Laissons entrer le soleil !

Maintenant qu’il est revenu ce grand absent du mois de juillet ! On va le laisser entrer plutôt deux fois qu’une, pas trop quand même, juste ce qu’il faut pour nous donner la pêche dès potron-minet… Et cette chanson de Julien Clerc, pas jeune certes (comme moi)  me donne la patate ! Parce qu’un coeur en été c’est aussi un état d’esprit, même si nous ne partons pas,  le soleil arrive par la fenêtre « virtuelle » certains jours… comme hier, par exemple (voir billet précédent), ou tout simplement il s’attarde sur le rebord de nos fenêtres intérieures pour mieux nous réchauffer le corps et l’âme ! Bon dimanche à tous…

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Même pas SWAP et elle est cap’ !

Il y a des jours comme ça qui vous réconcilient avec la vie et la nature humaine. Hier matin j’ai reçu un colis d’une amie blogueuse, avec qui je n’entretiens que des liens « livresques » (un peu plus), on s’envoie un mail par jour (un peu plus certains jours), elle est attentionnée, comme une amie dans la vraie vie (encore plus), drôle, bref, je ne savais pas qu’elle était capable de ÇA ! (voir en dessous). Non, non vous ne rêvez pas, ce n’était pas un SWAP (dont je n’attends plus  le colis d’ailleurs), juste une « gourmandise » au départ… Je suis encore « émotionnée », cela va sans dire ! D’ailleurs je ne vous donnerais même pas son nom, (pas envie de la faire rougir, elle est timide en plus), mais je suis sûre que beaucoup la reconnaîtront ! Les « douceurs » viennent du Berry, ah ! Je comprends mieux pourquoi George Sand l’aimait son Berry ! On y mange bien, visiblement…il y a même des couilles d’âne ! Vous avez bien entendu…elles sont au chocolat et délicieuses…Merci infiniment ****, je ne sais plus quoi dire et ça…c’est rare ! Présentation guidée (les photos ne sont pas terribles ! Il y avait du soleil ce matin, bé oui, il est revenu en grand) :

Pêle-mêle : un superbe carnet (bien sûr) en papier « colony » (ça glisse comme sur du velours), un collier, un Caprice du Berry (gâteau léger, léger…), des Rochers du Berry (aériens), des Couilles d’âne au chocolat, un livre dont j’avais aimé sa chronique « Miel et vin », des bougies-papillons vertes à accrocher pour les soirées d’été dans le jardin, deux savonettes anglaises qui sentent booon…(j’aime autant les odeurs que les livres). Bref, vous le voyez, c’est ahurissant !

 

 

 

Au-dessus du livre, le carnet prune et or, avec ce papier magique ! A droite : Le Caprice !

les …coucougnettes… (et l’âne en fête) et dessous, le collier !

Pardon pour la lumière qui ne reflète pas la beauté des cadeaux et la « bonté » bien sûr… Je ne suis pas remise !

LES PLUMES DE L’ÉTÉ 4 – Les textes en D !

 Je dois dire qu’on ne va pas s’ennuyer aujourd’hui ! Pour cette quatrième moisson, les participants sont : Suzame, Gwenaëlle, Ella, Célestine, Coumarine, AmélieLeiloona,   Jean-CharlesGeorge, Jeanne,  Syl, Jeneen, EilunedJulia Heim, Jul. .  Celles qui ne m’ont pas envoyé leur lien,  peuvent encore le laisser (le lien !) en commentaires (si vous le souhaitez) ! Après mon texte, ceux de Valentyne et de 32 Octobre qui nous a concocté le logo-rallye suivant avec les lettres en D, joli non ? Et Valérie K, qui m’a envoyé son lien vendredi, lien que je n’ai pas reçu, c’est dommage, le « Journal d’Agathe » prend une jolie tournure ! Et bien sûr Aymeline qui continue de nous publier sa série sur les estiviens !

AVIS A LA POPULATION à 13H55 : EILUNED peut programmer ses billets, elle est sur BLOGSPOT et ça marche !!!!  

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LA CITATION DU JEUDI avec COURLANDE de J.P. Kauffmann

Livre dont je vous parlerai bientôt et qui m’épate ! Je ne m’attendais pas du tout au romanesque maîtrisé, dans un style fluide et impeccable !

 » Elle concevait l’amour comme un exercice naturel, agréable, ce qu’il est incontestablement, mais pas uniquement. Plus romantique qu’elle, il est possible que je rêvais d’une impossible fusion de l’âme et du corps. Je ne m’en plaignais pas, mais était-ce bien la peine de lire ces peintres de l’introspection amoureuse que sont Stendhal et Balzac  ? Qu’en avait-elle retenu ? »

Sur une idée de Chiffonnette, .

UNE TOUTE PETITE HISTOIRE D’AMOUR de Christophe Honoré

Dans la collection Neuf de l »école des loisirs, 1998.

Il s’agit là d’une grande et immense histoire d’amour entre un fils et son père. Comment  un gamin de douze ans va-t-il à la rescousse du naufrage qu’est devenu la vie de son seul parent, celui qu’il connaît depuis la naissance puisque la maman est morte en couches ? Un livre espiègle, touchant et au style enlevé. 94 pages qui s’avalent en une heure de temps et nous remontent le moral ! Lire la suite

PLUMES DE L’ÉTÉ 4 – Résultats de la collecte des mots en D

Voici les résultats de la collecte des mots en D, à insérer dans votre texte qui paraîtra samedi matin. N’oubliez pas autant que faire se peut, de m’adresser vos liens ou vos textes (pour les sans-blog) jusqu’à vendredi soir 18 h (j’accepte les retards, mais pas trop en ce moment).

