LA BALLADE DE L’IMPOSSIBLE de Haruki Murakami

Une mélancolie poignante et vibrante semble s’être déposée sur ce livre,   poussière d’ombres et de lumières mêlées. Sombre par la présence de la mort qui envahit le héros (et l’auteur) dès les premières pages, nous signifiant qu’elle sera aussi un personnage à part entière du récit ; sombre par les amours impossibles, remémorées vingt ans après et qui  confirment  que le temps de cet amour a fui ailleurs et ne repassera pas par l’histoire, ne la refera pas non plus. Elle restera à jamais suspendue, telle la dernière feuille rouge et silencieuse sur un arbre d’automne qui se refuse à tomber, alors que plus aucune sève ne la nourrit.  L’obscurité reste toutefois, par éclipses, lumineuse comme ces clichés qui ont saisi l’âme, le geste, l’instant fugace plutôt que la pose à jamais figée. Et c’est dans cet instant de grâce que nous disparaissons sous ces pages légères et lourdes dans une musicalité incomparable, celle de l’imaginaire de l’auteur qui donne à cette mini autobiographie les accents d’un conte infiniment triste malgré des pointes d’humour nous assurant que la vie continue autour de l’absurde.

L’HISTOIRE

Lors d’un voyage en avion qui l’amène à Hambourg, Watanabe entend Norvegian Wood, la célèbre chanson des Beatles (chanson qui est le titre original du livre) et qui le propulse violemment vingt ans en arrière à Tôkyô sur les traces détaillées d’un passé qu’il croyait oublié. 1969. Avec  Naoko et Kizuki, ils forment un trio d’amis inséparables. Naoko et Kizuki s’aiment depuis l’enfance. Ce dernier va se suicider et bien sûr leur vie va s’en trouver bouleversée. Ils quittent Kobé pour Tôkyô et mettront un an avant de se revoir. Il a commencé sans conviction des études d’histoire du théâtre et elle a quitté le lycée chrétien, privé et très cher pour s’installer seule tout en suivant ses cours à l’université. Lui, échoue dans un foyer pour garçons d’une austérité quasi militaire malgré le laisser aller de la majorité des occupants… Sur fond de manifestations contre l’impérialisme nos deux héros vont se rapprocher pendant cette période estudiantine, elle ne l’aime pas, sa névrose confine à l’autisme mais ils passent leurs dimanches à faire d’interminables balades dans Tôkyô, l’ombre de la mort toujours présente entre eux et en eux, ils ressemblent à deux solitudes incapables de communiquer vraiment, surtout elle qui ne sait pas mettre de mots sur les choses, qui le laisse se perdre « dans ses grands yeux limpides » qui parlent pour elle. Elle lui demandera une requête, une seule avant de disparaître encore : « Mais maintenant je comprends. Finalement, je crois que seuls les pensées et les souvenirs incomplets peuvent venir se loger dans des phrases, qui par définition, sont incomplètes. Et je crois qu’au fur et à mesure que mes souvenirs concernant Naoko se sont estompés, je l’ai de mieux en mieux comprise. maintenant, je comprends pourquoi elle m’a demandé de l’oublier. Sans doute le savait-elle aussi. Que le souvenir que j’avais d’elle finirait par disparaître. C’est justement pour cela qu’elle a insisté. « Ne m’oublie jamais. Souviens-toi que j’ai existé ».

Il ira de liaisons faciles en rencontres amicales un peu déjantées, il lira beaucoup, du John Updike, du Scott Fitzgerald (dont Murakami a traduit les oeuvres en japonais) et qui revient souvent dans le livre, du Raymond Chandler (dont il dira à sa mort en 1987 qu’il a été un de ses maîtres à penser mais aussi un ami). Autant de lectures « pas à la mode de l’époque » mais qui lui permettent de rester seul le plus souvent possible et de se démarquer du troupeau. La névrose de Naoko s’aggrave et elle part en maison de repos (on ne dit pas asile ou encore hôpital psychiatrique). Sa rencontre et sa liaison avec la pétillante, fantasque et délurée Midori ne lui font pas oublier Naoko avec qui il a eu une aventure d’une nuit avant qu’elle ne disparaisse à nouveau. Naoko qui veut garder le souvenir intact, ne pas continuer, car elle semble vouée à l’impossible, refermée à jamais sur des blessures indélébiles et surtout faite pour  la mort et son irrémédiabilité. Elle est fragile comme un brin de paille, elle cherche le contact pour mieux le fuir : « A la fin de l’automne, quand le vent froid se mit à souffler sur la ville, elle vint se blottir de temps en temps contre moi. Je sentais son souffle, à travers l’épais tissu de mon duffle-coat (…) Ce n’était pas mon bras qu’elle cherchait, mais un bras. Ce n’était pas ma chaleur qu’elle cherchait, mais une chaleur. J’étais gêné de n’être que moi. »

 

Mais c’est aussi une rencontre avec Tôkyô qu’il arpente souvent la nuit avec son ami Nagasawa, son Gatsby Le Magnifique où ils traînent dans les boîtes de jazz (autre passion de Murakami qui a lui même tenu un club de jazz pendant huit ans). De rencontres avec des filles qui finissent au love hotel, la description par le menu des plats qu’il mange (qu’il soit seul ou accompagné) : des concombres en bâton et des éperlans trempés dans la sauce miso, les anguilles, le sukiyaki qu’il prépare à Naoko dans sa maison de repos (il m’est arrivé de regretter de n’avoir pas de bar à sushis à proximité pendant ma lecture !) et le whisky qu’il descend plutôt bien, entre deux cocas. Ce portrait du japon occidentalisé (d’autant que le livre date de 1987) est accolé aux lectures et musiques anglo-saxonnes (Mile Davis, les Beatles, Les Doors ou Bill Evans entre autres), nous démontrant que le pays des geishas et de la réussite individuelle était en pleine mutation dans ces années là. Le détail des quartiers évoqués régalera certainement ceux qui connaissent Tôkyô. La sensualité et la sexualité parfois crues mais jamais vulgaires nous rappellent tout de même que nous sommes au pays des célèbres estampes. Mais toujours avec beaucoup de grâce, de « normalité » face à ce sujet que notre culture judéo-chrétienne censurerait dare-dare ! Alors ? répondra-t-il à l’amour de Midori ? L’ambiguité des sentiments entretenus avec Naoko va-t-elle se démêler ? En sachant que sur les six personnages présents au début du roman, trois vont mourir…

