Les débutantes ce sont quatre jeunes filles qui vont devenir les meilleures amies du monde, ce sont aussi quatre « Smithies » car elles se sont connues à la prestigieuse université féminine de Smith, une des sept en Amérique, regroupées sous le nom des « Sept soeurs ». Des femmes célèbres sont sorties de Smith, dont Sylvia Plath (promo 1955), Margareth Mitchell (promo 1922) et beaucoup de féministes engagées. Ce livre sur l’amitié féminine dont l’action se passe en partie sur un campus aurait pu être un énième livre futile sur le sujet. Loin de là ! Même si certains personnages sont légèrement caricaturés, c’est pour la bonne cause et le discours sur le féminisme de J. Courtney Sullivan est particulièrement intelligent.
L’action débute huit ans après leur entrée à Smith, elles ont à présent chacune leur vie et Sally l’une d’elles se marie (ô rage ô désespoir) sur leur ancien campus de l’Université de Smith, une occasion de se revoir qu’elles ne rateraient pour rien au monde même si elles sont partagées quant au bien-fondé de ce mariage qui va à l’encontre de leurs discours estudiantins…
Mais qui sont elles ? Le livre alterne les chapitres où chacune expose son point de vue sur les évènements de leur passé commun à Smith et de leur vie actuelle. Nous avons Célia, irlandaise et portée sur l’alcool (pléonasme ?) et imprégnée de son éducation catholique (re-pléonasme ?), écrivain en devenir et je ne sais pas si c’est une impression mais il m’a semblé y reconnaître l’auteure… Bree, la Belle du Sud, fiancée à 16 ans, belle comme une actrice de cinéma mais qui va se révéler homosexuelle à Smith, qui favorise forcément ces pratiques (mais ce n’est pas une obligation^^). Sally, qui vient de perdre sa mère et ne s’en remet pas, riche à millions mais qui s’en fiche ; elle est maniaque, BCBG, organisée, on se demande parfois comment elle supporte les trois autres mais c’est ça l’amitié ! Et enfin April, la végétalienne, poilue sous les bras et qui s’engage dans toutes les causes féministes les plus radicales, essayant au passage d’éveiller une conscience féministe plus punchy chez ses amies. Entre Célia qui voudrait écrire comme Jane Austen, Bree qui veut se marier et n’assume pas son homosexualité, faisant souffrir Lara sa compagne et April qui va prendre des risques pour dénoncer la condition épouvantable des prostituées d’Atlanta, nous avons là des portraits de femmes très fouillés. C’est aussi une réflexion sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte, du décalage entre les rêves adolescents et la réalité de la maturité et les contradictions qui animent ces femmes du 21ème siècle dans une société américaine au top du politiquement correct et qui se donne bonne conscience sans pour cela agir vraiment… « Elle avait pris conscience depuis longtemps -chose que les autres étaient seulement en train de découvrir- que les idéologies, c’était bien joli, mais que cela ne servait pas à grand-chose lorsqu’on se retrouvait confrontée aux réalités de la vie » (Sally, p.245).
Quand on a vécu en vase clos pendant 4 ans, inséparables et sans concessions, (la vérité toujours la vérité), l’amitié survit-elle aux premiers désaccords ? Peut-on renier ce que l’on est profondément pour faire plaisir à ses parents (Bree) ? April, qui a vécu une enfance de Cosette saura-t-elle trouver le bon équilibre un jour entre ses convictions et cette réalité qui fait qu’on rentre (malgré soi) dans le rang sans pour autant se renier ? Autant de réponses à ces questions que je vous laisse découvrir en vous encourageant à lire cet excellent roman d’initiation, qui nous fait voyager de Boston à New-York en passant par San Francisco et les bas-fonds d’Atlanta en Géorgie. L’humour et la légèreté se marient subtilement à la profondeur de certains sujets et chassent la mélancolie qui s’insinue parfois, même aux plus beaux jours de la jeunesse…
Mon seul bémol : les coquilles énooormes : Passe encore sur « voix » au lieu de « voie » (p.384), « s’en voulu » au lieu de « s’en voulut »,( p.236), « l’une de leurs au lieu de « l’une des leurs » (p.386), etc ! Mais quand, à la page 326 et 327, nous avons deux erreurs de SENS : erreur entre Nora et Lara (personnages inversés), puis un enfant Dylan, supposé être « en ce moment dans un camp d’été pour apprendre les claquettes », p.326 alors que p.327, il est présent et pas du tout en camp d’été, là je dis NON !!! Dommage car ça saute aux yeux et c’est vraiment désagréable !