Vous étiez déchaîné(e)s pour cette collecte, et j’ai hâte de voir les résultats !

DALLE – DIVIN – DÉCLIN – DIAMANT – DÉSIR – DÉLIQUESCENCE – DANSE – DÉMON – DÉSAMOUR – DÉSESPOIR – DAUBE – DEVORER – DIPLOMATIQUE – DRUIDE et DIATRIBE. (Désolée Jul pour ton dromadaire qui passe à la casserole mais 19h46, ce n’est plus l’heure !!). Si j’en avais omis un (laissé avant 18 h) vous sauriez bien me le dire…

Merci infiniment à tous et toutes qui m’avez soutenue avec vos mails ou vos commentaires, je rassure tout le monde ce soir, ça va mieux ! Le pire est passé je l’espère ! Et je décompresse…

A vos plumes et bonne semaine !

LES PLUMES DE L’ÉTÉ 4 – Collecte de mots en D

C’est parti pour la quatrième session (déjà ?) et ceux qui souhaitent participer (ou pas) peuvent laisser un mot dans les commentaires commençant par la lettre D. Il n’y aura pas de billet récapitulatif à 19 heures (je ne serai pas là), j’essaierais de le faire en rentrant, soit le soir, tard, soit le mardi matin. Merci de votre compréhension.

Merci également pour vos participations particulièrement réussies et souvent aux antipodes les unes des autres… et bienvenues aux nouvelles ! Ont participé (tapez-moi sur les doigts si j’en oublie) :

Amélie, Céléstine, Clara, Coumarine, 32 Octobre, Eiluned, Ella, Gwenaëlle, Jean-Charles, Olivia, Suzame, Syl, Valentyne, Valérie K, sans oublier Aymeline qui ne peut pas poster ses billets pour l’instant et nous livrera la suite de sa « saga » début août. Pour les nouveaux venus qui souhaiteraient participer, tout est expliqué .

Je ferai ce que je pourrais pour participer, mais je ne suis pas sûre d’y arriver.

Amy Winehouse ou le syndrome Joplin…

Parce qu’Amy Winehouse est morte hier à 27 ans, comme Janis Joplin,

Parce qu’elle buvait trop, comme Janis,

Qu’elle se droguait trop aussi, comme Janis,

Qu’elle avait une voix exceptionnelle et rauque, comme Janis, une voix de « ghospel » dans les deux cas. Et elles donnaient la même chose, la même énergie à leur public, quand elles étaient en état. Janis ne chantait pas, elle faisait passer sa détresse directement. Amy aussi. Qu’elles étaient aussi excentriques l’une que l’autre et avaient autant de talent. Elles disaient « fuck » à leur public et le public aimait. Elles n’étaient pas vraiment belles mais elles « dégageaient ».

Que c’était « une âme perdue » a dit quelqu’un, comme Janis…

Et le pire, elle sortait de cure, comme Janis quand elle est morte.

Difficile de ne pas faire un parallèle entre ces deux petits bouts de femme à la voix unique et au destin semblable, à 40 ans près…

Ils sont nombreux à filer ces papillons attirés par la lumière pour oublier le vide sidéral qu’était leur vie. Ils sont nombreux que nous n’avons pas oubliés, peu sont devenus des légendes, Amy en sera une, à coup sûr…

Elle aimait qu’on la fasse « voler » :

LES PLUMES DE L’ÉTÉ 3 – Les Textes en C !

Parce qu’une personne chère à mon coeur est actuellement en soins intensifs depuis jeudi, je vous prie de m’excuser de n’avoir pu écrire un texte cette semaine, un billet paraîtra lundi matin pour la collecte des mots en D, le billet récapitulatif paraîtra mardi matin. Mais rien ne vous empêche de récolter les mots vous-mêmes, si vous souhaitez vous avancer ; mardi matin sera une confirmation ! En espérant que je n’ai pas à mettre mon blog en pause. Excusez-moi si je suis plus absente de vos blogs, mais j’irais lire tous vos textes, ils m’aident beaucoup à tenir, quand je rentre le soir…ou que je ne suis pas à l’hôpital.

Voici les textes ou les liens y menant, pour cette semaine des mots en C .

Les mots à placer étaient : carotte – cercle -chili ou Chili – castor – cage – camomille – caravane – casserole – chronique – carnaval – charivari – caravelle – chavirer – chocolat.

Ont participé (par ordre d’arrivée des liens) : Clara , Suzame , Olivia, Célestine , Jean-Charles , Amélie , Syl. , Coumarine, Ella,  une nouvelle venue, Gwenaëlle et peut-être Eiluned , Jul dont je n’ai pas reçu les liens mais qui devaient participer. Quant à Aimelyne et sa saga sur le peuple des Estiviens, c’est publié depuis le 18 août ! Ci-dessous, les textes de Valentyne et de  32 Octobre.

Valentyne et la suite des aventures d’Isabelle, la ponette, en Martinique. Texte précédent:

Après la journée passée à Balata, Isabelle et Josée les ponettes, aspirent à un peu plus de calme.

Petit déjeuner de carottes, et de christophines arrosée d’une tisane de camomille pour l’une, et feuille de cresson et chicorée pour l’autre.

Le petit déjeuner en compagnie de la famille O’Gaby est bien tranquille, toutes proportions gardées bien sûr. Les trois chatons avalent leur lait à toute vitesse : lait au curcuma pour l’un, au curry pour le deuxième, le troisième a choisi lait au chocolat, les parents ont pris lait au chili et café.

