. Une voix forte et puissante qui résonne par-delà les tombeaux, une voix parfois cassée par le chagrin mais une voix inoubliable. Hommage et respect pour cette grande dame avec un court poème… issu de « L’inomminée »… et qui pourrait s’intituler la « lingère » comme Hélène Cadou aimait à se définir. Poème vu lors des hommages rendus le jour de son décès, je n’ai pas encore de recueil d’elle sous la main, mais ça ne saurait tarder.
Ont poétisé avec moi aujourd’hui (je crois deviner que beaucoup ont été inspirés par la mer, on sent que les vacances approchent…) :Béné 31 avec Entre soleil et silence de Mohamed Bennis, Valentyne, Marie et Anne, Nadaël, Soène, Nélinha, Jacou33, LylouAnne. Modrone-Edualc-Eeguab. DimDamDom59.
Les draps sont blancs
pour quel sommeil ?
Ils gémissent sous le vent
dans la courbe du verger
épinglés au fil des heures
l’eau rêve contre la pierre
une hirondelle l’effleure à peine
il va pleuvoir
sous la bruine
qui vient du lac
une lingère décroche
les messages sans nom
que personne
jamais n’aura décachetés
Hélène Cadou, 1921-2014. In « L’innominée ».
Merci pour ces poésies.
Bon jeudi !
De rien Sharon, j’aime de plus en plus le jeudi et les découvertes que j’y fais, que ce soient mes recherches persos ou les choix des autres… Et je ne lis que ça en ce moment, ça me fait du bien…
poétez bien… 😉
Belette, heureusement que tu n’a pas omis le « o », je te sens venir toi !!! 😆
Non, non, j’ai bien mis un « o » mais je pensais à tout autre chose, tu sais… 🙄
Tant que vous ne poétez pas plus haut que votre luth… 😀
Tu me « sens » venir… no comment 😆 PTDR
Tsss Belette, nous poétisons et pas plus haut que…bref, oui je te vois venir et de loin !!! 😆 Bises ! Sale gosse !
Comment ça tu m’as vu venir de loin ?? J’avais même pas mes gros sabots !! 😀
Oui, je suis une sale gosse, je sais…
Mais Belette, mon petit doigt fait mieux que tous les plus gros sabots du monde, voyons !!! 😆
Je le savais !!! Damned, je suis démasquée ! 😀
Même en Burqa on te reconnaîtrait !!! 😆
Je m’en doute, on verrait pétiller mes yeux de malice à travers le grillage ! un gloussement à un mot tendancieux et hop, je serais démasquée 😆
Hu hu, tu serais lapidée surtout ma pauvre !!! 😆 Je ne te souhaite pas…
Ça doit faire mal, mais ça me rappelle une blague !
Dans un village proche de Nazareth, la foule en délire est en train de lapider une femme adultère.
Arrive Jésus, qui s’interpose en déclamant haut et fort une de ses désormais célèbres maximes : « Que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre ».
Tous s’arrêtent en pestant contre le Messie : « Même pas drôle, si on peut plus s’amuser un peu… »
À ce moment-là, un énorme caillou vient se fracasser sur le visage de la femme adultère, l’assommant définitivement.
Jésus se retourne en soupirant et dit :
» Je ne parlais pas à toi, Maman… »
Très belle poésie, modeste et pourtant éloquente. J’aime. Bises et à ttds.
Une très grande femme, un couple exceptionnel par-delà la mort et une limpidité dans l’écriture que j’adore ! 😉 Bises et à ttds…
C’est aussi la poésie que j’avais choisie par annoncer le décès d’Hélène, sur FB. Je la trouve superbe !
Martine, je l’avais copié dans mon cahier perso et j’ai bien fait car je n’en ai pas trouvé beaucoup sur le Net… Je vais me commander le recueil « Le bonheur du jour »…
C’est chez toi Martine que je l’ai découverte 😉 Sa poésie me fait penser aux haïkus 😉
Bravo Aspho et merci de nous l’avoir fait découvrir. Tes illustrations sont superbes.
Bisous.
Domi.
J’aime beaucoup René-Guy Cadou. Sa femme et Lui formaient un couple très touchant. Elle a reçu le Prix Verlaine en 1990. Je connais surtout son recueil: « Le bonheur du jour » – « Je sais que tu m’as inventée, que je suis née de ton regard… » Celui que tu as choisi est très beau aussi et très évocateur.. Je suis désolée d’apprendre son décès!
Mango, c’est à celui-ci que je pensais quand je disais que j’allais me procurer un recueil !
Joli poème que tu as illustré merveilleusement bien. 🙂 Bises
Merci les sorcières, pas facile à illustrer car très court et tout en métaphores… 😀 Bises.
J’aime beaucoup. Je viens de découvrir la poésie de René Guy il y a peu et elle me touche particulièrement. Bonne journée. J’espère que tu vas un peu mieux!
Gwen, je vais mieux ! 😉 Merci… Moi aussi je re-découvre René-Guy que j’ai lu à l’adolescence (alors autant te dire que c’est presque une nouvelle lecture) mais Hélène, je connaissais de nom c’est tout, je suis agréablement surprise !