MON AVIS

Ce livre d’apprentissage de la vie, de l’amour et de la mort est d’une puissance narrative époustouflante. En quelques mots simples, calligraphiés d’une plume légère, comme pour un idéogramme où il faut exécuter le caractère sans lever la main, ce roman sensible où la glace côtoie les flammes dans un style simple, fluide comme l’eau des fontaines d’un jardin zen nous envoûte toujours un peu plus jusqu’à la fin où un dernier rebondissement ne nous conforte pas dans l’image d’un happy end.  L’exploration subtile que Murakami nous offre de l’âme humaine, des sentiments contradictoires qui la déchire,  nous laisse le coeur au bord des larmes, des larmes qui ne coulent pas, nouées qu’elles sont par la force infinie des sentiments. La mélancolie s’accroche longtemps après au petit nuage sur lequel nous flottons et dont nous ne voulons pas redescendre…happés que nous sommes par des dissonances travaillées et qui en deviennent  harmonieuses et intemporelles.

SUR L’AUTEUR

Né le 12 janvier 1949, il a dès 1979, obtenu le prix Gunzo pour son premier roman (à 20 ans) « Ecoute le chant du vent ». Ecrivain, traducteur (de Francis Scott Fitzgerald entre autres) essayiste, je vous conseille d’aller, si vous voulez en savoir plus ! A savoir que son dernier roman, très attendu, IQ84 « a mini-bending ode to 1984 de Georges Orwell » sortira le 25 octobre 2011.

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Les loupiots et la chèvre de Monsieur Seguin de Bruno Heitz

Livre Hachette Jeunesse, collection Copain, à partir de 6/7 ans, 40 pages. 1991.

Ou l’histoire de la Chèvre de Monsieur Seguin revisitée avec humour !

En effet, les loupiots ici sont fils de loup, vivent dans leur famille avec maman et papa loup dans une maison. Le soir, avant d’aller se coucher, papa avant d’aller « travailler » (et oui un loup ça travaille la nuit !), leur raconte l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, ce qui met les loupiots en transe. En cachette, ils partent à l’assaut de la montagne violette enchanteresse et…terrifiante, dans le but avoué de ramener une chèvre à leur maman au petit matin.

Après diverses péripéties, ils vont LA rencontrer et à vélo siouplaît ! Elle éclate de rire en les voyant ainsi, transis et incrédules,  et leur propose de venir dans sa maison héritée de sa célèbre grand-maman,   chalet de Dame Tartine, confortable où s’ébattent ses nombreux chevreaux. Elle revendique le fait d’être la petite-fille de la célèbre chèvre de Monsieur Seguin et leur dit enfin la VÉRITÉ sur l’histoire de sa grand-mère ! Et comment cette dernière, à l’instar de ce que nous savons, est devenue célèbre ! Ce que je me garderais bien de vous dire évidemment… Hé, hé, il faut qu’il en reste pour les enfants !!

Nos loupiots, épuisés et marris regagnent le domicile parental, racontent avoir croisé ours et yéti, ne voulant pas avouer bien sûr l’histoire de leur nuit ; devant tant d’incohérences et d’invraisemblances, maman loup reproche au papa de leur lire des histoires abracadabrantes et surtout trop effrayantes pour leur âge. Pour couper court, le papa conclue que ce soir, pour changer, il leur lira…Le petit Chaperon Rouge !! Ça ne mange pas de pain…quand on a une faim de loup !

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LA VALISE DES VACANCES !! Avec Martial…

Il y a quelques temps, Martial, notre Vagabond des Etoiles, nous demandait sur le modèle initié par la dernière émission de  La Grande Librairie quels étaient les deux livres (deux SEULEMENT, que nous mettrions dans notre valise de vacancier ?? Impossible pour moi, je t’en donnerais deux pour jouer le jeu mais j’en rajouterais quelques autres, car comme la crème solaire, le paréo, le chapeau, il me faut avant tout mes in-dis-pen-sa-bles, après je vois ! ! Bah oui, imagine que ça ne me plaise pas, que ça ne soit pas celui-là le bon du bon moment, que Cupidon me lance une flèche assassine, qu’une méduse me rende méconnaissable, bref, autant d’impondérables qui peuvent changer du tout au tout mon programme initial, voyons !!  Et plus que deux jours pour te dire cela, donc je m’y colle !!

Tout d’abord, dans les indispensables, il y a Les oeuvres complètes de Rimbaud et celles de Baudelaire, désolée,  des vacances sans poésie, c’est inconcevable ! Plus un autre qui me plaît beaucoup, dont je vous parle samedi et qui risque d’en faire partie : Quelques mots à la colle pour l’envol de Nareva.

Ensuite LE pavé (et classique) : pas énorme non plus mais suffisammet haletant pour me faire oublier les moustiques qui adorent ma peau : ce sera  Les Histoires Extraordinaires d’Edgar Allan Poe, avant ma LC du 19 octobre où je lirai Les Nouvelles Histoires extraordinaires de ce même Monsieur ! (ça c’est fait). Ou, ou, Les Malavita de Tonino Benacquista ! Je crois déjà savoir de quel côté va pencher la balance…

Depuis que je connais Romain Gary un peu mieux, grâce à Delphine, j’entamerai mon quatrième opus de cet auteur avec Lady L. (ou Chien Blanc, ou Pseudo, pas encore décidée) . Ca c’est presque un coup de coeur assuré et je ne résiste pas aux coups de coeur.

Et pour finir, un petit Sagan qui me tente depuis des mois  : Avec mon meilleur souvenir.