« Il est temps de trouver une activité pour la journée » s’écrie Scarlett en voyant O’Berlioz faire chavirer son bol de lait ; O’Buro lui vient de tomber dans la casserole en voulant lécher les dernières gouttes de lait.

« Aujourd’hui c’est carnaval » répond O’Gaby. « Partons tous ensemble à la presqu’île de la Caravelle où est organisé le vidé des animaux ».

« Un carnaval des animaux, chouette » s’exclame Josée « mais nous ne sommes pas déguisées ».

« Ce n’est pas grave, nous trouverons un déguisement en route ».

« Vous verrez l’ambiance est formidable ! Aujourd’hui,  plus de rancœur ou de colère, tout le monde est ami » renchérit O’ Gaby en regardant Tigoua l’agouti avec un sourire charmeur qui découvre bien ses canines.

Tigoua qui venait à peine de sortir de la sacoche d’Isabelle, se recache bien vite.

« Commençons notre première leçon de créole, les ponettes dit Scarlett pour détourner l’attention :  « Chyen pa ka fè chat » Répétez après moi les filles. « Chyen pa ka fè chat ».

A votre avis que cela veut-il dire ?

« Les chiens ne font pas des chats ? » tente Isabelle.

« Oui Bravo Isabelle ».

Soudain, Josée entend quelqu’un qui pleure doucement. Toute la petite caravane s’arrête et cherche qui gémit ainsi si tristement. C’est finalement O’Balai, le petit chat qui trouve d’où vient le bruit. Derrière une feuille de carambolier, une petite chenille verte, orange et noire pleure.

« Pourquoi pleures-tu petite chenille et comment t’appelles-tu ? » demande Isabelle.

« Je m’appelle Lexomille la chenille et je pleure parce que je suis trop petite pour aller au carnaval : je suis bien déguisée mais personne ne me voit ,  je mesure à peine 5 centimètres ».

« Viens avec nous Lexomille », j’ai une idée la console Scarlett.

Et le petit cortège repart cahin-caha. Arrivés à la presqu’île, les autres animaux sont déjà là et le défilé commence : le premier char est celui des mariages burlesques : la carpe et le lapin, la cigale et la fourmi, le cabri et le castor, le capricorne et le crabe, Compère Lapin et Zamba la chèvre.

Chaque animal a choisi un instrument et s’en donne à cœur joie : calebasse pour les uns, conque ou  coquillages, grosse caisse en noix de coco……. Les poissons « cha cha » et chirurgiens forment un cercle en dansant un zouk avec Chatrou la pieuvre.

« Quel Charivari les enfants » s’enthousiasme O’Gaby : « Répétez avec moi en chantant : le charivari, le charivari, le charivari, le chavariri, le chavarivi. Tout le monde chante en chœur et le chat rit ravi.

Isabelle et Josée, avec leur collier de bananes  autour du cou, rient aussi.

A ce moment elles voient arriver le deuxième char où Scarlett a installé Lexomille la chenille de cinq centimètres : elle l’a installée dans un coquillage et a déposé par dessus un fond de bouteille qui fait loupe. On la croirait en cage cette petite chenille mais celle-ci est plus que contente d’être la reine de la fête : la loupe a doublé sa taille et Scarlett a eu la bonne idée d’entourer la chenille par des colibris eux aussi riquiqui, ainsi Lexomille ne fait plus du tout petite.

« Quelle belle journée et quel beau défilé », conclut Isabelle : il faudra que j’en parle dans ma chronique de « L’Écho de l’Écurie » quand je rentrerais de voyage.

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LE TEXTE DE 32 OCTOBRE : suite de « Les jardins de l’anagramme » dont vous pouvez voir le 1er épisode ici et le second .

Nous avions laissé Bouquin, à la fois lièvre blanc et drôle de chenapan en train de prendre son bain de soleil sur la desserte faite des blanches mains de celui que j’ai l’honneur d’être, moi, Corentin. Tout cela se passait dans les jardins célèbres de l’Anagramme.

Donc, comme j’ai l’avantage de vous le dire, moi, Corentin, je passe toujours autant de temps dans mon jardin, m’occupant de mes tomates et carottes, de mes poireaux et céleris, enfin de mon jardin potager.

Bien sûr, toujours lié à mon amour du jardin, j’ai une autre passion, les cucurbitacées.

D’ailleurs, je suis le président depuis peu du « Cercle des courges et Cie »

Lors de la clôture de la dernière assemblée générale, j’ai mis à l’honneur les produits des jardins des adhérents et de mon jardin. j’ai convié à cette manifestation Monsieur le Maire, avec qui je m’étais réconcilié (voir le 1er épisode conté), suite à mon petit chantage qui a mis à mal notre amitié assez longtemps. Après les délibérations et autres formalités, il nous fut servi, contre une modeste contribution, un chili con carne dont je n’ose vous parler : un vrai chef d’œuvre culinaire. Des oignons, des poivrons rouges, des poivrons verts, de l’ail, du cumin, de l’origan et surtout deux cuillères à café de chili en poudre. Ce savant mélange a été ajouté aux haricots rouges, à la viande hachée et aux tomates. Puis cinq heures aux fourneaux pour de nombreux bénévoles qui régalèrent une centaine de convives.

J’avais demandé à Charlotte, rappelez-vous l’affriolante infirmière, de m’y accompagner. Elle était devenue ma compagne quelque temps après mon hospitalisation et surtout après la fin de son aventure avec Monsieur le Maire. Je lui avais donné un surnom, Castor, en raison de son amour immodéré pour l’œuvre de l’auteur du Deuxième sexe, Simone de Beauvoir.

J’adore me montrer avec Charlotte. Elle n’est pas du genre à rester en cage d’ailleurs. Elle apprécie quand nous sortons. Cinéma, théâtre, petit resto, tout la ravit.

