Photo, clic ICI.
A toi ,
Tu n’es pas dans ton assiette en ce moment. Les mots de ta dernière lettre manquaient d’insouciance et de spontanéité. Je sais que tu as encore cette fille dans la peau et tes silences butés sont moins hermétiques que tu ne le crois… Je la vois danser malgré moi entre les lignes du labyrinthe où tu te perds inexorablement. Ariane n’est pas là pour te prêter son fil et tes espoirs s’envolent à chaque jour qui se referme sur la nuit. Ces nuits d’absence où seule la lune indifférente pose son regard sur toi. Il me semble, de loin, entendre tes sanglots retenus, le son de ta voix devenue basse depuis qu’elle t’a quitté. Il me semble encore voir le sang battre plus vite près de ta tempe chaque fois que tu prononces son prénom. Qui résonne dans l’absence. Qui te casse en deux au-dessus du vide. Qui t’engloutit dans des abîmes d’où tu reviens brisé, pantelant, le regard lourd de points d’interrogations…ceux qui se sont plantés dans la confiance que tu avais en toi, ceux que tu ne peux plus arracher. Tu lui cherches et lui trouves des excuses faciles pour justifier ta tristesse. Pour moi elle n’en a aucune et tu sais pourquoi. Tu pourras repasser la scène de crime au peigne fin, tu n’y trouveras pas les coïncidences qui sont pourtant sous ton nez ! Tu ne veux pas les voir. Tu veux garder le souvenir de son parfum léger de bergamote, celui de ses yeux clairs qui vibraient comme les trilles des oiseaux un matin de printemps. L’odeur du café et du pain grillé dans la maison, vos rires et vos baisers enlacés dans l’immédiateté fébrile où vous chaviriez ensemble.
À présent, le froid, le silence et la pluie qui roule inlassablement sur la vitre opaque de ton coeur alimentent ton désespoir autant que ton immense déception. Je sais tout cela. Bien sûr que j’aimerais que tu rétablisses la connexion avec le monde des vivants dont je fais partie. J’ai mal mais j’apprends à te pardonner. Ma dignité m’empêche de t’attendre, parce que je n’ai pas la beauté du diable et mes yeux ne ressemblent pas à une eau pure. De toutes les créations de la terre, tu es celle qui m’a permis de toucher les étoiles, tu m’as fait me sentir vivante. Je ne t’attendrai plus parce que je t’aime, surtout parce que je t’aime…
Ta femme.
C’était ma participation à des mots, une histoire 62, chez Olivia. Pour les règles du jeu c’est ICI. les mots à placer étaient : immédiateté , assiette, création, café, peau, trille, absence, bergamote, confiance, peigne, hermétique, insouciance, facile, tristesse, sourire, diable, déception, labyrinthe, sang, coïncidence, chavirer, connexion.
Wahoo, très joli !! 🙂
Merci ma Lili !!! N’exagérons rien…je m’y remets doucement ! 😉
Belle observation …
Merci Marlaguette mais c’est de la fiction ! 🙂
Oui, c’est un bel exercice ! Bravo !
Yorlane
Merci Yorlane !
Un texte plein de talent et de vocabulaire varié en plus des mots imposés.
Amicalement
Violette
Heureusement pour le vocabulaire !!! Bonne journée !
bravo…mon préféré depuis longtemps…biz chouanne…
Ha bon ??? Je vais relire les précédents dans ce cas !!! Hé bé korrigane, tu erres sur la lande sous la pluie ?? Tu cherches ta coiffe ? Biiises ♥
Je trouve le deuxième paragraphe très fort, très lucide, très interrogateur. Il me revient à l’esprit la phrase connue qui dit qu’en amour ,il y en a un qui s’ennuie et l’autre qui souffre…
Si Jeneen aime les histoires tristes , j’ai ai deux ou tois qui devraient lui plaire dans mes archives de textes des ateliers.
Bises du matin.
Eh oui tu as raison pour la « phrase connue » !! Il y en a toujours un (soi-disant) qui aime plus que l’autre… Quand la mer est trop calme, l’ennui n’est pas loin paraît-il ! 😉 Bises encore pluvieuses.
Ping : Bleu du bonheur II | Désir d'histoires
Belle surprise! J’aime beaucoup! J’ai d’abord pensé à une mère à son fils mais non et c’est très bien comme ça!
Merci Mango, oui ça aurait pu !^^ Les mots imposés nous obligent parfois à changer de cap ou même d’ambiance…
j’aime beaucoup…je ne m’attendais pas à la fin…j’en suis toute émue! bonne journée Asphodèle!
Merci Sophie ! Ta sensibilité me touche…Bonne journée également, vous êtes mieux lotis dans l’est ! 🙂
Comme MTG, touchée par le deuxième paragraphe.