Non, ce n’était pas fini en fait, j’ai le livre de Zelda Fitzgerald « Accordez-moi cette valse » à terminer, hors de question de ne pas le mettre et s’il reste un peu de place, je mettrais son époux à côté avec les 27 nouvelles d’Un diamant gros comme le Ritz, en espérant qu’ils ne se tapent pas dessus le temps du voyage ou pire, vomissent dans ma valise  leurs excès de gin et de champagne !

Oh bah sept ou huit, c’est raisonnable non ? Mais au fait, je ne t’ai pas dit, je ne pars pas !!! Donc je garde ce que je veux et je lis ce que je veux (avec mes cheveux !). Bon, allez entre deux LC obligatoires, j’essaierais de me tenir à ce programme plus un petit Bibliothèque Rose ou Verte pour le Challenge de George et l’histoire d’un Croque-mort que Syl. m’a gentiment prêté ! Détente assurée sur ma chaise longue pendant les longues soirées d’été…au calme pendant que vous vous serrerez comme des sardines sur des plages surchauffées…ou pas !

Désolée Martial pour l’excédent de bagages mais, euh…je suis sûûûûre que tu vas faire pareil, ou pire, te ruer dans la première librairie qui se trouvera sur ton chemin, alors hein ?! Tu me pardonneras…

 

C’EST LUNDI QUE LISEZ-VOUS ?

Et bien…vous pouvez suivre mes lectures depuis samedi sur la colonne de droite de mon blog, mais comme j’ai tendance aussi à en lire plusieurs en même temps, ça peut évoluer .

Je continue (péniblement, mais par manque de temps) Homo Erectus de Tonino Benacquista. J’ai commencé la Ballade de l’impossible de Haruki Murakami pour une LC le 30 juin avec Martial  (voir les participants sur son blog) et comme première partcipation à son challenge Murakami (les deux : Ryu et Haruki) ; je ne sais pas si je serais prête  dans trois jours, je préfère prévenir!!

 Couverture du livre La ballade de l'impossible

Homo Erectus par Benacquista

Et je feuillette avec beaucoup de plaisir un très joli recueil de poésie  » Des mots à la colle pour l’envol » de Nareva, une nouvelle poétesse pleine de talent, je vous en parle bientôt !

Bon, trois dans la même semaine, il va falloir que je me bouge et j’ai mon livre jeunesse du mercredi (j’y tiens !), sur lequel mon choix n’est pas encore arrêté.

Sur une initiative reprise par Galléane

LA CHANSON DES BLÉS D’OR de Soubise

Dimanche nostalgie, nostalgie très lointaine puisque cette chanson je la tiens de mon père qui la chantait en voiture lorsque j’étais enfant et bien sûr quand nous longions des champs de blé juste fauchés. Réminiscence des « métives » qu’il faisait lui-même enfant, bien que mon grand-père n’ait jamais eu de champs ? Je ne sais pas ! C’est un peu comme Le Temps des Cerises et les Roses, c’est une chanson familiale, pour pas qu’elle ne se perde, je prends soin de l’écouter de temps en temps, de la faire passer aux plus jeunes de la famille qui sont assez rétifs avouons-le, même avec la version Fabienne Thibeault, alors Jack Lantier, je n’ai même pas essayé ! Et pourtant je ne la trouve pas si « démodée » que cela, cette romance de 1882, dont les paroles ont été écrites (alors j’ai deux versions sur Wiki…) par Camille Soubise et L. Le Maître sur une musique de Doria,  mais elle aurait été créée à La Scala de Paris par Marius Richard en 1867. Toujours selon Wiki, c’est Doria, compositeur-interprète de caf-conc’ qui l’aurait également créée !! J’ai toujours entendu parler de Soubise, pas des autres, je m’en tiendrais là quant à son histoire ! Nous l’entendons parfois (récemment dans un téléfilm sur les Contes et Nouvelles du XIXème sur France 2), où elle était la chanson des guinguettes des bords de Marne. Pour moi, elle évoque bien d’autres souvenirs chers à mon coeur.

Mignonne, quand la lune éclaire
La plaine aux bruits mélodieux,
Lorsque l’étoile du mystère
Revient sourire aux amoureux,
As-tu parfois sur la colline,
Parmi les souffles caressants,
Entendu la chanson divine
Que chantent les blés frémissants ?

Mignonne, quand le soir descendra sur la terre,
Et que le rossignol viendra chanter encore,
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,
Nous irons écouter la chanson des blés d’or !
Nous irons écouter la chanson des blés d’or !

As-tu parfois sous la ramure,
A l’heure où chantent les épis,
Ecouté leur joyeux murmure
Au bord des vallons assoupis ?
Connais-tu cette voix profonde,
Qui revient, au déclin du jour,
Chanter parmi la moisson blonde
Des refrains palpitants d’amour ?

Mignonne, quand le soir descendra sur la terre,
Et que le rossignol viendra chanter encore,
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,
Nous irons écouter la chanson des blés d’or !
Nous irons écouter la chanson des blés d’or !

Mignonne, allons à la nuit close
Rêver aux chansons du printemps
Pendant que des parfums de rose
Viendront embaumer nos vingt ans !
Aimons sous les rameaux superbes,
Car la nature aura toujours
Du soleil pour dorer les gerbes
Et des roses pour nos amours ! ….

 

 

Elle est pas belle ma bannière faite par Livvy ????

Je crois que ce n’est un secret pour personne maintenant, ma nullité en informatique, enfin tout ce qui touche à autre chose que la rédaction d’un billet, est avérée. Donc, pas de problème, il y a des blogueuses pleines d’attentions et de compréhension (je leur fais pitié oui !!) qui se proposent de venir faire des arrangements, de la déco, de la mise en ordre, etc.

La première était de Delphine et je la remercie encore pour tout ce qu’elle continue de m’apporter comme conseils quand je « sèche » et depuis hier Olivia ou Livvy, comme vous voulez, qui est ma-geek, absolument magique, a fait carrément le nettoyage de printemps : la bannière, bien sûr, retouches du fond d’écran et surtout ma pauvre colonne de droite où il est plus facile de s’y retrouver, je pourrais noter mes lectures en cours, mes pages avec des petits « trucs » pour que je les mette à jour plus vite, bref, je suis ravie, épuisée mais ravie, comme dans la chanson !