Rester savourer le temps qui passe à deux lui va aussi bien.

Notre cérémonial du soir, quelle que soit la saison : une camomille pour moi, et pour elle, un mélange  parfumé de thés noirs de Chine, la Caravane russe de la célèbre marque Twinings.

 J’ai oublié de vous préciser que Charlotte a de lointaines origines russes et connaît sur le bout des doigts l’histoire de ce thé. Paraît-il, il devrait sa saveur à son transport par caravane de chameaux à travers ce pays qui l’a toujours passionné. C’était avant l’ouverture du Canal de Suez en 1869. Elle aime tous ces détails. Je m’emploie à la distraire avec ce genre de petites informations.

 Elle utilise toujours la même casserole bleue pour faire frémir l’eau destinée à son breuvage.

Je pourrais écrire une chronique sur Charlotte et le thé, Charlotte et sa théière bleue. Mais promis, je ne tomberais pas dans la parodie des Martine de notre enfance.

D’ailleurs j’ai commencé à prendre un certain nombre de notes car elle me surprend de jour en jour. Tout l’amuse, rien ne la chagrine. Un de mes prochains travaux programmés sera de faire un album souvenir en scrapbooking de nos voyages.

Je note, je note, j’ai si peur d’oublier.

Si nous avions le temps, je vous ferais voir quelques photos que je me suis amusé à prendre et que je conserve précieusement.

Ses yeux brillent toujours comme lors de notre dernier voyage, en Italie lors du Carnaval de Venise. (ne pas oublier que je dois envoyer quelques photos de nos hôtes masqués le plus rapidement possible. Nous sommes revenus depuis déjà dix jours)

Là, elle parade en Bavière. Elle avait emprunté une robe traditionnelle sur laquelle elle posa un charivari. Elle se fit si charmante que le dit charivari, cette sorte de guirlande rapportée comme un trophée, lui fut offert et il trône maintenant dans l’entrée de notre demeure.

Encore une photo, la dernière, je vous promets, celle que je préfère. Charlotte posant devant une Caravelle rouge, datant de 1958, l’année de sa naissance.

 Charlotte me fait chavirer le cœur tout autant qu’un carré de chocolat au beurre salé. Je craque pour eux ! Je craque !!!

32 Octobre

La citation du jeudi avec Siri Hustvedt

Tirée de « Un été sans les hommes » de Siri Hustvedt, une pensée sur la pensée : ????, mais bien sûr… c’est drôle !

 

 » Si une pensée sans penseur se présente a dit Wilfred Bion, il se peut que ce soit « une pensée égarée,  ou ce pourrait être une pensée, portant le nom et l’adresse du propriétaire, ou encore une « pensée sauvage ». La question, si une telle chose se présentait, serait de savoir qu’en faire « .

Sous l’égide de Chiffonnette…

 

UNE JUMELLE BIEN CACHOTTIÈRE de Francine Pascal

Bibliothèque Rose – Hachette Jeunesse 1992, traduit de l’américain.

Oh My God ! Le premier mot qui me vient à la bouche après avoir lu ces 158 pages en une heure de temps ! Est-ce possible que ce livre m’appartenasse ? Que faisait-il dans ma bibliothèque ? Des zébus sont-ils venus me la chambouler ? Non, sans rigoler, relire un Fantômette pour me remettre dans le bain ou les Malheurs de Sophie, peut-être, mais LÀ, non ce n’est pas possible  De la sous-sous-chick-lit pour ados pubères ou pas, mais c’est insupportable, écoutez un peu :

Une petite fille de 12 ans patinant avec sa meilleure amie se fait remarquer par Josh, un Grand de 17 ans, elle décide alors de mentir de dire qu’elle a 14 ans et demi, « parce qu’à quatorze ans et demi, on n’a plus peur de rien. »

Elle vit bien sûr dans une famille proprette de la middle class dans une banlieue ensoleillée (Sun valley), a quelques principes mais le jeu du mensonge, la tentation est la plus forte ! Passer pour une héroïne, même si à la fin, le pot-aux-roses étant découvert, elle doit se repentir, subir la punition parentale de rigueur, elle trouve le moyen de s’en sortir avec les honneurs…de ses copines de collège. On y retrouve tous les clichés style « Gossip Girlette » : les Triades de filles qui arrivent en massent et jasent, le beau mec qui conduit à 17 ans, héros malgré lui, et même pas un baiser, une petite histoire d’amour, nada ! Qu’au moins ce soit un peu plus retors tant qu’on y est…

Si encore, c’était bien écrit, avec une dose d’humour, nooon, rien, de la narration plate comme la Beauce ! Juste, les chicaneries cachottières d’enfant qui grandit, bof ! Oui, nous avons certainement toutes menti à un moment de cette période , mais c’est raconté de façon stupide et on devine la conclusion de l’histoire à la moitié ! Je n’oserais même pas le proposer à ma nièce de 12 ans, encore moins à celle de 15, je ferais insulte à leur intelligence ! Bon George, pour le Challenge Club des Cinq (je n’ai pas de Club des Cinq !!!), c’est mal parti !

Après réflexion sur des livres de cette collection chez moi, je devais être abonnée à Hachette Jeunesse quand mon fils était plus petit et je recevais systématiquement la sélection du mois. et je ne l’ai jamais lu avant, je m’en souviendrais !

VASILSCA de Marc Lepape – Editions Galaade

Premier roman aux sept prix littéraires (voir ici, chez Delphine qui les a recensés) et dont on a hélas beaucoup moins parlé que de Foenkinos et de sa Délicatesse… Dont le prix Emmanuel Roblès 2008 et le Prix Première de la RTBF.