Hello Miss Aspho
Un joli nouveau décor chez toi 😉
Pas de chance de mourir pendant le Mondial de Foot, cette triste nouvelle m’a échappée 🙄
Je ne connaissais pas ce couple Cadou.
Pourquoi se définissait-elle avec ces termes pas très flatteurs de « innominée » et « lingère » ? Elle semblait n’avoir pas une très bonne opinion d’elle-même alors ?
Un beau poème et qui parle d’hirondelles, des demoiselles qui ont hélas déserté nos grandes villes.
Bisous
Coucou Miss Soène !
Moi je ne suis pas le Mondial donc la disparition d’Hélène Cadou m’a touchée davantage que les buts d’une équipe quelconque ! 😉
Ce poème est tout en métaphores, les draps sont autant de lettres jamais ouvertes, pas facile d’expliquer et elle ne se dépréciait pas loin de là, il n’y a rien de péjoratif ici dans le terme de lingère ! Son mari est mort en 1951 et elle a passé sa vie à le « promouvoir » , tu te rends compte, elle lui a survécu 63 ans, plus de temps qu’ils n’en ont vécu ensemble… C’était une autre époque…
C’est beau !
Ha Lydia, contente que ça te touche, j’ai eu du mal à choisir car sur le Net, je me méfie mais là ça venait d’une « spécialiste » alors j’ai choisi ce passage qui illustre bien sa longue vie seule, à mettre son amour dans la lumière tout en écrivant elle-même…
de très jolis mots tout en délicatesse…
Bisous nélinha
Merci Nelinha ! 😉 Hélène Cadou était délicate…
Un très joli poème magnifiquement illustré.
Merci Nadael, pas facile d’illustrer quand c’est métaphorique… mais j’ai joué le jeu ! 😉
Toi je sais tu vas me tuer mdr!!!
Alors je te laisse mon lien quand même avant de mourir 😉
Parle à ma chaise, ma tête est malade, je viens de le publier à l’instant 😉
http://lecoindemapoesie.apln-blog.fr/2014/06/26/retour-raison/
Bises ma belle d’âme 🙂
Domi.
Domi, effectivement ce n’est pas l’envie qui me manque de t’étriper mais j’ai décidé d’être bonne aujourd’hui alors je mets ton lien sans rechigner ni grogner !!! 😆 Bises, je commence juste ma tournée, ouille ! 😉 Par contre, là où je serais ravie c’est si tu me laissais le nom et le titre du poète et du poème ainsi que ton lien SUR LA PAGE dédiée « les poésies du jeudi c’est ici » !!! 🙄 Quand je mets le cahier à jour je cours après les titres ou les noms et tu sais que j’ai du mal à courir !!! Grrr ! C’est de qui ton poème ? J’irai voir mais ne recommence pas hein !!! 😆
et que ça sent bon les draps séchés au dehors
Flipperine, je suis tout à fait d’accord.. mais là ils servent surtout de métaphore, comme la lingère… 😉
René-Guy Cadou… voilà un nom qui me rappelle mon enfance 🙂
Biancat il a eu un succès fulgurant à la fin des années 30 mais sa mort le fut aussi donc c’est grâce à Hélène qu’il a continué à être connu (plus amplement disons) 😉
Moi aussi je vais chercher un recueil !
Anne, il y a le choix, je vais peut-être prendre celui pour lequel elle a reçu le Prix Verlaine en 1990…
J’ai vu l’info sur FB. Je ne connais pas sa poésie, le poème que tu évoques aujourd’hui me plaît par sa simplicité.
Aifelle, je n’en ai pas trouvé beaucoup sur le Net, j’ai hâte de lire un recueil plus complet…
Sereinement les mots coulent; je ne connais pas cette poétesse; je l’apprécie. C’est beau.
Elle s’est mise à écrire en 1951, à la mort de son époux et n’a plus cessé… et elle le fait plutôt bien ! 😉
J’aime beaucoup ce poème ,
Merci pour la découverte Miss Aspho 🙂
Bisesss
René-Guy Cadou,je l’avais étudié et fait un exposé sur lui,pendant mes humanités gréco-latines.C’est loin…A bientôt,Jean-Pierre
JP, René-Guy, bien qu’ayant vécu moins longtemps était beaucoup plus connu, souhaitons que sa fidèle épouse ait une reconnaissance posthume à la hauteur de ce qu’elle a oeuvré sa vie durant…
Oh, tu me l’apprends Asphodèle ! J’ai souvent lu et étudié avec mes élèves le beau poème intitulé « Hélène », de RG Cadou. Elle lui a survécu sacrément longtemps !
Sandrion, elle lui a survécu 63 ans ! Plus de temps qu’ils n’ont vécu ensemble… Hélène est un très beau poème, je présenterais sûrement un poème de René-Guy une fois prochaine, je l’aime beaucoup ! 😉 (ha, le foot occulte pas mal d’informations j’ai l’impression 😉 )…
Une belle poésie sobre et pourtant si touchante, merci de nous l’avoir fait découvrir. 😀
Bises 😀
Cériat, la poésie doit toucher avant tout (sinon… 😉 ) Bises 🙂