Merci Olivia de m’avoir consacré deux après-midi, enfin juste deux heures de « balade » pour elle, hein !! Je n’en reviens toujours pas !

Bon, il va falloir que je m’habitue, ce sont toujours mes photos mais je ne me sens pas encore tout à fait chez moi, c’est normal ? Oui… Et j’adore changer la déco en fonction des saisons !! Merci Olivia ! Je crois que j’aime de plus en plus bloguer… (Faites pas attention au sourire niais posé sur ma face depuis une heure !!)

LA DÉLICATESSE de David Foenkinos

Comment rester « délicate » avec ce livre tant aimé par beaucoup et encensé en général, quand on est resté pas tout à fait à la porte, mais quand on y est pas vraiment entré non plus ? Il n’a pas eu de chance, il est passé aprés  Romain Gary et  Annie Ernaux ! On va dire ça…

  L’HISTOIRE

C’est l’histoire d’un homme, François,  qui rencontre une femme dans un bar ; cette femme  a le bon goût de s’appeler Nathalie (oui les Nathalie ont beaucoup de potentiel(s) selon les critères de l’auteur !) et elle a la délicatesse de commander un… jus d’abricot, si elle avait commandé autre chose elle ne serait pas devenue l’épouse de François. Coup de foudre, mariage avec vie rêvée des anges et là, boum ! Pas de chance, François a un accident de jogging très bête, comme souvent les accidents,  nous fait un coma de deux pages et il meurt à la trente sixième page… au chapitre 14 ! Une histoire fraîche qui avait bien commencé et qui fait pchittt !  Mais le livre de deux cents dix pages comporte cent dix sept chapitres ! Bon le dernier est composé d’une seule ligne, c’est sûr… ça facilite. Lire la suite

LES ANNÉES PATCHOULI

Désir d’histoires 35: voir les consignes à la fin de ce texte !

Ces années là, l’odeur du patchouli et de l’encens flottaient dans les chambres de la jeunesse « qu’il fallait être pour devenir »,  nourrie aux mamelles gorgées de lait de l’existentialisme et du nihilisme. Derrière ces écrans de fumée (parfois lénifiante), les espoirs étaient poussés à l’extrême de l’idéalisme, des certitudes inébranlables que seules la prime jeunesse, et qui sait, l’utopie ou la naïveté permettent.

 Si je me retourne et regarde quelques photos oubliées ici et là, en noir et blanc ou en couleurs, je me demande : «  Mais que veut-elle me dire cette jeune fille, au sourire fermé de madone, repliée sur des rêves qui ne se réaliseront qu’en partie ? Je ne la connais plus, elle est si loin, déjà…Elle regarde par-dessus l’épaule du photographe qui a immortalisé l’instant, l’instant définitivement passé. Alors, je suis monté au grenier, j’ai trouvé une vieille malle et beaucoup de cahiers d’écolier, des carnets, non, pas de journal intime, juste des morceaux déchirés, « des petits papiers », je les ai mis bout à bout, Petit Poucet à la recherche de cailloux qui m’ont menés jusqu’à elle. Pour dévider l’écheveau des fils entrelacés d’une mémoire qui n’était pas la mienne. Et les images en kaléidoscope  m’ont sautées au visage. Lire la suite

FLASH INFOS : Qui veut voyager avec Sagan ?

 

J’ai prêté il y a quelques temps, « Sagan, le film » (version longue) à Sév des chroniques assidûes. Avant qu’elle ne me le renvoie, je voulais savoir si cela intéressait quequ’un, quelqu’une parmi vous de le visionner pour le plaisir ou dans le cadre du challenge organisé par George et Delphine.

Par ailleurs ayant déjà lu 5 livres (quatre chroniqués), je propose à qui le souhaite de faire voyager mes TRÈS vieux Poche (annotés en plus !!) et qui sont, par ordre de parution :

Bonjour Tristesse ;

Dans un mois, dans un an ;

Les merveilleux nuages ;

Des bleus à l’âme ;

Le lit défait (broché, France-Loisirs).

 Sagan aimait rouler, vite, l’idée que ses livres partent en vacances ne serait pas pour lui déplaire… Et puis lire Sagan est vraiment un moment de détente supplémentaire et vous permettra d’avancer dans le challenge…pour les aficionados, évidemment !!Françoise Sagan

La citation du Jeudi avec Tonino !

Sous l’égide de Chiffonnette.

 Je ne vous présenterais pas comme on aurait pu s’y attendre une citation de La délicatesse de David Foenkinos mais un extrait d’Homo Erectus de mon cher Tonino Benacquista !

« Un léger vent de stupeur courut dans les rangs ; ceux qui fréquentaient depuis longtemps les rendez-vous du jeudi avaient entendu toutes sortes d’élucubrations (…).

– Chaque fois que l’un de vous, Messieurs, se rend coupable de sexisme, de discrimination, de muflerie, de harcèlement, de misogynie,  de tyrannie domestique, de brutalité , c’est moi qui en subis les conséquences.

Elles ne contentaient pas de l’ignorer,  elles se vengeaient. Pour tout ce que les hommes leur avaient fait endurer depuis la nuit des temps, Denis payait, et seul.   Elles s’étaient passé le mot pour lui rappeler  qu’il avait plus besoin d’elles qu’elles n’avaient besoin de lui, et qu’il pouvait se carrer sa belle virilité où bon lui semblait ».