L’HISTOIRE

 Ou comment le hasard pas-de-chance ou le destin tordu fait-il basculer deux vies dans le néant et celle qui reste dans l’enfer des survivants ? Comment survivre à un deuil, un fait divers banal,  parce qu’un  cycliste fou, du haut d’un pont,  a décidé de lâcher une énorme pierre sur votre voiture et d’écraser votre destinée pour en faire un destin ? Ce drame arrive à Ion Arsin « par une journée d’automne claire et ensoleillée », alors qu’il vient d’avoir trente ans.

Après la mort de sa femme et de son petit garçon, après avoir tenu à leur offrir des funérailles dignes d’eux mais pas forcément conformes à la norme, il plaque tout et se met en marche vers l’est à destination de la Roumanie qu’il atteindra une fois ses dernières économies envolées. Il veut connaître la terre de sa mère et atterrit , après sept mois d’errance dans toute l’Europe de l’est, dans ce nulle part fantômatique, dans un village inachevé construit au temps de  Ceausescu, avant que le mur ne tombe,  village squatté par d’autres solitudes, qui comme lui cherchent ou attendent un meilleur qui tarde à venir. Il sait en voyant la Vasilsca, cette rivière « brune et huileuse » qui cascade furieusement pourtant,  qu’il va s’en sortir, qu’il n’oubliera jamais pour autant son passé, qu’on ne le résilie pas comme un abonnement mais, que devenir passeur de nuit sur un bac rescapé, ici, à ce moment là s’inscrit dans son destin :  » Apocalypse et génèse semblaient présider ces lieux drapés dans l’attente. C’est sans doute de cette dernière que naissait principalement le charme qui m’envahissait ». Il va rencontrer (au départ) des gens pas vraiment hospitaliers : Joszef qui lui trouve ce travail mais ne veut pas trop de proximité amicale, un couple ronchon, ancré dans la routine de leur vie (sexuelle beaucoup !) qu’il prénomme « b » et « s » (en fonction de la forme de leurs corps), Monsieur Curtae,  passeur de jour bourru qui ne l’accueille pas à bras ouverts, et  Roxana, étrange femme d’affaires au charme duquel il ne sera pas insensible. Sans oublier Vasile dans son énorme château d’eau, dont il manque les trois quarts,  transformé en navire pour assouvir son obsession de l’Atlantique, sa passion pour  la mer, un autre rêveur en attente… Lire la suite

LES PLUMES DE L’ÉTÉ 3 – Résultats de la collecte des mots en C

Voici le résultat de la collecte du jour :

carotte – cercle -Chili ou chili* – castor -cage – camomille – caravane – casserole -chronique – carnaval -charivari – caravelle – chavirer – chocolat.

* Comme il n’a pas été stipulé au début du jeu que les noms propre étaient interdits, je laisse Chili, vu qu’on peut aussi l’accomoder autrement mais bon, évitons !! Merci de votre compréhension.

Quant aux résultats du sondage IPSOS/WP, pour savoir si nous continuons dans l’ordre de l’alphabet comme actuellement ou si je choisis une lettre au hasard chaque lundi matin, il a oscillé toute la journée mais quand j’ai relevé le compteur là, tout de suite, il affichait : 33,33 % pour la suite chronologique et, une lettre au hasard arrivait derrière avec 26,67 %. Cela dit, 40 % à qui l’un et l’autre iraient ! Hou, j’aimerais pas commenter une soirée électorale !(pauvre Claire Chazal…). Donc, nous restons comme cela et d’ici la fin des vacances, nous trouverons bien un lundi pour innover et satisfaire les 26,67 % qui aiment les jeux de hasard…

A vos plumes, bonne semaine à tous !

Mademoiselle se rebiffe !

Ma participation au « Rendez-vous avec un mot »d’Eiluned,  dont le mot de la semaine était « colère« . Suite des aventures, légères,  de Mademoiselle commencées , continuées ici .

JUSQU’À L’OUBLI…

Après avoir pris son billet d’avion et liquidé ses affaires courantes, Mademoiselle quitta Paris pour retourner une dernière fois voir les bateaux, comme celui dans lequel Julien avait disparu de la surface de sa vie,  déposant à jamais des regrets amers et salés sur son coeur amputé.  Elle grimpait, le coeur lourd d’appréhension, les mains moites de rancoeur et de colère contenues. La maison à la brocante avait été démolie et revendue à une société immobilière. Pour l’instant, rien ne l’avait encore remplacée. Elle savait bien, elle, depuis le temps, qu’il ne pousserait rien sur cette lande dévorée par un vent furieux. Elle ne le voulait pas, petit dérapage de sa mémoire pourtant sous contrôle… Mémoire qui avait aussi mis à terre les souvenirs et laissé sous les gravats, l’ombre des voix de ceux qui s’étaient tus. Elle s’était toujours senti transparente ici, déplacée, rejetée comme ces chatons qu’elle recueillait, chassés par leurs mères sitôt que sevrés. Lire la suite

LES PLUMES DE L’ÉTÉ 3 – Les mots en C – Collecte !

Merci aux 15 participantes et à l’unique participant de votre synchronisation quasi parfaite de samedi dernier, que cela continue ainsi… Sauf pour Jeneen, un peu bousculée et qui devait le faire paraître hier soir !! Et c’est reparti, bon pied, bon oeil en ce lundi estival (hrrr, je tousse…) ! On ne va pas se décourager si vite non ? Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas encore les règles, je rappelle brièvement qu’il s’agit aujourd’hui de laisser un mot commençant par C dans les commentaires jusqu’à 18 h. Un billet récapitulatif paraîtra avant 19 h ce même lundi et vous aurez jusqu’au vendredi soir 22 h pour m’envoyer les liens de vos textes à paraître le samedi. Pour plus de détails, c’est ici .