Sinon, hormis la traduction aléatoire, le style est frais, actuel, jamais vulgaire et le propos de l’auteure comme je l’ai dit très intéressant ! Le féminisme est abordé de façon objective et constructive, on nous épargne aussi les mièvreries des sororités (elles sont interdites à Smith). Un ton vraiment nouveau dans le paysage féminin littéraire américain ! 543 pages que j’ai dévorées, je vous le conseille pour les vacances (même avant) et malgré ces coquilles, je vais m’empresser de lire Maine, le 2ème roman de l’auteure que les Editions de la Rue Fromentin ont eu la gentillesse de m’envoyer.
Je remercie Clément du Livre De Poche pour ce partenariat réussi !
Vous trouverez 82 avis sur Babélio !
Née en 1982 (comme ses héroïnes), J.Courtney Sullivan est une ancienne de Smith, elle vit à Brooklyn (tiens, comme Célia !) et bien qu’elle n’ait pas eu de prix pour ce premier roman, elle a obtenu de nombreuses citations et s’est fait remarquer dans toute la presse américaine ! Une jeune auteure à suivre, assurément !
Une participation au challenge de Anne « Défi premier roman » !
Je l’ai acheté mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire, je vais essayer de ne pas trop tarder ! 🙂
Adalana, c’est un livre qui se lit relativement vite ! Et je me suis attachée très vite à ces filles !
Les avis sont dithyrambiques sur ce roman !! Mais il ne m’attire vraiment pas.
Lili, pour un premier roman, il a du punc malgré quelques maladresses et contrairement aux Revenants (de Laura Kasischke) qui m’a soûlé, celui-ci a un message bien plus intelligent ! Je te le conseille malgré tout ! 🙂
Je suis en plein dans sa lecture…depuis plusieurs jours déjà mais je peine à le finir. Au début , j’ai cru que ce serait un coup de cœur et c’est ainsi que je l’ai conseillé à mes amies mais j’en suis au milieu et je suis passé à d’autres lectures depuis. J’ai pourtant bien l’intention de le terminer mais les passages constants d’une histoire de l’une à l’autre ,bien que devenus classiques désormais me fatiguent ici. Je finis par me tromper d’histoires et de filles . Pourtant tous les ingrédients que j’aime s’y trouvent mais c’est un premier roman, sûrement prometteur, mais encore un peu maladroit, je trouve.
Mango, j’ai eu le même souci avec Les Revenants de Laura Kasischke et vraiment estampillé université américaine mêlant présent et passé. Là je n’ai jamais été perdue et j’aime beaucoup le propos de l’auteure sur le féminisme, ce n’est pas niais ! Il y a des maladresses certes mais l’ensemble est réjouissant ! 😉 Je te conseille de persévérer !
Il faut lire Maine !!!!
Clara, je l’ai ! Je fais une pause et j’attaque ! 🙂
Ah les coquilles énooormes, on en trouve aussi sur les blogs !!! 😉
Antiblues, hooo je sais ! Moi-même ne suis pas à l’abri… Mais dans un livre qui est censé être passé entre les mains des correcteurs, je trouve ça inadmissible ! Surtout quand il s’agit d’erreurs de sens ! 😉
Quatre beaux portraits de femmes dont tu nous parle si bien 🙂 moi qui manquait d’idées de lecture (LOL)
Bonne journée Asphodèle
Je reviens, j’ai fait une faute « dont tu nous parleS » 😦
Val, je ne veux pas te terroriser non plus ! 😆 Dans un livre, les fautes me sautent vraiment au visage ! 😦
Valentyne, les portraits sont bien creusés et on arrive à s’identifier à l’une ou l’autre sans problèmes, un roman qui fait du bien et se laisse lire sans difficultés !!! 🙂 Bises 🙂
Je lis ton billet en diagonale, tu sais que je vais le lire bientôt. Il me semble qu’il y avait pas mal de coquilles aussi dans « Maine », mais pas aussi importantes que celles que tu évoques, ça fait bâclé, c’est dommage. Je m’attends à passer un bon moment.