Jubilatoire…

Une journée dans la vie de Roméo et Juliette d’Yves Pinguilly

« Il peut arriver des choses ordinaires et des choses extraordinaires à chacun d’entre nous. C’est vrai. Des choses fantaisistes… spéciales… étonnantes… magiques… sybillines… pittoresques et ahurissantes. Même une fois par an, particulièrement quand l’année est bissextile, il est possible qu’une chose mirlitonesque arrive à la reine d’Angleterre ou au roi Dagobert (celui qui justement… comme dit la chanson. (…) Drôle d’histoire vraie en vérité. Tenez vous bien parce que la dernière fois qu’elle l’a racontée notre histoire, Juliette, c’était pour les touristes. Ceux qui s’assoient sur la place, sur le rebord de la fontaine. Eh bien, le ciel leur en  est tombé sur la tête. (…) Oui, tous, sauf la japonaise de Yokohama, qui en tomba sur le cul… C’est vrai, je l’ai vue. » 

Ainsi est présentée en incipit, cette histoire « jeunesse » de 64 pages avec beaucoup plus  de texte que d’images  (Hachette à partir de 7 ans), et les illustrations-aquarelles mignonnes comme tout de Michel Charrier, copyright 1988.  Lire la suite

LE CONCERT, film de Radu Mihaileanu

En ce jour de Fête de la Musique, vous parler de ce film que j’ai beaucoup aimé était l’occasion ou jamais ! Musique classique certes, mais même ceux qui ne sont pas fans, auront la chair de poule ! Ou seront émus, tout au moins !

Le film s’ouvre sur une scène où un homme de ménage, Andréi Filipov (le très bon Alekseï Guskov)  du célèbre Bolchoï de Moscou écoute religieusement en cachette une répétition du concerto pour piano n° 21 de Mozart ; il est trahi par son portable et chassé de la salle. Il retourne donc à son ménage et dans le bureau où il époussette, arrive un fax du Directeur du Théâtre du Châtelet à Paris, proposant de jouer le Concerto pour violon et orchestre de Tchaïkovski, l’oeuvre « sacrée » et inachevée de sa vie de chef d’orchestre déclassé ! Il s’en empare et germe alors en lui l’idée faramineuse de remonter un orchestre avec ses anciens amis, juifs comme lui, virés trente ans plus tôt sous Brejnev (certains morts et déportés dont la concertiste violoniste) et d’aller à Paris jouer ce vrai-faux concert.

Commence alors une course contre la montre où il va essayer de convaincre les anciens de l’orchestre, qui vivent pauvrement et se sont clochardisés avec le temps ! Mais tout le monde lui dit oui et une fébrilité drôle et sincère va s’emparer de tous pour être prêt le jour J, en faisant passer la pilule auprès de la Direction du Châtelet (jouée par François Berléand qui fait du Berléand), obtenir que la meilleure violoncelliste du moment Anne-Marie Jacquet (Mélanie Laurent, excellente) soit de la partie, ce qu’elle accepte tout de suite quand elle apprend le nom du chef d’orchestre dont la réputation n’a pas terni en Europe, alors que son imprésario et « mère spirituelle », Guylaine de La Linère (Miou-Miou) essaie de l’en dissuader.  Lire la suite

(RE) découvertes dans ma bibliothèque hors murs, la suite !

Comme je vous l’avais déjà dit, j’ai des livres qui traînent un peu partout même hors de ma maison. Et j’en ai récupéré encore une vingtaine (haan les piles !!) dont une bonne dizaine dont je n’ai aucun souvenir, d’autres qui ont dû appartenir à ma vieille tante décédée (que j’aimais beaucoup je précise) et dont j’ai hérité aussi de ses livres, pas tous à mon goût mais les Sagan, je n’avais pas dit non ! Je vous les présente  (PAS TOUS !!) avant de les mettre dans ma PAL, et,  pour des LC éventuelles, pas avant novembre-décembre (hein George ?!), si certains sont intéressés bien entendu !! Les photos n’étant pas d’une grande qualité je vous note les titres également !

 

ALORS ! Ils ne sont pas tous en photo ! Je voyais double apparement cette semaine là, puisque j’ai pris pratiquement les mêmes, et d’autres pas du tout, vous me pardonnerez ?!!

COLETTE : La retraite sentimentale (encore un Colette inconnu pour moi)

BARJAVEL  : Le prince blessé (j’en ai tant lu de lui que j’ai peur d’être déçue)

Daphné du MAURIER : – La maison sur le rivage et – Bouc émissaire (ça devait être à la tata !)

Maxime CHATTAM : L’âme du mal (lu en 2003, aucun souvenir…)

Harlan COBEN : Une chance de trop (pas à moi, c’est sûr)

Robin COOK : Quand se lève le brouillard rouge (pas le Robin Cook des polars médicaux, celui-ci est mort en 1994, il s’agit de son dernier roman considéré « comme son chef-d’oeuvre ». A voir…polar également.

Kathryn DAVIS : Labrador (pas le chien, hein, l’Etat américain)

René FALLET : Comment fais-tu l’amour, Cerise ? Auteur des Vieux de la vieille, Le Triporteur, Paris au mois d’août qui avait obtenu le Prix Interallié.  (?)*

Julien GREEN : Le voyageur sur la terre (à la tata)

Hermann HESSE : Siddhartha

James JOYCE : Gens de Dublin

KUNDERA Milan : La Valse aux adieux (juste effleuré mais pas lu en fait !)

Daniel PENNAC : La fée carabine

Georges PEREC : La vie mode d’emploi (là j’ai honte car ce pavé de 700 pages, je n’ai jamais pu le terminer !)

POE Edgar Allan : Histoires extraordinaires (euh…pareil, jamais lu en entier !)

Jean RASPAIL : Pêcheur de lunes (j’avais aimé Moi, Antoine de Tounens, Roi de Patagonie mais pas accroché à celui-ci, y’avait plus la Patagonie…)

Pauline REAGE : Histoire d’O (lu à 13 ans donc aucun souvenir, comment ça c’était trop jeune ?)

Norbert ROULAND : Soleils barbares (?)*

Tim Séverin : Le voyage de Sindbad (?)*

Bernard SIMIOT : Moi, Zénobie reine de Palmyre (?)*

SHAKESPEARE  : Roméo et Juliette, Le songe d’une nuit d’été (à relire car lointain souvenir également).