Certains ont parlé de (juste un peu) l’éventualité de bousculer l’ordre du dictionnaire et dans ce cas, de choisir une lettre qui ne serait pas à la suite, comme nous le faisons jusqu’à présent. Comme je suis 100 % démocrate, je soumets donc à votre avis un sondage, à savoir   qui est pour ou contre que je porte mon choix (comme au jeu du dictionnaire) au hasard, sur une lettre inattendue dévoilée le lundi matin ou que nous continuions à dévider l’alphabet tel que nous le faisons… ! Je vous souhaite une bonne journée et bien sûr une bonne semaine !

Ont participé samedi, et par ordre alphabétique :

Amélie, Asphodèle,  Aymeline, Céléstine, Clara, Coumarine, Eiluned, Gwenaëlle, Jean-Charles,   Jeneen (en retard, texte publié…ou pas), Jul, Olivia, Suzame,  Syl. , Valentyne et 32 Octobre. 

POTIN : L’AFFAIRE DU « MYSTÈRE » MODIANO ?

J’ai vaguement entendu parler de cette « affaire » il y a quelques temps et je viens de lire un article dans Le Magazine Littéraire qui me laisse perplexe. Bien qu’ayant beaucoup aimé Modiano à une époque (beaucoup moins l’homme), cette « affaire » me conforte dans l’idée (et la sensation bizarre) un peu mitigée que j’avais de lui.

Le pitch de « l’ affaire » : une jeune romancière, Marie Lebey a publié un roman « Oublier Modiano » où elle a voulu honorer son auteur fétiche. Elle a donc traqué Modiano dans son oeuvre, est revenue surtout, appareil photo à la main, sur les lieux cités dans cette même oeuvre. Bien « qu’autofictionnel », ce roman parle aussi des figures de l’enfance et du passé de Modiano (Rudy, son frère cadet décédé à dix ans). C’est là que le bât blesse semble-t-il ! D’après Modiano et les voix de ses avocats (qui veulent ni plus ni moins faire retirer ce livre), « elle l’accablerait de faux souvenirs » alors qu’elle se serait (je reste au conditionnel) appuyée sur des fait relatés notamment dans « Pedigree ». Bref, à l’heure actuelle ce qui fait polémique c’est oui ou non, les Editions Léo Scheer ne cèdent pas, soit l’affaire va jusqu’au procès, surprenant ainsi les habitués de la discrétion « mystérieuse » de Modiano qui deviendrait alors un banni de toute citation ou référence pour d’autres auteurs souhaitant inclure quelque chose de lui dans leurs romans, comme il est fait pour Proust, Flaubert ou d’autres. Pour ceux que ça intéresse, un article de l’Express intitulé « Les huit secrets de Patrick Modiano » à lire, ici ou encore celui-ci qui revient sur l’actualité générale de l’auteur, . Pas simple le personnage, visiblement et, dans la vidéo ci-dessous, vous noterez le nombre de fois où il emploie le mot « mystère » ou encore « mystérieux » ! Pas sûr que ça donne envie de le connaître mieux, ce mystère… D’ailleurs impossible d’importer une photo du web sur les cinq que j’avais choisies sur la page d’accueil de Google !! A ce point ce n’est plus de la discrétion, c’est de l’effacement ! Même dans Wikipédia, il n’y a pas de photos, alors j’ai copié-collé, en espérant que le mystère ne s’envole pas à la parution… Et que je n’aurais pas de procès pour ce modeste billet…

LE PETIT BAL PERDU de Bourvil

Je ne vais plus danser depuis quelques années maintenant, non pas parce que je vieillis ou que je n’aime pas ça (peut-être un peu) mais c’est surtout que je n’ai jamais trop aimé la promiscuité suante et enfumée des boîtes de nuit (elles ne sont plus enfumées je sais, je ne suis pas un tyrannosaure non plus !), et encore moins celles des dancings de camping ou autre bal des Pompiers  (mal choisi l’exemple, je respecte les Pompiers, mais vous avez compris ce que je voulais dire !). 

(Ma mère, à gauche et des amis avant d’aller au bal, c’était classe quand même ?)

En fait j’aurais aimé connaître les bals de nos grands-parents, ceux qui naissaient spontanément au coin des rues après la Libération de Paris, les petits bals de campagne où on draguait sec (c’est ma mère qui me l’a dit) sous l’oeil parfois distrait d’un chaperon, parce que c’était un des rares lieux où les jeunes filles avaient le droit de se lâcher un peu (quand le chaperon s’endormait) et que beaucoup de rencontres durables (ou pas) se faisaient aussi dans ces bals. Et que je les ai vu disparaître sans avoir eu le temps d’y aller, arrivée à l’âge adulte (là j’y suis). Je me souviens y avoir été enfant peut-être, avec mes parents.

Pour en illustrer l’esprit, j’ai en mémoire cette chanson que j’aime beaucoup même si je ne l’écoute pas souvent, évocatrice d’un petit bal dont on  ne se souvient plus parce que … parce que…le temps a fait du mauvais boulot  et la mémoire a balayé derrière ! Alors à ceux là, il reste Le petit bal perdu de Bourvil !

PAROLES :

C’était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu’avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y’en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s’appelait…
Qui s’appelait…
qui s’appelait…
qui s’appelait…

(Refrain)
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d’eux.
Y’avait tant d’insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
c’est qu’ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c’était bien…
Et c’était bien…

Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D’être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s’appelait…
Qui s’appelait…
qui s’appelait…
qui s’appelait…

( Refrain)

LES PLUMES DE L’ÉTÉ – 2 – LES TEXTES EN B !