Normal, quand j’ai commencé le premier, je ne savais pas où j’allais !!! 😆 Et la fin s’est imposée…ha ! les méandres de notre imagination…
Je passe en coup de vent (c’est vendredi…) et je dis : très très beau texte. Tu as une réelle sensibilité pour choisir tes mots Asphodèle !
Merci Nath, ton compliment me fait plaisir ! 🙂 C’est vrai qu’aujourd’hui tu es « réquisitionnée » ! Bonne journée malgré tout !
Oh la la ce deuxième paragraphe ! On ne s’y attend pas du tout…
Un texte très touchant, et superbement écrit, comme d’habitude !
Merci Eiluned, je n’ai pas pensé qu’il y aurait cet effet de surprise à vrai dire !!!^^
Je te dis que j’aime beaucoup aussi, Aspho
Oui-mais 😆 simplement je la trouve trop « sainte » cette femme et trop naïve sûrement… croit-elle vraiment que tout sera comme avant ?…
Bisous
Merci Soène ! Tu sais c’est de la fiction, et j’en connais qui sont encore plus « saintes » que ça, qui ferment les yeux donc non, je ne la trouve pas naïve de s’en aller alors qu’elle l’aime encore ! On peut pardonner mais ne pas rester ! 😉
Moi aussi , j’ ai commencé par penser à une lettre de mère. ..
Pas facile de partir quand on aime encore, pas facile de rester quand on est trahie. Pas facile tout ça!
Décidément !! Ah l’amour, il excuse tant de choses…que de temps en temps il faut aussi savoir dire non ! Muhaha !!!^^
écrire de si beaux textes…tout en étant si fripouille…! pffff….je m’en vais lire mind the Gap, tiens ! (je n’aime pas les histoires tristes, j’aime les bonnes chutes.)
Fripouille, non mais je t’en prie !!! Et quand on écrit un texte toutes les semaines (ou presque), hé ho la chute…on fait ce que l’on peut ! Pas de ma faute si tu n’aimes que les Harlequinades, pauvre korrigane du Dolmen !! Sans coiffe et échevelée par le temps qu’on a !! Allez, rentre chez toi ! Biiizzz :)♥
mais c’est le vent qui retourne tes neuronees ? je faisais un compliment sur ton texte : très belle chute…Bouhhhhh, tu m’as agressée….!!!!!
Ho pardon j’avais pas vu !! Mes neurones vont bien eux !!! Le vent m’a quand même énervée mais aujourd’hui la pluie me tape sur le moral mais bon, faut pas exagérer, ça va passer. Merci du compliment (pour une fois je prends !!^^) Allez c’est finiiii, pleure pas, je te fais un gros bisou !!! 🙂
Très beau texte, Asphodèle: la blessée tente de lénir la plaie de celui qui blesse, par amour.
Belle journée
Antonio
Merci Antonio ! Bonne soirée à toi également !
C’est tout simplement superbe….
N’exagérons rien !!! Merci quand même !!!^^
Captivant !!
Merci Mathias ! Tes photos le sont aussi 😉
Merci 🙂
Des mots très bouleversants.C’est peut-être de la fiction mais elle résonne de justesse et de choses vécues.Un très beau moment de douleur…
C’est sûr que nous avons sûrement tous éprouvé ce type de sentiments (sans aller jusqu’au dilemme) au moins une fois dans notre vie ! Merci Eeguab…
Très beau, très digne et tellement difficile.
Je suppose seulement, merci Zoé ! 🙂
j’aime beaucoup le rythme de ce texte, et surtout, surtout, ariane qui ne prête pas son fil … ça ! vraiment ! elle aurait pu faire un effort, surtout aujourd’hui dans ce labyrinthe des sentiments.
cette histoire est tellement joliment démêlée et tendrement partagée.
Merci Janickmm !^^ Non Ariane ne prêtera pas, il va falloir qu’il se débrouille un peu tout seul le monsieur ! 😉
Bel hommage à un amour fait par un personnage surprise pour lequel on patiente jusqu’à la dernière ligne pour faire sa connaissance. Le courage de partir malgré l’amour et surtout parce qu’il y a de l’amour. C’est très beau. J’aime !
Coincoins sans fil (d’Ariane ;-))
Merci Canardo !! Tu n’es pas le seul à avoir été surpris visiblement !! 🙂
Quel joli texte, mais je sais que tu as une plume magnifique.
il est pour quand ce roman ? :DF
😳 mais tu me fais rougir !!! Le roman prend forme dans ma tête….mais tu sais bien que je ne peux pas bloguer et écrire « sérieusement », donc j’ajoute des bribes de ci de là mais pour peaufiner il va me falloir choisir !!! 🙂
Ménon… la blogosphère sans toi n’aura plus la même allure 😛 C’est juste une question d’organisation ma belle.
