LES PLUMES à thème 1, les textes !

Lundi, le mot « cortège’ vous a inspiré les mots suivants qu’il fallait placer dans votre texte d’aujourd’hui, plus les trois que je choisis de la même lettre alphabétique (en A cette fois-ci). Il y en avait 20 (sans les miens), vous aviez donc le droit d’en supprimer un. Pas un des miens, je reprécise…

funèbre, larmes, ribambelle, cheminement, fleurs, manifester, foule, costumes, rose (fleur ou couleur), atmosphère, succession, carnaval, piquer, bleuté, attelage, embaumer, ancolie, cérémonie, tête, défiler et abattre, acclamation, admirable.

Voici les 29 participants méritants au  premier thème des Plumes nouvelle formule !  Par ordre d’arrivée des liens nous avons : Violette Dame Mauve, Malorie, Suzame, Valentyne, Marlaguette, Solange, Nunzi, Laure, Sharon, Pierrot Bâton, Mind The Gap, Olivia, Cériat, Soène, Lucie38, Avallon, Eeguab-Modrone, Lilou, Merquin, Patchcath, Pyrausta.

Mais aussi Wens, Claudialucia ,Mon Café Lecture, Catherine ,  , NdLL , La Plume et la Page,
CELESTINE, toute seule sur une ligne pour que le lien ne colle plus à celui de Catherine, sinon on ne va pas s’en sortir !!! 🙂

Ci-dessous mon texte

Un matin en Grèce…

Lorsque je suis entrée dans les ruines antiques du temple de Delphes, le jour se levait à peine, rose et majestueux. Je voulais éviter la ribambelle de touristes armés de Nikkon et le carnaval bruyant et désordonné qui s’ensuivrait.

Dans le silence des colonnes doriques, à deux pas de la montagne où l’on voit la faille qui signale « le berceau de l’humanité », il m’a semblé que mes sandales pourtant légères faisaient un bruit incongru, loin de l’harmonie que je cherchais pour cet ultime cheminement. Je voulais sentir la mémoire des pierres chaudes courir sous ma peau, écouter l’oracle improbable de la Pythie se manifester, regarder défiler au loin les souvenirs des veillées funèbres mais aussi le brouhaha confus des foules et les acclamations des cortèges passés… Une paix admirable volait au-dessus de ma tête en tournoyant sur les ailes d’un immense oiseau blanc. Dans les mains bleutées d’une prêtresse invisible au costume immaculé se dessinaient les gestes d’une cérémonie ancestrale qui allait m’initier à une dimension inconnue,  me désignant la succession des rites à accomplir.

C’est alors qu’un parfum suave embauma l’atmosphère, comme si un cavalier venait de renverser un attelage chargé de fleurs. A présent, les dalles brûlaient sous mes pieds nus, insensibles,  portés par la fièvre  d’un silence intemporel. La tunique légère collait à ma peau. Je cueillis quelques ancolies, penchées comme des larmes bleues entre les pierres. J’emportais avec moi le souffle du vent qui galope au-dessus du temps, celui qui passe à portée de ces instants de grâce, de la douceur et du miel dans la voix quand il nous lance un dernier baiser pour allumer des éclats de joie sur les roses piquées dans nos cheveux. Et que s’enfuie peut-être l’éphémère beauté des ombres…