Tout d’abord, merci à tous ceux et celles qui ont participé de « bonne grâce »  et avec grâce à cette deuxième session des Plumes de l’été ! Et qui sont (ordre alphabétique oblige !) Amélie , Aymeline,  Céléstine , Clara , CoumarineEiluned , Gwenaëlle (Moderne Solitude) , Jean-Charles , Jul.Olivia, Suzame , Syl . Mais il se peut que d’autres me laissent leur lien plus tard, en commentaires !

Après mon texte, ceux de Valentyne et de 32 Octobre.

Les mots en B à placer étaient : bouquin – bien – bout – beauté – bastingage – bambochade – bravache – barbare – banc – – bambou – baliverne – byzantin – borderline – bébé – bain – blanc (s), blanche(s). 

 

BORDERLINE’S SONG

Borderline. Le mot venait de tomber, babines retroussées du chien méchant qui se pourlèche. Elle fixait l’homme de l’autre côté du bureau d’un regard fou, immobile et bleu. Elle le payait cher pour comprendre, le coup de bambou qu’il lui infligeait la fit sourire. Pour qui se prenait-il avec sa science punaisée aux murs de la pièce à côté  d’hideuses bambochades  ? Quant aux tapis soit-disant byzantins qui recouvraient le parquet, ils avaient franchi, eux aussi,  la ligne rouge qu’elle fixait à  la vulgarité. Elle se leva, lui tendit la main et le chèque non sans souligner :

Bien ! Nous en resterons là, c’était la dernière séance !

– Mais…vous ne pouvez PAS rester comme ça dans la nature, sans..

– Vous savez, la nature est bien plus compatissante et tolérante que vos réflexions confites dans le sel depuis longtemps !

– Je ne vous permets pas !

Balivernes ! Voilà ce que vous êtes, un mensonge de camelot de foire, et…et…ça ! ajouta-t-elle  en embrassant du bras la pièce étouffée sous le kitsch, « Continuez de vous cacher derrière, cela vous va à merveille ! Adieu Monsieur de la Baliverne  » ! Et elle claqua la porte.

La soirée de juin était tiède et douce comme un baiser qu’elle s’empressa de donner au ciel blanc de chaleur qui coiffait la ville pour le remercier de l’avoir enfin débarrassé de ce poseur infatué qu’elle ne supportait plus. Elle longea les murs  jusqu’au square et elle s’assit sur un banc où elle aimait tourner les pages de son vieux bouquin jauni, un fidèle compagnon qui ne la quittait jamais. L’heure bleue approchait, cet instant magique et indécis où le jour sombre dans le néant alors que la nuit se lève pour mieux étreindre les solitudes en fuite. Valse lente du corps qui s’effondre après la course, après l’amour. Lasse, elle se releva en titubant un peu, s’accrochant au bastingage invisible d’une réalité enténébrée. Bravache, elle força la porte d’un bar moribond, enfoncé entre les murs inégaux de ce quartier sinistre. Deux jeunes espoirs s’embrassaient sur la banquette usée d’un vieux skaï collant et lézardé tandis que le barman au visage lunaire la jaugeait de son regard blasé et indifférent. Elle recula sous l’affront. Non ! Pas aujourd’hui. Se saoûler n’arrangerait pas son cas et se saoûler seule serait un aveu facile de sa détresse, une offense à sa dignité déjà vacillante. Allez, encore quelques pas avant de retrouver sa maison, là-bas, perdue au bout du terrain vague, après la dernière palissade bancale et colorée de graffittis d’une beauté inégale… Elle regarda sa montre, il était bientôt l’heure du bain du bébé et de sa dernière tétée. Le bonheur s’était arrêté devant chez elle ce matin, qu’avait-elle encore besoin d’aller voir ce dogue qui se prenait pour un psy ? Elle ouvrit la porte en tremblant un peu. Les murs jaunis par des années de nicotine non repeinte la firent tressaillir et… cette odeur pestilentielle …d’où venait-elle ? Elle s’était trompée de maison ? Elle essaya de poser son sac sur la table où finissaient de mourir des reliefs de repas, se côtoyant en moisissures sans ordre de préséance… Mais où était Jean ? Le silence fit écho à celui qu’elle refusait d’entendre. Elle se colla contre le vieux buffet en formica jaune, les mains sur les oreilles pour ne plus entendre le sifflement qui lui traversait le crâne ; elle aperçut encore quelques lueurs lancinantes avant de perdre  connaissance. Lire la suite

AU-DELA DE CETTE LIMITE VOTRE TICKET N’EST PLUS VALABLE de Romain Gary (1975)

Au-delà de la métaphore qu’est le titre et qui n’est pas un slogan affiché pour une compagnie aérienne, ce roman aurait eu du mal à paraître aujourd’hui, à l’heure où le Viagra a révolutionné la sexualité masculine (et aurait peut-être changé la donne pour notre héros malheureux), ce livre est beaucoup plus qu’un énième essai sur l’impuissance, puisque dès le début, le héros est amené, pour ses affaires florissantes à s’intéresser à Venise qui s’enfonce elle aussi vers un déclin annoncé. La réflexion sur certaines échéances au-delà desquelles notre ticket n’est plus valable est bien plus profonde que le thème récurrent de l’impuissance masculine.