Aifelle, c’est dommage car le fond est très intéressant, on se laisse happer (surtout à partir de la page 300), tu me diras si tu les as remarquées ! Et je te dirai pour Maine qui m’attend !!!! 😉
Ah ben dis donc je n’avais pas vu les coquilles mais je l’avais lu dans l’édition « Rue Fromentin » peut-être avait-elle été plus rigoureuse ! Moi aussi j’avais beaucoup aimé ce roman, mais depuis sa sortie en poche ce roman fait moins l’unanimité semble-t-il !
George, c’est Maine qui fait le buzz en ce moment mais j’ai beaucoup aimé celui-ci (malgré les coquilles), le discours féministe m’a beaucoup plu ! Pour les coquilles j’ai reçu Maine des Editions Fromentin, je verrai ! 😉 Ca me gêne beaucoup !
Depuis sa sortie je veux le lire mais il n’est jamais dispo, je compte bien le lire cet été en tout cas,au pire je l’achèterais puisque maintenant il est en poche
Bianca, si tu veux je peux te l’envoyer mais il me faudrait ton adresse par MP aujourd’hui, lundi je ne serai pas là ! 😦 Et tu pourras le garder aussi longtemps que tu veux ! 🙂
J’ai acheté ce roman pas plus tard que samedi dernier (ainsi que « Maine ») et ta chronique s’ajoute à toutes celles qui m’ont donné très envie de le lire, malgré ces horribles coquilles très dérangeantes, je suis d’accord (je sors d’un roman qui en était truffé également, les poils se hérissent !).
Bon week-end 🙂
Emma j’espère qu’ils te plairont tous les deux, je vais me lancer dans Maine d’ici deux trois jours, je fais une pause entre les deux, quand même ! 😉
OK c’est noté. Je n’en ai jamais entendu parler. Ni Maine d’ailleurs ! Le portrait de ces jeunes filles me semblent avoir déjà été raconté dans d’autres scénarios. Je verrai…
Syl. ce qui est nouveau c’est que c’est actuel, très actuel et le point de vue est fouillé et intelligent ! Non vraiment je te le conseille !!! Bises♥
Oh les énormes boulettes! Ca a le don de m’énerver quand j’en trouve dans un roman!
Marion, moi aussi mais bon…quand le livre est talentueux, je suis moins dure mais je ne passerais sûrement jamais dessus, je trouve que c’est une impolitesse majeure de la maison d’éditions !
Les coquilles, ça me dérange beaucoup ! Malheureusement, on en trouve de plus en plus dans les bouquins.
Lydia, pffff, je suis consternée moi aussi par la banalisation… mais quand ça touche au SENS, là je m’énerve un peu quand même, faut pas exagérer !!!
Tu vas lire Maine maintenant ?
L’Irrégulière, bien sûr que je vais le lire !!! Mais je rentre à l’hôpital lundi, j’emmène une pile, on verra ce que j’ai le temps et l’envie (dans de telles conditions) de lire !!! 😉
c’est un roman qui me tente depuis un moment déjà. je l’ai offert l’année dernière à ma sœur, je vais lui souffler l’idée de me le prêter pour cet été !
Valou, tu as fait un retour sur investissement !!! 😆 Pour les vacances c’est LA lecture idéale !!! 🙂
Il a l’air très sympa ce roman, et les héroïnes me sont déjà sympathiques. Mais quel dommage pour ces coquilles ! Je te trouve bien indulgente, moi ce genre d’erreurs gâchent véritablement ma lecture :S
Natiora, quand le livre est mauvais, les coquilles ne passent pas ! Là, si je suis indulgente c’est parce que le livre est bon malgré tout mais tu noteras que je le signale malgré tout !!! 🙂 Et je ne l’excuse pas ! 🙄
Voui, voui, c’est vrai ^^
Voui mais faut pas que ca se répète trop souvent, je suis prête a dire ce que j’en pense a l’editeur ! 🙄
J’avais aimé Les débutantes, j’ai adoré Maine…hâte de lire ta critique sur ce dernier.