STEINBECK : La perle (j’ai un peu commencé et j’adore, jamais lu)

ZAFON CARLOS RUIZ : Le jeu de l’ange (celui-ci vient de m’être offert !)

Ah, en haut à droite, il y a un « truc » intitulé Le clan des Fées de je-ne-sais-plus-qui et qui a disparu dans une pile, c’est de la fantasy, ça ne peut pas être à moi ! Quelqu’un l’aura négligemment oublié…

*Les (?) pour indiquer que ceux-là, je ne sais vraiment pas d’où ils viennent, ni pourquoi et quand je les ai achetés, comme quoi… si certains ont des avis ou une idée, la 4ème ne m’a pas vraiment aidée…S’il y a des accointances de PAL…qu’on se le dise !

La photo, libre de droits, vient de

 

 

C’EST LUNDI…QUE LISEZ-VOUS ?

Je me cache (un peu) cette semaine car je n’ai pratiquement rien lu la semaine dernière, contrairement à ce que ma « pause » aurait pu laisser croire ! Bah oui, les « médications » ça vous plombe le cerveau certains jours ! J’ai quand même réussi à lire Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodriguez (chronique à venir), à commencer Homo Erectus de Tonino Benacquista et j’ai feuilleté un livre jeunesse Hachette. Aussi,  à la demande de Galléane qui répertorie nos lectures :

Je me dépêche d’entamer La Délicatesse de David Foenkinos, la LC du 25 juin approchant à pas de géant ! Je ferai mieux cette semaine, je l’espère en tout cas !!

 

BLOGUER ? QUE DU BONHEUR !! Et merci à vous tous et toutes !

SOURIRE ET JARDIN OUVERT ! YEES !!

 

 

Bon, j’ai repris l’école avec un jour d’avance, et alors ??  Nous avons tous et toutes des soucis à plus ou moins grande échelle, et alors ? La Faculté nous impose des choses qui parfois nous insupportent, et alors ? Je vous préviens les filles et les 3 (environ) messieurs qui passez par là, je reviens, encore cassée, certes,  mais votre présence, vos commentaires, vos attentions me font croire que le virtuel finalement ne l’est pas tant que ça. Ci-dessous, les marque-pages et nombreuses cartes que j’ai reçus pendant cette semaine (et avant pour certains), je ne dévoilerais pas (bah quand même, faut pas pousser) la teneur des mots doux que j’ai reçus mais les attentions, les témoignages d’amitié par mail ou par courrier m’ont fait me redressser plus vite malgré les douleurs et CA, ça n’a pas de prix !!! Je vous embrasse toutes ( et les 3 tous) pour le geste que vous avez eu, l’attention personnalisée, bref, je manque de mots ( ouaich, je sais c’est pas mon style hein ? mais là, sincèrement….)

 Alors  je vous présente des petites photos des attentions sus-citées, et celles à venir ! Et encore merci pour cette solidarité, ce partage qui parfois nous réunit bien au-delà de nos lectures… qui ne sont pas forcément les mêmes et nous font nous rejoindre malgré tout!

Alors premier cadeau d’un ami ! Bonjooour l’étape « mémérisation », mais bon c’est super agréable et je me mémérise dans la joie : une chaise longue, vouiii…et je m’endors au soleil , avec les pieds qui bronzent mais pas le reste, c’est nul ! Mon dos en outre apprécie au plus haut point, merci Patriiick !

 Maintenant les attentions de vous les filles ! Marque-pages, livres, carnets, douceurs…

 

 

 Alors, dans le désordre : ceux d’Aymeline et des menhirs bretons (et leurs légendes), Delphine et le V-lib parisien ! , George Sand et Chopin de Syl, le raffiné Odilon Redon de Somaja Le japonisant de Martial, plus le printemps des poètes (Martial encore), la lune d’une amie non bloggueuse, La déclaration des droits de l’homme, etc.

Et maintenant un carnet de Syl (incorrigible) entièrement fait main (couverture et papier incroyables) dont je vais faire un usage modéré, un usage pour écrire avec ma plus belle plume ce qui relève de l’intime ! Regardez comme il est beau ! Et le papier est exceptionnel, la calligraphe que je suis apprécie !!Merciiii Syl !!!

 Et puis, sans que l’on n’ait rien demandé, comme ça, il en est qui vous envoient des  colis plein de douceur, de tendrese et de sucreries…belges !! J’ai nommé Argali et ses cuberdons à la framboise, surprise totale (à noter qu’ils ont mis 3 semaines à cheminer depuis Liège, mais ils n’ont fait que deux jours empaquetés…consommation express ! Regardez la forme étrange de ces bonbons « gommeux » et fondants à souhait mais très sucrés ! Merci Argali, j’avais juste émis ma curiosité sur vos blogs lors d’un SWAP « belge » entre Anne (Des Mots et des Notes) et Argali à propos de ces « étrangetés » et voilà que j’en reçois…par pure gentillesse !! Elle est pas belle la vie ?

 

Etrange ?… et dé-li-cieux !

Et Nathalie de Chez Mark et Marcel  va m’envoyer des …navettes, vous savez les célèbres gâteaux secs à la fleur d’oranger (j’adore) que l’on mange principalement à Noêl, mais ici c’est Noël toute l’année !!

Alors bien sûr, il en manquait une, c’est LiliGalipette et son lapin désormais célèbre, je ne vous montre pas ce qu’elle m’envoie car c’est toutes les semaines une attention et un témoignage d’amitié ! Bises ma Lili ! Tes cartes parlent pour toi !!^^ Et encore, elles ne tiennent pas toutes sur la photo !! No comment !

 Alors ???? Après tout cela, vous voulez que je me sente comment ?? Bah ! Bien évidemment, le reste on oublie…enfin presque !! Encore mille mercis à tous ceux qui se reconnaitront !!

Que devient la Maison Bleue ? de Maxime Le Forestier !

C’est une maison bleue adossée à une colline de San Francisco, plus exactement au 3841 de la 18ème rue dans l’ancien quartier mexicain de Castro et, que la chanson de Maxime Le Forestier a rendu célèbre, au-delà de toute espérance !