Vil flatteur !!! les cimetières sont pleins de gens indispensables, tu ne savais pas ??? 😆 Alors disons que l’organisation et moi ça fait deux et d’une, et de deux, il faudrait que je lise moins, que je publie moins, et de trois, je vais réfléchir !!! 😀 (mais j’y ai pensé…)
tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute, n’est-ce pas ! 😀 Mais « Choupinette » tout est question d’organisation (il parait) 😀
Ouip ! Mais justement j’ai retenu la morale et je me garde bien des flatteurs, hé hé 😆 !!! Mais mon Choupinet, quand je t’aurai donné mon emploi du temps heure par heure, je compte sur toi pour me faire un plan ORSEC de l’organisation !!! 😀 Bonne nuit quand même hein, parce que là je finis mon billet de demain et au lit ! Mamy a veillé ce soir et mamy est fatiguée 😉
Ta plume m’a touchéé. 😀 Elle est magnifique ta lettre ! 😀
Merci Cériat, j’en suis ravie !^^ Bonne nuit à toi ! ;). Ton compliment me fait plaisir, la semaine prochaine, je ferai peut-être une réponse, on verra si les mots ne sont pas trop cataclysmiques !!! 😀
Ce serait agréable de lire une réponse. 😀 ( enfin si les mots s’y prêtent )
J’y ai pensé !!! Mais comme tu le dis on va d’abord voir si les mots s’y prêtent ! 🙂
On peut dire qu’elle aussi elle l’a dans la peau…
Joseph O’Connor a écrit « Parfois, c’est ça aussi, l’amour: laisser partir ceux qu’on aime ». Une citation qui s’applique tout à fait à ton texte.
Eh oui… Savoir partir quand on on aime est tout un art…Peut-être que la fierté joue un rôle aussi…
Très beau texte, la fin est juste comme il faut 🙂
Merci Aymeline, je suis « soft » depuis quelques temps… 🙂
Très beau texte, très émouvant. Je ne m’attendais pas du tout à la fin.
Merci à toi !! 😉
Ping : LETTRE A L’ABSENTE… (suite et fin). |
Ouf ce n’est que de la fiction ! C’est très beau, j’aime beaucoup…
Merci Touloulou ! Je n’écris que des fictions que ce soit clair !!! 🙂
Comme un étourdi j’avais perdu la recette de l’amour. J’ai pris ton texte, celui de
http://tinyurl.com/shirshasana j’ai bien secoué le tout et voilà ! J’ai tous les ingrédients. Bon, il me manque les quantités. Trop de Shirshasana ne manquerait pas de me faire pousser une grosse queue de nounours. Trop d’Asphodèle et je signe pour dix ans de célibat.
Non, faut faire super gaffe, une erreur de posologie et la recette est toute foutue !
Euh… Je n’ai pas toutes les données du problème mais je ne donne pas de recette infaillible non plus donc… Je vais aller voir le tecte dont tu parles !!! 🙂 Tu as oublié : ne jamais dépasser la dose prescrite !
Rhoo ! Aspho (heu, je peux t’appeler Aspho ?), la posologie, c’est le dosage ! Un petit café pour se réveiller ! ^^
Trop d’émotions au réveil ce matin, mes copines de blog (et copains) m’ont offert un ordi portable, je suis ailleurs…
Rhoo, la veine…!
Ça aurait pas un rapport avec l’amour de se faire offrir des ordi portables ? Ça m’a l’air bien cool ce truc, il m’en faut…(des ordis portables !)
Tsss tsss, c’est un geste d’amitié solidaire (ils se sont mis à 16 !), si tu passes demain, j’ai fait un billet qui en parle !! Je suis encore sonnée nde voir que le virtuel crée du lien et des liens qui traversent l’écran ! Bises Monsieur !! 🙂
Ce texte me rappelle que je ne lis pas assez tes fictions. Il dégage une douce mélancolie qui, ça ne te surprendra pas, a tout pour me plaire.
Je ne suis pas toujours contente de ce que j’écris mais la mélancolie est un état d’esprit, tu le sais aussi bien que moi et je suis toujours ravie quand tu passes !!!
Ce texte me rappelle aussi que je ne lis pas assez tes frictions !
Ha ha ! Impayable Monsieur Normal ! Mais tu sais que je n’ai qu’un début de classement pour mes écrits depuis le début de ce blog (un an et trois mois), donc je serais bien en peine de tous les relire ! J’ai fait une page mais elle n’est pas encore à jour « ce que j’écris ici et là »… Il me faudrait des doubles journées parfois, tout le temps allez soyons fous !!! 🙂 Il y a plus de fictions que de frictions d’ailleurs… mais… 😉