Jacques Rainier, 59 ans est au faîte de sa puissance sociale et amoureuse lorsqu’un incident de prostate lui met Popaul en berne et l’oblige à se pencher sans cesse vers cet instrument du plaisir qui devient un instrument de torture. Sa jeune maîtresse brésilienne, Laura, trente sept ans de moins que lui au compteur, qui l’aime comme on aime un homme et non un père n’y voit que du feu au départ mais tout le livre est axé sur cette débandade qui va sonner le glas d’une époque, d’un statut et d’un ego.

Je ne vous ferai pas comme d’habitude « L’HISTOIRE », puis « MON  AVIS », les deux s’étant trop imbriqués au fil de ma lecture pour que je puisse les dissocier. Je n’ai pas trop aimé ce livre au départ, je n’arrivais pas à rentrer dedans, ces histoires d’hommes d’affaires, Jacques Rainier, Mister Dooley, magnat américain que Jacques considère comme l’incarnation absolue des valeurs américaines avec ce qu’elles ont de positif dans une réussite (très bof), puis la prostate qui  annonce la couleur, bref… Et la magie Gary a opéré, dès qu’il a commencé à parler de sa relation avec Laura et surtout à parler tout seul en permanence avec une férocité douloureuse dans l’humour et l’auto-dérision qu’il s’inflige. Il y a le Jacques Rainier qui vit, qui aime, qui peut ou pas, et celui qui regarde Jacques Rainier de l’intérieur, lui attribuant ici, de la lâcheté, là, de l’orgueil mal placé, ou encore des petites faiblesses humaines qui ne l’exonèrent en aucun cas d’être ce qu’il est, il est impitoyable avec lui-même : « Peut-être manquais-je de fraternité envers les femmes et que, sans fraternité, l’amour et le bonheur ne sont eux aussi qu’un championnat du monde. Il y a la virilité et il y a l’infection virile, avec ses millénaires de possession, de vanité et de peur de perdre. » Alors, il anticipe ce moment où il va chuter, il se trouve un alter ego, un phantasme, Ruiz, qui l’aide « techniquement » à faire remonter la bête lors de ses ébats avec Laura. Il voudrait se persuader qu’il y arrivera encore mais jusqu’où va-t-il tenir ? Il goûte les moments glorieux auprès d’elle comme des rab’ de grâce qui lui sont accordés et nous, nous chavirons avec lui :  » Reste ainsi. Ne bouge pas. Donne-moi ton souffle. De petites éternités égrènent  leur infini sous mon poignet et pour une fois, elles ne parlent pas du temps qui passe, mais de celui qui s’est arrêté au bonheur. (…) : si je fais un mouvement qui te prive de gîte , tu murmures, et en quelques baisers, remets le monde en place. Laura…Je sens des larmes dans mes yeux mais c’est seulement parce que je pense à mon vieux chien Rex qui a remué la queue à ma vue avant de mourir. » (Il ne peut pas s’en empêcher de « pirouetter » !)

En parallèle de cet amour qu’il ne veut pas perdre mais qu’il se sent dans l’obligation de quitter, comme une ultime élégance, il va jusqu’à envisager le suicide mais il est encore « trop coté en bourse » et l’assurance décès qu’il laisserait à son fils ne marcherait pas. Il en devient corrosif d’humour, refait la guerre, ses campagnes militaires et ressort ses décorations pour se donner du courage et tourne tout, absolument tout en humour noir. Mais aussi, quand il parle mécanique, c’est du cru, du vert, il y met les doigts :  » Il n’y a rien de plus mauvais pour la prostate et les conduits séminaux que l’érection prolongée sans éjaculation et sans vidange des glandes. La congestion des vaisseaux est terrible. » Et je vous saute d’autres passages encore plus fournis en détails de ce genre ! A vous de les découvrir et de garder ce demi-sourire parfois noué de larmes qui ne nous quitte pas. Car on sait bien « que la Tour de Pise ne se redressera pas » et que Venise, continuera de s’enfoncer…

Certes, les références à l’actualité ont vieilli, les moeurs ont évolué, ce roman m’a semblé très warholien dans la forme comme dans le fond à certains moments, des négatifs de photos trop colorés, kitchissimes ou simplement sublimes ! Regardez comment à fini ce livre en annotations et pourtant il ne m’a pas plu au départ ! Heureusement… au-delà… « J’étais au-delà de tout et plus rien ne pouvait m’arriver. L’univers était né d’une goutte d’ironie dont l’humanité n’est qu’un des sourires. » Et ce long cri, solitaire et douloureux  du coureur de fond épuisé d’avoir lutté nous poursuit dans la nuit.

Lecture commune avec , Catie , Mazel , Rotko du Forum Grain de Sel, Sév des Chroniques Assidûes, Jul du Parfum des livres. Et certainement d’autres du Forum de Grain de Sel, forum où je n’ai pas eu le temps de retourner, sorry !!

Et bien sûr pour le Challenge de Delphine chez Delphine’s books and more

AH ! ÇA IRA !

14 juillet oblige, nous nous souvenons avant d’enfiler nos escarpins pour aller virevolter dans un bal à papa qu’il a fallu quand même la tête d’un roi et de sa femme pour en arriver là ! Et de pas mal d’autres…

Certes, nous n’emploierions plus ces moyens aujourd’hui puisque nous avons réussi à faire abolir la peine de mort, mais ces souvenirs de « guerre »  avec Edith Piaf au micro (en 1953 dans le film de Sacha Guitry « Si Versailles m’était conté ») nous rappellent aussi que le peuple de France n’a jamais eu froid aux yeux quand il se sentait menacé et surtout quand il avait faim ! Gare… Bons feux d’artifices à ceux qui pourront en voir et…bon repos aux autres !

Cette chanson a une histoire et des paroles…que vous pouvez retrouver