Nadael, je vais lire deux ou trois petites choses avant Maine, parce que les pavés, pffiou, j’enchaîne depuis mars, mais je ne vais pas résister longtemps !!! 🙂 J’irai voir tes billets dès que possible !^^
On le voit partout ce qui aurait tendance à me faire fuir. Mais tu en parles si bien…
Enormes bisous et pensées affectueuses, ma belle Aspho
Ma Comète, oui ça me fait fuir habituellement et puis, Aifelle a si bien parlé de Maine que quand on m’a proposé les deux en SP, je n’ai pas hésité !!! Et je ne regrette pas ! Gros bisous♥
Je ne sais plus si j’ai déjà craqué et l’ai acheté ou non ? Faut pas demander comme je suis à l’Ouest en ce moment… Mais il est déjà bien noté dans le challenge !
Anne, ha bé oui, si tu sais plus si tu l’as acheté !!! Sinon je pourrais te le passer !!! Je l’ai proposé à Bianca mais elle n’a pas répondu, donc si tu ne l’as pas, je me ferais un plaisir de te l’envoyer…dès que…je serai en état !!! 😆 Et moi aussi je suis à l’Ouest, au propre comme au figuré ! 😦 Bises♥
un livre à lire donc
Denis, un livre de « filles » que beaucoup d’hommes devraient lire !!! 😉
Je lirais plutôt Maine si je dois la lire 🙂
Je vois que tu es dans le livre de Lorette Nobécourt, je l’ai dans ma PAL mais ça ne doit pas te surprendre 😆 Tu me donnes trop envie de le lire rien qu’avec ta petite phrase ! 😀 J’ai L’usure des jours aussi 🙂
Biiises ma douce et belle nuit 😀
Maine m’attend aussi !!! Mais je voulais faire une pause « française » avant de l’attaquer, en plus c’est le mois anglais et je n’ai que des SP américains ou des LV français mais elle écrit si bien !!! J’ai fait ma citation du jeudi demain avec un bel extrait, je sens que tu vas t’agiter devant ta PAL comme un sémaphore !!! 😆 Mais il faut prendre le temps de le lire ! 😉 Bises 😀
Deux copines de mon club de lecture l’on lu et ont trouvé ça totalement gnangnan…
Liliba, il a des défauts de premier roman mais à côté des Revenants (justement sur un thème presque semblable dans la partie campus), il est loin d’être gnan-gnan. J’ai apprécié la réflexion de ces filles résolument modernes et la réflexion de l’auteure sur le féminisme ! 😉 Et sur l’amitié loin d’être rose si on ne l’entretient pas ! C’est un anti Sex and the City, mais ça reste un roman qui parle de filles qui deviennent femmes, il faut se replacer dans le contexte ! Lis-le et on en reparlera ! 😉
Bon, j’essaierai alors… et tu sais quoi, jamais vu Sex and the city !!!
Liliba, oui essaie, il y a de belles réflexions, ça ne passe pas QUE sur le campus…
Je ne le lirai pas en français alors. Cela me rappelle un peu l’histoire du sourire de Mona Lisa, j’avais vu le film mais je me demande si il y avait un roman à l’origine. Enfin, c’est aussi l’histoire de jeunes femmes dans une université.
Missy, ça ne se passe pas qu’à l’université même si cette dernière est le point de départ et va conditionner leur vie d’adultes ! Essaie en VO, ce ne sera que mieux je pense ! 😉
J’avoue ne pas avoir fait attention aux coquilles que tu évoques. Sans doute étais-je trop prise dans l’histoire pour qu’elles m’interpellent ! Mais comme tu le dis, c’est un bouquin qui soulève bien des sujets d’actualité !
@Miss Alfie, ha la la pourtant il y en a d’énormes surtout quand elles portent sur l’inversion des personnages ! Mais comme c’est un bon roman générationnel, la maison d’Editions corrigera peut-être s’il y a de nouveaux tirages (au niveau du LDP je ne sais pas comment ça se passe)…