 

C’est une journaliste du Nouvel Observateur, Sophie Delassein qui dans un article du 12 août 2010 nous en  fait la génèse. Elle avait aussi écrit une lettre « virtuelle » aux nouveaux propriétaires (ou locataires), s’insurgeant contre le fait qu’elle était devenue verte (moi au vu de la photo, je dirais gris pisseux mais bon !). En les suppliant de la repeindre en bleu. Son cri déchirant a été entendu car  ce sera chose faite, ça devait l’être dans la première semaine de juin mais je ne l’ai pas trouvée sur Google malgré un avis de recherche intensif !! Le 24 juin, Maxime Le Forestier donne pour l’occasion et également pour fêter les 40 ans de la chanson un concert exceptionnel au Théâtre Herbst de San Francisco, une plaque commémorative devrait aussi être apposée sur la maison, rien que ça !! Ce sont les producteurs du chanteur qui ont modestement lancé « Il en va de la préservation du patrimoine français à l’étranger «  !! (Hrr, hrr, là on se gargarise !!). L’évènement devrait être couvert par un journaliste français du Nouvel Obs’ et un autre du Chronicle de San Francisco,  étayant le sujet par un documentaire sur le mouvement hippie de la ville dans les seventies.

Ci-contre la vraie maison en 1971 avec ses occupants !

L’histoire commence au Festival de Spa où le petit Maxime, 22 ans alors, et encore très barbu et chevelu accompagne sa soeur Catherine, 25 ans, venue présenter son album « Au pays de ton corps » (chanson sublime de poésie et de sensualité, je vous encourage à l’écouter ci-dessous !!). Elle remporte le prix haut la main et empoche la coquette somme de 10 000 Francs.

Maxime ayant de l’argent à rendre à Joan Baez (qu’il ne verra pas et dont il dépensera l’argent !), venue quelques temps auparavant en France présenter Sacco et Vanzetti (nous sommes encore en pleine guerre du Viêt Nam), nos deux frangins, les poches gonflées de l’argent gagné à Spa, décident de s’envoler pour SF, que leur a conseillé dans les coulisses du concert de Spa, un ami homo et haut en couleur, Luc Alexandre. « J’ai vite compris que j’arrivais dans un monde dont je ne pouvais soupçonner l’existence » dira Maxime. Ils y passèrent plus d’un mois à vivre dans cette communauté hétéroclite, écoutant Phil à la Kena, Tom à la guitare sous l’oeil languide de la belle Psylvia et de Lizzard… Oui, bien sûr qu’ils ont fumé la moquette !! Mais Maxime en aurait gardé une nostalgie non égalée à ce jour puisqu’il en parle ainsi :  » Elle était très légère, rien à voir avec les produits qui circulent aujourd’hui ». Mais bon, ce n’est pas le sujet ! En revanche la biographie qu’a écrit Sophie Delassein (depuis 2005) est paraît-il une mine basée d’abord sur des entretiens et qui s’est paraît-il transformée en un témoignage poignant, sincère, bref à découvrir,  Maxime Le Forestier ne s’étant jamais vraiment livré à la presse. Elle s’intitule « Né quelque part »,  est parue le 14 mai et à noter quand même que l’auteure a déjà écrit « Barbara, une vie » et « Aimez-vous Sagan ? »… A suivre avec des titres aussi alléchants ! 

Ci-dessous LA pochette que beaucoup de plus de vingt ans ont eue au moins une fois entre les mains !

Pour l’occasion, Polydor doit rééditer cette pochette légendaire de l’album, réinterprété entre autres par La Grande Sophie, Ayo, Calogero, Daphné, Juliette, Emily Loizeau…

 

Et j’espère que L’Education sentimentale, une de mes chansons préférées avec La Petite Fugue ne sera pas massacrée ! Y’a intérêt… On finit là-dessus ? Et BONJOUR à vous tous et toutes qui avez su m’encourager, me soutenir (et même plus !) ; je reviens piano, piano, comme promis !

PAUSE imposée…par la Faculté !!

Non, non je ne ferme pas ce blog, mais des « petits » soucis familiaux m’obligent à ne plus être aussi présente, à aller vous voir également comme j’aime le faire, et un repos quasi imposé m’oblige à mettre en veilleuse ! Ce n’est pas grave, je vais continuer à lire et j’espère revenir d’aplomb très vite ! C’est vraiment à contrecoeur que je suis dans l’obligation de fermer la porte du jardin mais je laisse mes livres ouverts ! A très bientôt…

Et…merci de votre compréhension…

 

La photo  (libre de droits) des livres vient de

LES PETITS CHAUSSONS

Je dors depuis si longtemps dans une boîte en velours, soigneusement lovée dans du papier de soie. Je dors et je m’ennuie. J’attends qu’elle aille mieux, j’attends qu’elle retrouve les parquets cirés où j’aime glisser avec elle, où la musique nous envole, où la musique nous épouse. Je me souviens, les nuits quand la maison dort, moi je sors du luxueux placard et je rejoins les prestigieuses salles d’opéra où nous dansions ensemble. Première, deuxième, entrechat, pointes douloureuses, j’ai tout enduré, tout pour elle, je suis le prolongement de son âme, de sa grâce quand elle tournoie avant de s’incliner et de saluer la foule qui l’applaudit.

Je m’enroule sur mes lacets de satin blanc et je soupire. J’entends parfois le piano qui pleure, j’imagine le grand salon au parquet ciré, la barre de bois blond où je me recroquevillais sous l’effort ; je l’imagine elle, triste et languide, regardant à travers la baie vitrée le saule qui s’épanche sur l’étang, les feuilles qui jaunissent, l’automne qui s’en vient.

Elle est si belle, si légère ma Julie quand elle s’élance dans le halo de lumière sur une scène de Prague ou de Milan. Nous en avons vu des villes, parcouru des miles en avion ou en train avec la troupe !

Oh ! J’entends, oui, j’entends, elle ouvre le placard… Hum, de l’air, enfin, je vois la lumière rose du couchant, elle me serre contre son cœur et ses doigts longs et fins me caressent. Je ronronnerais si j’étais chat, Allez, allez, j’entends la musique, oui, oui, bien sûr c’est Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski, vais-je enfin pouvoir me plier, me casser sous ses pas aériens ? Mais… ? Non, qu’est-ce… ? Une larme, oui, c’est salé, elle pleure ? … Non ne me dites pas… Je l’entends à présent : « Maman, maman, mes chaussons sont trop petits, je ne pourrais plus les remettre pour le prochain ballet !  Il va falloir m’en commander une autre paire chez Repetto ! « 

Je viens d’exhaler mon dernier soupir dans un hoquet muet. Une vie de chaussons blancs morts avant d’être vieux, voilà mon destin, à quoi se résume ma courte existence ! Elle n’avait que 13 ans quand j’ai commencé à danser avec elle, petit rat prometteur disait ses professeurs. Et puis, cette blessure qui a duré, duré, tant de mois sans que je ne sorte de ma boîte… pour moi, c’est fini, je suis finie. Petite paire anonyme, inutile, je retourne à mon papier de soie pour l’éternité. Allez, je vais rejoindre l’arrière du placard, avec mes sœurs, encore plus minuscules…Ma carrière éphémère est déjà terminée et de longues nuits m’attendent pour vider mon cœur privé d’elle à jamais, inanimé, retour à l’anonymat des choses…comme si je n’avais jamais existé.

Ma (courte) participation à l’atelier d’écriture du dimanche de Gwenaëlle, atelier d’écriture de Skriban, ici, dont les consignes étaient : 

Les bottes de sept lieues

Aujourd’hui, une proposition imaginée par 32 Octobre, que je trouve, personnellement, très séduisante. J’espère que ça vous plaira autant qu’à moi…

La plupart des voyages dont on rêve n’ont jamais lieu.

Ou alors on les accomplit intérieurement.

L’avantage, quand on emprunte ces vols intérieurs, c’est qu’on a de la place pour les jambes.

Henning Mankell (1948- ) – Les Chaussures italiennes (2009)

Et si votre paire de chaussures préférées prenait la parole, quel voyage fait ou rêvé nous raconterait-elle?

Pour info : Lien vers un article sur le titre dont est extrait la phrase proposée pour support d’écriture

http://lettres-expres.over-blog.com/article-henning-mankell-les-chaussures-italiennes-62933383.html

La photo vient de

Catherine Ribeiro plus Alpes et Diborowska

Vous souvenez-vous de Catherine Ribeiro et de son groupe Alpes qui nous concoctaient de la pop de qualité à partir de 1971! ? Et des textes prônant l’amour, la paix et un certain engagement… La voix rauque, sensuelle, extraordinaire de Catherine Ribeiro m’a toujours fait penser à une course de chevaux au galop, des chevaux sauvages, libres d’entraves. Et cette chanson est ma péférée ! Bon, une de mes préférées…avec « Jusqu’à ce que la force de t’aimer me manque », « Ame debout », etc.

 Après une période yé-yé de 1960 à 1968 (année où elle fera une tentative de suicide), elle décide de ne pas être une « cover-girl ». Elle s’associe alors avec le groupe Alpes et devient « la passionaria rouge », icône de la Beat Generation (de la mienne en tout cas !), j’ai eu l’occasion de la voir à la Fête de l’Huma en 1973, bah oui, c’était un des rares endroits à l’époque où on échappait à Cloclo, Joe Dassin ou Mike Brant ! J’étais très jeune, je sais, mais sa voix, ce qu’elle dit surtout m’ont toujours donnée des frissons.  Et elle n’a pas changé, ou si peu !! (Photo prise sur son site, par Marianne Rosienstiehl). Pour sa bio complète Wiki, ici. (le lien MARCHE, si, si, j’ai vérifié !!)

J’ai voulu savoir ce qu’elle était devenue, et bien ceux qui l’auraient connue, suivie peuvent se rendre sur son site . Elle reste toujours très « confidentielle » malgré tout !

Cette jolie dame, née en 1940 a refait un concert exceptionnel au Bataclan en 2007, puis  a sorti un CD en 2008 mais qui en a entendu parler ? Il faudrait écumer la presse spécialisée ! Avec Internet, plus d’excuses, me direz-vous ! Et vous pouvez écouter des extraits sur Youtube ou Dailymotion… Et je suis sûre que beaucoup d’entre vous aimeront !

BALADE DANS MON JARDIN…depuis mars !

Comme je vous l’avais déjà dit, tout a éclos en avance, en floraison comme en « fructaison », aussi je vous invite à regarder sur l’air de Moustaki « Il y avait un jardin qu’on appelait la terre »... ce qui pousse dans ma jungle et ne dure que ce que dure…le végétal, l’éphémère… Parce que n’étant plus citadine (par choix), j’apprécie aussi ce que m’apporte le changement des saisons, le temps qui semble couler plus doucement et le bonheur tout simplement de respirer, d’être là, de me dire que tant qu’il y aura des jardins…tout n’est pas foutu !!!

 

 

Après avoir suivi l’allée, on traverse le petit pont et le pêcher en fleur (en mars cette année) est là, juste après… 

 

Puis refleurit le lilas et le muguet (en même temps cette année)

 

 Et dans la foulée, arrive le temps des cerises et des fraises !

 

 

 

 

 

 

 

 

  Mais j’allais oublier le beau pommier en fleur tout au fond, et la « bouillée » de pivoines juste devant…une rose trémière qui n’était pas fleurie également.

 Et les mauvaises herbes qui n’avaient pas encore été arrachées !

   Et en ce moment un rosier grimpant se réfète dans le petit ru qui passe sous le pont entre les deux jardins, lueur de l’aube ou du crépuscule, on voudrait qu’il ne fane jamais…

Et je finirai par un bouquet de roses, puisque ce sont elles les reines en ce moment  ! Bon week-end !